MILLEPERTUIS
MILLEPERTUIS
Simple magique célèbre pendant tout le Moyen Âge sous le nom de Fuga daemonum , le millepertuis (Hypericum perforatum L.), cueilli au matin de la Saint-Jean, au plus fort des influences solaires, était censé chasser l’Esprit des ténèbres et guérir les possédés. Son suc rougeâtre est peut-être («principe des signatures») à l’origine de la grande réputation de vulnéraire qu’il a connue du XVIe au XVIIIe siècle. Le millepertuis, qui entrait dans la thériaque et dans la plupart des grandes compositions de l’ancienne pharmacie, n’est plus guère utilisé de nos jours, malgré une expérimentation très favorable.
De composition très complexe: résine, cire, huile essentielle, tanin, terpènes, pinène, eucalyptol, acides organiques, etc., la plante fournit deux colorants, l’un jaune (hypérine), l’autre rouge (hypéricine), qui représentent les principes actifs majeurs. L’hypéricine a une action photosensibilisatrice: les animaux qui broutent la plante présentent des inflammations et même des brûlures sur les régions non pigmentées de la peau et sur les muqueuses exposées au soleil. La laine passée à la teinture de millepertuis se détériore à la lumière. Vulnéraire par excellence dans la pratique populaire, d’action cicatrisante indiscutable, c’est aussi un anesthésiant local, anti-inflammatoire, antiseptique. On emploie surtout l’huile: faire macérer pendant trois jours 500 grammes de sommités fleuries fraîches, un peu hachées, dans 1 litre de bonne huile d’olive et 500 grammes de vin blanc; puis bouillir au bain-marie jusqu’à disparition du vin; passer; répartir en flacons de 10 à 20 grammes pour éviter l’altération du produit (Leclerc). Cette huile, d’un beau rouge sombre, s’emploie en compresses sur brûlures, plaies, ulcères.
L’usage interne fait appel à l’effet stimulant, tonique des voies digestives, cholagogue, anticatarrhal de l’infusion: de 15 à 30 grammes par litre.
millepertuis ou mille-pertuis [ milpɛrtɥi ] n. m. ♦ Herbe ou arbrisseau (hypéricacées) dont les feuilles parsemées de glandes translucides semblent criblées de petits trous, appelé herbe de Saint-Jean, herbe à mille trous. — Huile de millepertuis, utilisée comme vulnéraire (baume du commandeur).
● millepertuis nom masculin Herbe ou arbuste (hypéricacée) ornemental dont les feuilles, opposées, sont presque toujours parsemées de glandes transparentes, ressemblant de loin à de petits trous. (Les fleurs, ordinairement jaunes, sont du type cinq et à étamines très nombreuses. Hypericum calycinum est remarquable par ses grandes fleurs et par son beau feuillage.)
mille-pertuis ou millepertuis
n. m. inv. Plante dicotylédone herbacée à fleurs jaunes, qui doit son nom aux glandes translucides qui criblent ses feuilles.
⇒MILLE-PERTUIS, MILLEPERTUIS, subst. masc.
Plante herbacée, dicotylédone, poussant sur les terrains incultes des régions tempérées, à fleurs jaunes, dont les feuilles parsemées d'une multitude de glandes translucides semblent criblées de petits trous. Synon. herbe de (la) Saint-Jean, hypericum. C'était une vieille femme maigre vêtue de haillons effilochés comme l'algue, ajourée comme le mille-pertuis (ARNOUX, Abisag, 1919, p.166). Tenez, voilà le millepertuis. Regardez au jour une de ses feuilles: un millier de trous, plus fins que la pointe d'une aiguille. Sa vertu est de rendre la vue perçante (POURRAT, Gaspard, 1931, p.122). Des mille-pertuis à grandes fleurs dorées (L. DE VILMORIN, Julietta, 1951, pp.120-121). On tire du mille-pertuis une huile qu'on emploie en cas de blessures (DUQ. Plantes 1974).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694-1878: mille-pertuis; 1935: mille-pertuis ou millepertuis; LITTRÉ: mille-pertuis; ROB.: mille-pertuis ou millepertuis; Lar. Lang. fr.: millepertuis. Étymol. et Hist. 1539 (EST.). Comp. de mille1 et de pertuis, à cause de l'aspect des feuilles de cette plante caractérisées par des points transparents qui paraissent être des trous.
ÉTYM. 1539; de 1. mille, et pertuis.
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♦ Plante herbacée ou arbustive (Hypéricinacées) vivace, aux nombreuses variétés, également appelée herbe de (la) Saint-Jean ou à mille trous (→ Anthologie, cit.), et dont les feuilles parsemées de glandes translucides semblent percées d'une multitude de petits trous. || Huile de millepertuis, utilisée comme vulnéraire.
➪ tableau Noms de remèdes.
Encyclopédie Universelle. 2012.