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constipé

constipé, constipée nom Personne qui a des difficultés pour aller à la selle. Familier. Personne qui est mal à l'aise dans son comportement.

constipé, ée
adj. et n.
d1./d Qui souffre de constipation.
d2./d Fig., Fam. Qui est taciturne, embarrassé, contraint.

⇒CONSTIPÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.
I.— Part. passé de constiper.
II.— Adjectif
A.— [En parlant d'un être humain ou d'un animal] Qui ne va pas spontanément à la selle, dont les matières fécales ne s'évacuent pas normalement (cf. constipation).
P. méton. [En parlant de l'intestin, d'un organe de l'appareil intestinal, etc.] Ventre, côlon constipé.
P. iron. Le pot de chambre rocailleux où se démène l'anus constipé du kakatoès humain (LAUTRÉAMONT, Les Chants de Maldoror, 1869, p. 222).
B.— P. anal., fam. Qui présente les mêmes caractères qu'une personne constipée. Un envieux constipé; air, visage constipé; mine constipée. Les intellectuels de droite les plus constipés (AYMÉ, Le Confort intellectuel, 1949, p. 162).
C.— P. métaph.
1. Fam. [En parlant d'une pers. dont la fonction normale est de produire] Qui produit difficilement et/ou peu :
1. Avec ma cousine, il arrive la même chose qu'avec les auteurs constipés, qui pondent tous les quinze ans une pièce en un acte ou un sonnet.
PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, p. 487.
2. Arg. Ils sont constipés « signifie que le public est gelé » (G. SANDRY, M. CARRÈRE, Dict. de l'arg. mod., 1953). Être constipé du morlingue (portefeuille). Être avare (cf. A. LE BRETON, Du Rififi chez les hommes, 1953, p. 100). Constipé des feuilles (oreilles). Sourd (cf. A. SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 197).
III.— Emploi subst.
A.— Personne constipée; personne sujette à la constipation. Les constipés banaux; les constipés chroniques; les constipés et les diarrhéiques :
2. Regardes-moi cette gueule. Y a au moins huit jours que t'as pas chié... Avoue-le, va... Toute la journée j'en vois défiler, des enculés et des constipés maison.
G. MAGNANE, La Bête à concours, 1941, p. 336.
B.— [Au sens de II C 1] La postérité appartiendra aux écrivains secs, aux constipés (RENARD, Journal, 1890, p. 69). [Degas] un constipé du plus joli talent (ZOLA, Correspondance, 1902, p. 595).
Fréq. abs. littér. :24.

constipé, ée [kɔ̃stipe] adj.
ÉTYM. Fin XIVe; de constiper ou directement du p. p. lat. de constipere.
1 Qui va difficilement à la selle, qui éprouve de la constipation. → Constiper, cit.
1 (…) je supportais parfaitement bien la ration d'eau de mer que je continuais régulièrement à absorber « suivant le plan prévu ». Nous étions tous deux constipés, déjouant ainsi les pronostics fâcheux des « hommes-au-pot-de-chambre-indispensable-pour-naufragés ».
Alain Bombard, Naufragé volontaire, p. 71.
N. || Les constipés. || Remèdes pour constipés.
2 Fam. Anxieux; contraint, guindé, embarrassé. || Un intellectuel du genre constipé. || Un air constipé.
2 Il était pitoyable. Il ne savait que répondre et ne pouvait que sourire. Ce sourire, tout constipé qu'il fût, détendait ses traits, déridait son moral.
Jean Genet, Notre-Dame des Fleurs, p. 276.
Il est constipé du portefeuille, avare.
Qui produit peu, difficilement. || Un auteur constipé. N. || Les « écrivains secs (les) constipés » (J. Renard).
CONTR. Relâcher.
HOM. Constiper.

Encyclopédie Universelle. 2012.