LYONNAIS
LYONNAIS
S’étendant à l’ouest de la Saône et du Rhône, le Lyonnais, qui fait partie de la région Rhône-Alpes et recouvre les départements de la Loire et du Rhône, regroupe la plaine alluviale, les monts du Lyonnais et le talus unissant les deux éléments. L’unité provient de la présence de Lyon, au pied des monts, qui dirige la vie économique de l’ensemble.
Les monts du Lyonnais, situés entre les monts du Beaujolais au nord, la plaine du Forez à l’ouest, la dépression de Saint-Étienne au sud, sont des plateaux basculés vers l’ouest, alignés selon la direction varisque sud-ouest - nord-est. À l’est, ils dominent de 400 mètres le plateau lyonnais et sont profondément découpés par des vallées de direction sud-ouest - nord-ouest, voies de passage reliant le couloir rhodanien à l’intérieur du Massif central: vallée de la Brevenne, passage entre Lyon et le Forez. Ces monts s’élèvent à 950 mètres au signal de Boussuivre. Le granite et le gneiss donnent des sols pauvres et acides portant des forêts de résineux, des prairies où l’élevage bovin (vaches laitières en particulier) s’est modernisé et intensifié; l’introduction de quotas laitiers en 1984 a incité les agriculteurs à diversifier leurs activités: production de fruits rouges, élevage de porcs, tourisme rural. Le climat est rude et humide: 1 000 millimètres de précipitations par an. Les landes et les tourbières restent étendues. La population, d’une densité supérieure aux aptitudes naturelles du pays, a une activité industrielle importante: à l’industrie textile traditionnelle aux ateliers dispersés, en net ralentissement, se sont ajoutées des activités de sous-traitance et une industrie électronique. Une partie de la main-d’œuvre émigre vers la plaine du Forez et vers Saint-Étienne. Chazelles-sur-Lyon, principale ville des monts du Lyonnais, était aussi le centre traditionnel de la chapellerie, activité en voie de disparition, et du textile.
Le talus a une activité agricole: culture de céréales, élevage bovin assez important; avec l’irrigation se développe la production de fruits (abricots, pêches, cerises) et de légumes sur les sols légers, dans une position d’abri bien ensoleillé. Saint-Symphorien-sur-Coise est un centre de commerce et de traitement du cuir et à Saint-Laurent-de-Chamousset se tient un marché aux veaux. La partie sud reste le domaine de la vigne, parsemée depuis peu de vergers; c’est la Côte-Rôtie, productrice de vins blancs. Ce talus est une zone de détente et de résidences secondaires pour les Lyonnais.
Dans la plaine alluviale de la Saône et du Rhône, couverte par endroits de lœss, on pratique la monoculture du maïs et des cultures maraîchères. Mais les terres agricoles sont progressivement envahies par les zones urbaines et industrielles: agglomération de Lyon (1 260 000 habitants en 1990, dont 422 444 pour la ville), groupant habitations et usines le long des fleuves en direction de Villefranche-sur-Saône au nord (29 540 hab. en 1990) et de Saint-Étienne au sud. Avec 199 400 habitants en 1990, cette dernière a de multiples activités industrielles: sidérurgie, métallurgie, machines-outils, armes, électronique, industries agroalimentaires. Givors (19 780 hab.) est en développement: verrerie, textiles, chimie.
● lyonnais nom masculin Dialecte franco-provençal parlé dans la région de Lyon. ● lyonnais, lyonnaise adjectif et nom De Lyon.
⇒LYONNAIS, -AISE, adj. et subst.
De Lyon.
A. — (Celui, celle) qui est originaire, qui habite Lyon. Tisseur lyonnais. Les Lyonnais, chez qui le type de Guignol fut créé (A. FRANCE, Livre ami, 1885, p. 221). Catherine était hors d'elle, mais elle était lyonnaise et elle montra son émotion aussi peu que possible (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 169):
• 1. Les gens du Bas-Bugey ont une gentillesse, une douceur simple et honnête, très différentes de la réserve matoise du Savoyard, de la cautèle savoureuse du Lyonnais.
DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 431.
B. — 1. [En parlant d'une chose] Qui est propre à Lyon et à sa région, à ses habitants. Accent lyonnais; charcuterie, cuisine, soierie lyonnaise; région lyonnaise. Le mari est membre du tribunal des prud'hommes. Ceci est visiblement l'ouvrier aimé du clergé et de l'autorité, unissant les deux principes lyonnais: industrie et religion (MICHELET, Journal, 1839, p. 302):
• 2. ...Lyon est une ville philosophique. Il y a une philosophie lyonnaise, une école de poésie lyonnaise, une école de peinture lyonnaise, et enfin une école de peinture philosophique lyonnaise.
BAUDEL., Curios. esthét., L'Art philos., 1867, p. 371.
— ART CULINAIRE
♦Sauce lyonnaise et p. ell. lyonnaise, subst. fém. ,,Sauce à base d'oignon (...) émincé, étuvé au beurre, déglacé au vinaigre et au vin blanc, mouillé, après réduction, de demi-glace et soumis enfin à une rapide ébullition`` (Ac. Gastr. 1962).
Préparé avec des oignons sautés. Gras-double à la lyonnaise. Il en paraît au second service [des pommes de terre], soit à la lyonnaise, soit au soufflé (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 219).
2. Spécialement
a) Subst. masc. Dialecte franco-provençal parlé dans la région de Lyon. L'ancien lyonnais semble ne connaître que bochi au sens de «bouche» (P. GARDETTE, P. DENDILLY, Atlas ling. et ethnographique du Lyonnais, Paris, t. 5, 1976, p. 634).
b) Subst. fém.
— Jeu de boules qui se joue avec de grosses boules et dans un cadre tracé. Boulistes, à vos boules (...). Amateurs de lyonnaise, bretonne et pétanque, préparez-vous (L'Humanité, 19 janv. 1952, p. 3, col. 8). La Lyonnaise se joue en équipes, chaque équipe s'efforce de lancer ses boules le plus près possible du cochonnet, qui représente le but (ALLEAU 1964, p. 62).
— Arg. Soierie. Une castorine (...) doublée en lyonnaise (VIDOCQ, Vrais myst. Paris, t. 1, 1844, p. 10).
Prononc.:[], fém. [-]. Étymol. et Hist. 1461 une espee lïonnoise (VILLON, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 1106); 1825 subst. fém. «préparation culinaire» (BRILLAT-SAV., loc. cit.); 1836 subst. fém. «soierie» (VIDOCQ, Voleurs, t. 1, p. 255); 1873 subst. masc. «dialecte parlé dans la région de Lyon» (Lar. 19e); 1941 concours de boules à la Lyonnaise (Œuvre, 8 mars). Dér. du nom de la ville de Lyon, suff. -ais. Fréq. abs. littér.:135.
lyonnais, aise [ljɔnɛ, ɛz] adj. et n.
ÉTYM. 1792; de Lyon, ville française.
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1 Qui se rapporte à Lyon, à ses habitants. || Industrie lyonnaise de la soie (⇒ Canut, soyeux). || Le Crédit lyonnais, nom d'une banque. — Cuisine lyonnaise. || Un petit mâchon lyonnais. || Sauce lyonnaise, avec des oignons. — (1902). || Bœuf à la lyonnaise, accompagné d'oignons (sous une forme quelconque). — Le guignol lyonnais.
♦ N. || Un Lyonnais, une Lyonnaise : habitant de Lyon.
♦ N. m. Parlers franco-provençaux de Lyon et de sa région.
2 N. f. (1837, Vidocq, « soierie lyonnaise »). Techn. En reliure, Cordelette garnie de peau, formant une coiffe.
Encyclopédie Universelle. 2012.