MÉLISSE
MÉLISSE
Simple très populaire depuis que les carmes déchaussés de la rue de Vaugirard, à Paris, en composèrent au début du XVIIe siècle leur célèbre «eau de mélisse». Bien que la plante (Melissa officinalis L.; labiées) fût connue des Grecs et des Latins, c’est aux médecins arabes du Moyen Âge que la mélisse doit les indications qui l’ont rendue célèbre jusqu’à nos jours. Le Persan Avicenne (début du XIe s.) en faisait un remède du cœur, propre à réjouir les esprits vitaux et à dissiper la mélancolie. Au XVIIe siècle, le Montpelliérain Lazare Rivière la prescrivait dans la manie; Hoffmann la recommandait aux hypocondriaques. De nos jours, le mot de mélisse évoque souvent, bien à tort, la tisane insignifiante.
La plante fraîche renferme environ 0,10 p. 100 d’une essence au parfum très suave, à dominante citronnée (d’où le nom populaire de citronnelle). Cette essence aux propriétés narcotiques fait de la mélisse, aux doses médicinales, un excellent antispasmodique doublé d’un stimulant. La simple infusion (de 20 à 30 g par litre d’eau; trois ou quatre tasses par jour) remédie aux troubles nerveux: migraines, névralgies, palpitations, vertiges, nervosité, insomnie (dans ce dernier cas, l’association à parts égales avec l’aubépine, le serpolet, la passiflore, le saule blanc est recommandable). Utile aussi dans les gastropathies nerveuses, les digestions difficiles, les vomissements (de la grossesse en particulier), l’atonie intestinale, l’inappétence. Les états d’irritation interne la contre-indiquent.
L’eau de mélisse est le produit de la distillation d’une macération alcoolique de mélisse fraîche qu’accompagnent zeste de citron, cannelle, girofle, muscade, coriandre, racine d’angélique. Elle s’utilise aux doses suivantes: une cuillerée à café dans une tasse d’infusion ou d’eau, ou de 30 à 40 gouttes sur un sucre (adultes); 15 gouttes aux enfants; quatre fois par jour au plus.
mélisse [ melis ] n. f.
• XIIIe; lat. médiév. melissa, du gr. melissophullon, littéralt « feuille à abeilles »
1 ♦ Plante herbacée aromatique mellifère (labiées).⇒ citronnelle. L'essence de mélisse officinale entre dans la composition de liqueurs (bénédictine, chartreuse). — Mélisse des bois. ⇒ mélitte.
2 ♦ EAU DE MÉLISSE : alcoolat d'essence de mélisse (antispasmodique, calmant).
● mélisse nom féminin (latin médiéval melissa, abeille, du grec melissophullon) Plante (labiée) à tige très ramifiée, à fleurs blanchâtres, appelée aussi citronnelle. ● mélisse (expressions) nom féminin (latin médiéval melissa, abeille, du grec melissophullon) Eau de mélisse, alcoolat obtenu par la distillation des feuilles de mélisse fraîche, utilisé comme antispasmodique et stomachique. Mélisse sauvage ou mélisse des bois, synonyme de mélitte. ● mélisse (synonymes) nom féminin (latin médiéval melissa, abeille, du grec melissophullon) Mélisse sauvage ou mélisse des bois
Synonymes :
- mélitte
mélisse
n. f. Plante mellifère et aromatique (genre Melissa, Fam. labiées), renfermant une essence qui est un tonique nerveux.
|| Eau de mélisse ou eau des Carmes: alcoolat préparé avec des feuilles de mélisse fraîches.
⇒MÉLISSE, subst. fém.
BOT. Plante dicotylédone herbacée (de la famille des Labiacées), à fleurs blanches ou jaunâtres, cultivée dans les jardins. Synon. citronnelle. Mélisse officinale, sauvage; mélisse des bois (v. mélitte). Harbert recueillit ainsi une certaine quantité de pousses de basilic, de romarin, de mélisse, de bétoine, etc., qui possèdent des propriétés thérapeutiques diverses (VERNE, Île myst., 1874, p.177). Le cytise odorant et la belle mélisse Infusent doucement dans la grande chaleur (NOAILLES, Coeur innombr., 1901, p.119).
♦Eau de mélisse. Alcoolat obtenu par la distillation de feuilles de mélisse fraîches avec de l'alcool et utilisé comme stimulant et antispasmodique. Elle est sans doute occupée à distiller de l'eau de mélisse pour les hôpitaux, et à composer des cosmétiques (DUMAS père, Monte-Cristo, t.2, 1846, p.666).
Prononc. et Orth.:[melis]. Ac. 1694 et 1718: me-; dep. 1740: mé-. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1256 melise bot. (ALDEBRANDIN DE SIENNE, Rég. du corps, 107, 25 ds T.-L.); b) 1764 mélisse des bois (VALM.); 2. 1694 eau de mélisse (Ac.). Empr. au lat. melissa (peut-être att. au VIe s., v. ANDRÉ Bot.; IXe-Xe s. ds Nov. Gloss.), tiré de melissophyllon, gr. «id.», comp. de «abeille» et de «feuille», ainsi nommée en raison de l'attirance des abeilles pour cette plante. Fréq. abs. littér.:22.
mélisse [melis] n. f.
ÉTYM. 1256; lat. médiéval melissa, grec melissophyllon, proprt « feuille à abeilles », parce que cette plante est très recherchée des abeilles.
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1 Bot. Plante dicotylédone (Labiacées) herbacée, vivace, aromatique (encore appelée citronnelle et piment des abeilles).
1 (…) je lui mis dans la main une poignée de verdure froissée, dont le parfum de citronnelle adoucie et de géranium la ravit, l'étonna. Elle demanda le nom de l'herbe merveilleuse (…) — Mais, lui dis-je, c'est tout simplement la mélisse des abeilles. — De la mélisse ! s'écria Mme de Noailles, de la mélisse ! Enfin, je connais donc cette mélisse dont j'ai tant parlé !
Colette, Belles saisons, p. 227.
➪ tableau Noms de plantes médicinales.
2 (1694). || Eau de mélisse : alcoolat d'essence de mélisse. — Mélisse sauvage. ⇒ Mélitte. || Infusion de mélisse. || Le calament officinal entre dans la composition de l'eau de mélisse.
2 (…) Bonsoir, mon petit Frantz. Vous êtes tout pâle, qu'avez-vous ? Vous faut-il de l'eau de mélisse ?
Anouilh, l'Hermine, II.
Encyclopédie Universelle. 2012.