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ARMAGNAC
ARMAGNAC

ARMAGNAC

Grand fief de Gascogne, l’Armagnac correspond approximativement à l’actuel département du Gers. Issu du démembrement du diocèse d’Eauze-Auch, il fut érigé en comté vers 960. L’acquisition du comté de Fezensac avec Auch, vers 1140, l’agrandit considérablement. Lorsque les rois d’Angleterre et de France contrôlèrent respectivement le duché d’Aquitaine et le comté de Toulouse (XIIIe-XVe s.), la maison d’Armagnac profita de sa position intermédiaire pour relâcher ses liens vassaliques et obtenir, le plus souvent par mariage, de nombreux fiefs tels l’Eauzan (fin XIIIe s.), le comté de Rodez au nord de la Garonne (1301), la Lomagne (1325). Ce vaste ensemble manquait cependant un peu de cohérence et aussi d’une structure administrative territoriale. C’est l’explication majeure de ses échecs dans sa longue lutte contre la maison de Foix: succession de Béarn (1290), cuisante défaite de Launac (1362), enfin, surtout à partir de 1378, lutte plus indécise pour le Comminges: les comtes d’Armagnac enlèvent d’abord l’infortunée héritière, puis, après la mort de celle-ci, plaident leur cause devant le roi qui met les plaideurs d’accord en s’appropriant l’enjeu (1454). Cette lutte contre les comtes de Foix-Béarn se doubla, au XVe siècle, de la fameuse querelle avec les Bourguignons. On sait comment, après l’assassinat de Louis d’Orléans (1407), Bernard VII d’Armagnac prit la tête de l’opposition au duc de Bourgogne Jean sans Peur, et comment, avec ses bandes recrutées dans le Midi, il s’imposa à Paris et à Charles VI pour organiser la défense contre les Anglais (1415-1418). Jean V d’Armagnac, qui étalait sa liaison incestueuse avec sa sœur et participa très activement aux derniers désordres féodaux, fut tué en 1473 au siège de Lectoure entrepris par une armée royale. Le comté perdit dès lors son indépendance. Mais, donné par François Ier à sa sœur Marguerite, bientôt femme d’Henri d’Albret, il ne sera définitivement réuni à la couronne que par Henri IV en 1607.

À la fin de l’Ancien Régime, l’Armagnac, perdant son existence propre, fut englobé dans le gouvernement de Guyenne-Gascogne et dans la généralité de Montauban, puis dans celle d’Auch (1716). Le pays prospéra grâce à la production des eaux-de-vie (milieu du XVIIIe s.). Il était partagé entre les aires d’influence de Bordeaux et de Toulouse, comme en témoignaient les propriétés des riches parlementaires. Quant aux habitants, pris pour des Gascons typiques, ils avaient (souvenirs de la guerre de Cent Ans?) la réputation d’être bravaches. Considérés avec sympathie, ils inspireront le personnage de d’Artagnan.

armagnac [ armaɲak ] n. m.
• 1845; de Armagnac, nom d'une région d'Aquitaine
Eau-de-vie de raisin que l'on produit en Armagnac. Des armagnacs hors d'âge. Verre de cette eau-de-vie. Garçon ! Un armagnac !

armagnac nom masculin Eau-de-vie de vin, d'appellation d'origine contrôlée, fabriquée dans l'ancien pays d'Armagnac (Gers, Landes, Lot-et-Garonne).

Armagnac
anc. comté de France, réuni définitivement à la Couronne en 1607, correspondant au dép. du Gers.
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Armagnac
n. m. Eau-de-vie de raisin fabriquée en Armagnac.

⇒ARMAGNAC, subst. masc.
I.— HIST. (le plus souvent au plur.) Les Armagnacs. Faction opposée à celle des Bourguignons durant les guerres civiles du début du XVe s. et qui avait pour chef le duc d'Orléans, gendre du comte d'Armagnac.
Emploi adj. Qui concerne les Armagnacs. Le parti armagnac, les soldats armagnacs, une fille armagnaque.
II.— Usuel. Eau de vie très renommée de couleur jaune d'or, tirée de certains vins blancs du terroir d'Armagnac. Une bouteille, un verre d'armagnac; un sorbet à l'armagnac :
1. Buvez de l'armagnac. Une bonne dose d'armagnac, c'est excellent pour la grippe.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 58.
P. méton. Variété de cette eau de vie, distinguée par la couleur, l'arôme, l'âge. Un armagnac, nos armagnacs :
2. Je le vois encore [mon père] dégustant son petit verre quotidien, un armagnac centenaire, aussi dépouillé que possible, qui rayonnait dans le cristal de cette lumière ambrée qui n'est qu'à lui, et embaumait la pièce d'une odeur de prune cuite. Il l'élevait au bout de ses doigts, de sa main pâle, fine, dont il était fier, le faisait osciller pour contempler sa lueur blonde, le humait, le goûtait, et posait le verre, en célébrant pour la millième fois son excellence. Aussi bien pour l'esprit que pour la chair. De même, en effet, que le vin verse à l'âme française son vibrant, l'eau-de-vie, qui en est l'essence, emplit le cœur gascon d'un frémissement singulier, héroïque et subtil.
PESQUIDOUX, Le Livre de raison, t. 1, 1925, p. 72.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1845 (BESCH.).
Du topon. Armagnac, région de France dont la plus grande partie est actuellement incluse dans le département du Gers.
STAT. — Fréq. abs. littér. :157.
BBG. — Ac. Gastr. 1962. — CAMPROUX (C.). Toponymes en -ac du Gevaudan. R. intern. Onom. 1969, t. 21, n° 3, p. 169. — DUVAL 1959. — Lar. comm. 1930. — LEP. 1948. — MONT. 1967.

armagnac [aʀmaɲak] n. m.
ÉTYM. 1845; de Armagnac, pays de Gascogne.
Eau-de-vie de raisin que l'on fabrique en Armagnac. || Un petit verre de vieil armagnac. || Un bas-armagnac : une eau-de-vie du Bas-Armagnac. || Des armagnacs hors d'âge.

Encyclopédie Universelle. 2012.