● tien, tienne adjectif possessif (ancien français tuen, tien) Comme épithète, ne subsiste que dans des formules littéraires au sens de " de toi " : Un tien ami. ● tien, tienne pronom possessif S'emploie avec le, la, les pour marquer la relation avec la deuxième personne par rapport aux autres : Laisse ma bicyclette et prends la tienne ; sans article et comme attribut : Tu as fait tienne cette idée. À la (bonne) tienne !, souhait de santé à l'occasion d'un toast ; indique familièrement à quelqu'un qu'on lui souhaite bien du courage pour accomplir ce qu'il se propose de faire. Des tiennes, des bêtises, des fredaines : Tu as encore fait des tiennes. Les tiens, ta famille, tes proches, tes amis. ● tien, tienne (citations) pronom possessif Blaise Pascal Clermont, aujourd'hui Clermont-Ferrand, 1623-Paris 1662 Mien, tien. « Ce chien est à moi, disaient ces pauvres enfants ; c'est là ma place au soleil. » Voilà le commencement et l'image de l'usurpation de toute la terre. Pensées, 295 Commentaire Chaque citation des Pensées porte en référence un numéro. Celui-ci est le numéro que porte dans l'édition Brunschvicg — laquelle demeure aujourd'hui la plus généralement répandue — le fragment d'où la citation est tirée.
tien, tienne
adj., Pron. poss. de la 2e pers. du Sing. et n.
rI./r adj. poss. à toi. Une tienne connaissance. Ce livre est tien.
rII./r Pron. poss. Ce qui est à toi; la personne qui t'est liée (par tel rapport qu'indique la phrase). J'ai mes soucis, tu as les tiens. Mon patron et le tien.
— Fam. à la tienne!: à ta santé!
rIII/r n.
d1./d n. m. Le tien: ton bien (par oppos. à le mien).
|| (Partitif) Mets-y du tien: fais un effort, des concessions.
d2./d n. m. pl. Les tiens: tes parents, tes amis, tes alliés.
d3./d n. f. pl. Tu as encore fait des tiennes!: tu as encore fait de tes folies habituelles.
tien, tienne [tjɛ̃, tjɛn] adj. et pron. poss. de la deuxième pers. du sing.
ÉTYM. XIIIe; du lat. tuum, devenu toon, toen, tuen, puis tien. → Mien, sien (étym. et rem.). REM. Les emplois de tien sont les mêmes que ceux des autres possessifs : mien, sien…
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I Adj. poss. Vx ou littér. (Épithète). De toi. ⇒ Ton. || Un tien parent. — (Attribut). Littér. || « Ta Julie sera toujours tienne » (Rousseau, la Nouvelle Héloïse, III.), t'appartiendra, sera à toi. || « Mien, tien : Ce chien est à moi » (cit. 35, Pascal).
1 Vis pour ton cher tyran, tandis que je meurs tienne.
Corneille, Cinna, III, 4.
2 Je suis tien, tien de l'ongle à la prunelle.
R. Rolland, Jean-Christophe, Le matin, II, p. 155.
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II Pron. poss. || Le tien, la tienne, les tiens, les tiennes, pour désigner l'objet ou l'être lié à la deuxième personne par un rapport. || Mon cœur avec le tien… (→ Lien, cit. 5). || Voilà mon excuse, à moi, j'attends la tienne (→ Monde, cit. 47). || Mêle (cit. 33) -toi des tiennes (de tes affaires). || Quand ma main serre (cit. 4) la tienne (→ aussi Marcher, cit. 8). — ☑ Fam. À la tienne ! à ta santé. Plais. (pour l'assonance). À la tienne, Étienne ! — (Attribut). || Ce n'est pas le tien, c'est le mien.
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III N. (Mil. XVIe).
1 Le tien, n. m. sing. (opposé à le mien) : ce qui est à toi, ta propriété (symbolise, opposé au mien, cit. 23, ce qui est à autrui; → Réclamer, cit. 8).
3 Des tiennes : des folies, des fredaines (⇒ Sien, III., 3.). || « Tu fais ici des tiennes » (Beaumarchais, le Mariage de Figaro, III, 13).
4 Les tiens (n. m. pl.) : tes parents, tes amis, tes partisans. || « C'est donc quelqu'un des tiens » (→ Frère, cit. 15).
3 — Tu fais pour elle ce que tu n'aurais fait pour aucun des tiens.
Gide, la Symphonie pastorale, I, 29 février.
4 On dirait qu'il n'y a que toi et les tiens au monde.
F. Mauriac, le Nœud de vipères, II, XVII.
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HOM. Tiens (du v. tenir).
Encyclopédie Universelle. 2012.