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MIGRAINE
MIGRAINE

MIGRAINE

La migraine (ou hémicrânie) constitue une sorte bien particulière de céphalée, survenant par accès intermittents; habituellement, la douleur reste strictement hémicrânienne, accompagnée de nausées, de vomissements et d’autres signes plus contingents qui sont à la base de la classification des migraines. C’est ainsi, par exemple, que, dans la migraine ophtalmique, variété la plus typique, la douleur est précédée d’un scotome scintillant hémianopsique; mais il existe des migraines simples, où tout se limite à la céphalée et à un cortège dyspeptique. Dans les migraines «accompagnées», il existe un tableau neurologique plus ou moins riche qui sert de prodrome à la céphalée et qui siège habituellement dans l’hémicorps opposé à la douleur. Ce tableau comporte des paresthésies, une apraxie, une aphasie, voire une hémiparésie. Il faut noter qu’un tel tableau peut accompagner, rarement il est vrai, une néoformation cérébrale, notamment un angiome, et doit amener le médecin à pratiquer un bilan neurologique complet.

Plus fréquente chez les femmes, la migraine, qui débute habituellement à la puberté, reste une maladie bénigne mais invalidante lors des accès; ceux-ci se répètent de manière imprévisible pour s’espacer, voire disparaître à la ménopause. L’étiologie de la migraine reste mystérieuse, comme en témoigne le nombre des causes incriminées: endocriniennes, hépato-digestives, allergiques, psychiques. Il est généralement admis que les crises sont liées à un «orage vasomoteur» touchant le territoire d’une carotide interne, et qui serait sous la dépendance d’une anomalie biochimique transmise génétiquement, comme en témoignent les antécédents familiaux (dans une proportion de 50 à 90 p. 100, ces derniers étaient migraineux).

migraine [ migrɛn ] n. f.
XIVe; goutte migraigne XIIIe; lat. méd. hemicrania « (douleur) dans la moitié du crâne »
Douleur intense qui affecte généralement un seul côté de la tête, qui survient sous forme de crises ( céphalée), et s'accompagne de nausées. hémicrânie. Migraines ophtalmiques. Par ext. Cour. Mal de tête. Une forte, une légère migraine. Avoir la migraine. fam. casque.

migraine nom féminin (bas latin hemicrania, du grec hêmikrania, de kranion, crâne) Affection caractérisée par la survenue d'accès répétés de maux de tête d'intensité variable, unilatéraux, accompagnée d'un malaise général, de nausées et de vomissements. ● migraine (synonymes) nom féminin (bas latin hemicrania, du grec hêmikrania, de kranion, crâne) Affection caractérisée par la survenue d'accès répétés de maux de...
Synonymes :
- céphalée

migraine
n. f. MED Douleur d'origine vasomotrice n'affectant qu'un seul côté de la tête, qui s'accompagne parfois de nausées et de vomissements.
Cour. Mal de tête.

⇒MIGRAINE, subst. fém.
Fort mal de tête affectant généralement une moitié du crâne, dans les régions temporale et orbitaire, souvent accompagné de divers malaises (nausées, troubles de la vue, de la parole, de l'équilibre) mais disparaissant sans séquelles; p.exagér. mal de tête. Forte, violente migraine. Oh! docteur, j'ai une migraine, mais une migraine! dit-elle avec des mines charmantes. Ça me tient là, dans le sourcil gauche (ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p.1055). Une migraine, ce n'est pas une maladie, c'est un symptôme (MARTIN DU G., Thib., Sorell., 1928, p.1226):
—. Madame a la migraine... Il paraît que cela lui arrive régulièrement tous les trois mois. Durant deux jours, elle reste enfermée, rideaux tirés, sans lumière, dans sa chambre où seule Marianne a le droit de pénétrer...
MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p.325.
SYNT. Migraine affreuse, atroce, horrible; commencement de migraine; se plaindre de migraine; prétexter une migraine; être pris de migraine; avoir un peu de migraine.
Migraine ophtalmique. Migraine précédée ou accompagnée de troubles visuels. Il est malade, en proie à des troubles nerveux qui lui apportent une hésitation dans la trouvaille des mots: un cas, dit-on, de migraine ophtalmique (GONCOURT, Journal, 1887, p.721).
Au fig., fam. Donner la migraine à qqn. L'ennuyer, l'agacer fortement. Je n'aime pas les mendigots qui font des mines et du boniment, ça me donne la migraine, ça me fatigue (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.84).
REM. Migrainé, -ée, adj. [En parlant d'un attribut de la pers.] Qui est marqué par la migraine. Des yeux d'un bleu angélique à la cernure migrainée (GONCOURT, Journal, 1892, p.282).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Fin du XIIe s. «dépit» (Brut de Munich, 1350 ds T.-L.); 1690 fig. donner la migraine (FUR.); 2. a) 1240-80 fievre migraigne (GAUTIER LE LEU, 248, 353 ds T.-L.); b) fin du XIVe s. migrayne «douleur qui n'affecte qu'une partie de la tête» (EUSTACHE DESCHAMPS, Œuvres, VIII, 134, 11, ibid.). Issu par aphérèse du b. lat. méd. hemicrania «mal de tête», empr. au gr. «douleur dans une moitié de la tête, migraine» (de - «à demi» et de «crâne»). Fréq. abs. littér.:470. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 328, b) 1151; XXe s.: a) 1060, b) 463.
DÉR. Migrainer, verbe trans. Donner la migraine (à quelqu'un). Le possesseur [d'un logis] revient le soir (...) migrainé par les odeurs et les senteurs de grandes dames qu'il a habillées toute la journée (GONCOURT, Journal, 1882, p.190). Le visiteur ahuri des musées se laisse étourdir et migrainer par de vagues couleurs (PROUST, Guermantes 2, 1921, p.111). []. 1re attest. 1882 (GONCOURT, loc. cit.); de migraine, dés. -er.
BBG. — MACK. t.2 1939, p.184.

migraine [migʀɛn] n. f.
ÉTYM. Fin XIVe; v. 1155, « dépit »; goutte migraine XIIIe; lat. méd. hemicrania « (douleur) dans la moitié du crâne », du grec hêmi « demi », et kranion « crâne ».
Méd. Douleur intense qui affecte généralement un seul côté de la tête. Céphalalgie, céphalée. || La migraine, le plus souvent localisée aux régions temporales et orbitaires, s'accompagne souvent de nausées, de vomissements, de troubles vaso-moteurs.
1 L'affection dont les ressources sont infinies pour les femmes, est la migraine. Cette maladie, la plus facile de toutes à jouer, car elle est sans aucun symptôme apparent, oblige à dire seulement : « J'ai la migraine ».
Balzac, la Physiologie du mariage, Pl., t. X, p. 853.
Par ext. Cour. Mal de tête. || Une forte (→ le sens méd.), une légère migraine. || Avoir la migraine.
2 — Qu'est-ce que vous avez donc ? Vous êtes nerveux, agité. C'est évidemment à cause de votre migraine. Ne bougez plus, vous aurez moins mal.
— Une migraine ? Ne me parlez pas de migraine ! N'en parlez pas.
— C'est explicable que vous ayez des migraines, après votre émotion.
Ionesco, Rhinocéros, p. 173-174.
3 J'ai pris l'habitude de dire migraines pour maux de tête (peut-être parce que le mot est beau). Ce mot impropre (car ce n'est pas seulement d'une moitié de ma tête que je souffre) est un mot socialement injuste : attribut mythologique de la femme bourgeoise et de l'homme de lettres, la migraine est un fait de classe : voit-on le prolétaire ou le petit commerçant avoir des migraines ? La division sociale passe par mon corps : mon corps lui-même est social.
R. Barthes, Roland Barthes, p. 128 (→ aussi Migraineux, cit. 2).
Par métaphore, fam. || Donner la migraine à qqn, le fatiguer, le lasser.
DÉR. Migrainer, migraineux.
COMP. Antimigraineux.

Encyclopédie Universelle. 2012.