⇒AZE, subst.
Vx ou région. (midi de la France).
A.— Âne, ânesse.
Rem. Attesté ds BESCH. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.
B.— [En constr. exclam.] L'aze me quille (si ...); l'azé me fiche (si ...). S'emploie pour renforcer l'idée exprimée :
• ...
Ô Lafont! un cabaretier
Est, à coup sûr, le maître
Chez lui, comme le charbonnier.
De même, j'ose émettre
L'avis que ses clients, au fond
Constituent sa famille.
Tel est le principe, mon bon,
u que l'aze me quille!
Le bistro vend, le client boit.
Voire, ils boivent ensemble,
Souvent.
PONCHON, La Muse au cabaret, 1920, p. 106.
♦ L'aze le quille! Que l'aze le quille! Équivalent obscène de l'expr. que le diable l'emporte!
Rem. Attesté ds BESCH. 1845, Lar. 19e et Nouv. Lar. ill.
PRONONC. ET ORTH. — Seule transcr. ds LAND. 1834 : âze. Les dict. gén. qui enregistrent le mot écrivent aze sans accent. Pour la forme azé, cf. étymol.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1583 fig. « âne, sot » (TABOUROT DES ACCORDS, Les Bigarrures, I, 4 ds HUG. : Comme deux Tholosains fussent bien empeschez à disputer en théologie, où ils n'entendoient guères, l'un dit : Point, point, je sçay bien qu'en dit l'Anastase. Lors un tiers rencontra plaisamment, et leur dit : Que dit l'asne à cet aze? C'est à dire asne); 1610 « id. » (BEROALDE DE VERVILLE, Le Moyen de parvenir Consistoire [II, 77], ibid.) considéré comme ,,du style bas et comique`` par Trév. 1704-1771; 1610 loc. que l'aze les quille, sorte d'imprécation (BEROALDE DE VERVILLE, Parvenir, Minute [I, 144] ds HUG.); 1832 l'aze me quille « id. » (HUGO, Le Roi s'amuse, p. 455); 1881 azé « id. », (A. DAUDET, Numa Roumestan, p. 122).
A. prov. aze (XIIe s. PIERRE D'AUVERGNE, Belha m'es ds RAYN.); cf. prov. mod. que l'ase te quihe! imprécation (MISTRAL t. 2 s.v. quiha).
STAT. — Fréq. abs. littér. :1.
BBG. — LE ROUX 1752.
aze [az] n. m.
ÉTYM. 1583, au fig.; anc. provençal aze, du lat. asinus. → Âne.
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♦ Vx et régional. Âne. — REM. Le mot est resté en français central jusqu'au XIXe s. dans des locutions et des composés (→ Viédaze).
Encyclopédie Universelle. 2012.