● marqueter verbe transitif (de marquer) Littéraire. Marquer de taches, de couleurs, de dessins variés. Orner de marqueterie. ● marqueter (difficultés) verbe transitif (de marquer) Conjugaison Attention à l'alternance -tt-/-t- : il marquette, nous marquetons ; il marquetait ; il marqueta ; il marquettera.
marqueter
v. tr. Décorer en marqueterie.
⇒MARQUETER, verbe
Marquer de couleurs, de dessins variés; parsemer, (être parsemé) de marques, de taches (naturelles ou accidentelles, prenant l'aspect de dessins variés).
A. — [Correspond à marqueterie; souvent au part. passé] Marquer de couleurs, de dessins décoratifs variés; en partic., travailler en marqueterie, former ou orner de pièces de marqueterie, en juxtaposant des pièces de bois d'essences et de tons différents (ou d'autres matériaux: métal, ivoire, écaille, nacre, marbre) sur un fond de menuiserie en général (de marçonnerie avec le marbre), en vue d'obtenir des effets ornementaux avec des motifs, des figures variés. Puis, le sergent de ville (...) apporta le couvercle de sa petite boîte, qu'il venait de terminer; on lisait dessus, en lettres marquetées:À Auguste, souvenir d'amitié (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 735). Il lui fallut revenir sur ses pas; déjà il entendait les souliers ferrés piétiner les parquets marquetés et plus sourdement les tapis d'Aubusson (MORAND, P. de Saligny, 1947, p. 190).
SYNT. Meuble, ouvrage, marqueté; coffret, guéridon, lambris, parquet, plafond marqueté; bureau marqueté de métal, ébène marqueté d'écaille et d'ivoire; panneaux marquetés; une psyché marquetée; des guirlandes marquetées ou incrustées; chaînes d'or marquetées d'argent.
B. — [P. anal. probable avec A;] [correspond à marque1 II A; v. marqué I A 2 et II A; le plus souvent au part. passé et empl. en adj.; le compl. d'obj. ou l'attribut désignant gén. un être animé, une partie du corps, la peau] Marquer, parsemer (être parsemé) de plusieurs petites marques ou taches naturelles ou accidentelles pouvant prendre l'aspect de dessins variés. Synon. tacheté. Léopard marqueté; chien, cheval marqueté. Marqueter une peau en manière de peau de panthère (Ac. 1935). Cette éruption lui a marqueté la peau (LITTRÉ). Les faons de biche sont tous marquetés jusqu'à un certain âge (Ac. 1935). Ce marbre, ce jaspe sont marquetés (Ac. 1878). Cette figure toute marquetée et couturée (SAINTE-BEUVE, Portr. contemp., t. 2, 1834, p. 294). Les jeunes [marcassins] ont encore le corps barré et marqueté de poils d'une autre couleur, alors que le vieux sanglier est noir (VIALAR, Rendez-vous, 1952, p. 252):
• ♦ Un marécage miroitant, fourmillant d'herbes humides et marqueté de places lumineuses, un tronc d'arbre rugueux (...) deviennent à ses yeux amoureux [de Rousseau] un tableau suffisant et parfait.
BAUDEL., Curios. esthét., 1859, p. 267.
— Emploi pronom. Sa peau s'est marquetée de taches rouges et bleues (BESCH. 1845).
— P. anal., HÉRALD. [À propos des mouches, des abeilles représentées dans les armoiries] Qui a sur les ailes des taches d'un autre émail que le corps. Barberin porte d'azur aux trois abeilles d'or marquetées de sable (Ac. Compl. 1842).
Prononc. et Orth.:[], [-ete], (il) marquette [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1380 marqueté «orné, décoré de marqueterie» (Doc. ap. LABARTE, Inventaire du mobilier de Charles V, p.317); 1502 marqueter verbe trans. (Doc. ds JOUEN, Comptes, devis et inventaires du manoir de Rouen, p. 412, v. ex. s.v. marqueteur); 2. 1538 marqueter «tacheter» (EST., s.v. distinguere). Dér. de marquer; suff. -eter. Fréq. abs. littér.:28.
DÉR. Marqueteur, subst. masc. Ouvrier spécialiste en marqueterie. En qualité de marqueteur. Avec le XVIIe siècle, nous voyons l'écaille, le cuivre, l'étain et les bois exotiques entrer en lice, et la palette du marqueteur s'enrichir, grâce à cette adjonction, des colorations chaudes et vibrantes qui donnent aux meubles de Boulle leur superbe éclat (HAVARD 1889, p. 652). Au fig., péj. Écrivain qui fait des ouvrages composés de morceaux sans lien entre eux. P. anal. Cet orateur m'a fait l'effet d'un marqueteur (BESCH. 1845). — [], [--], [-e-]. — 1re attest. 1502 «ouvrier ébéniste spécialisé dans les ouvrages de marqueterie» (Doc. ds JOUEN, Comptes, devis et inventaires du manoir de Rouen, p.412: ... a Richart Guesnon, marqueteur, pour avoir marqueté la table de ciprès); de marqueter, suff. -eur2.
marqueter [maʀkəte] v. tr. [CONJUG. acheter.]
ÉTYM. 1502; de marqueté.
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1 Rare. Marquer, parsemer de marques. || « Des mouettes posées marquetaient en troupe la plage mouillée » (Chateaubriand).
2 Former, décorer par de la marqueterie.
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DÉR. Marqueteur.
HOM. Marqueté.
Encyclopédie Universelle. 2012.