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JACOB
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JACOB

Nom du patriarche qui, dans la tradition biblique définitivement sertie (l’unité religieuse et l’unité politique s’étant de concert façonnées, les douze tribus vénèrent ce personnage comme leur père commun), est présenté comme l’ancêtre éponyme commun d’Israël, dont il prit le nom en même temps que les qualités distinctives.

La véritable origine du terme est inconnue. Les étymologies populaires conservées dans les légendes de la Genèse (XXV, 24-27, 36): aqeb , «talon», ou aqab , «tromper», ne peuvent être retenues. Il est préférable de chercher du côté d’une forme abrégée dont l’élément divin serait tombé: yaqob-el , «que Dieu protège».

Tant que la généalogie des grands ancêtres d’Israël (Abraham, Isaac, Jacob, les douze fils) ne fut pas constituée (par la fusion et l’organisation, en un récit unique et suivi, des traditions locales relatives à chacun de ces personnages), le nom de Jacob fut attaché, successivement, à divers lieux de culte: en Cisjordanie d’abord, à Sichem et à Béthel; en Transjordanie ensuite, à Galaad (rencontres Jacob-Laban et Jacob-Ésaü). Rétrospectivement, Jacob, l’ancêtre, venait légitimer, dans un récit fondateur (saga flottante, recueillie et adoptée par les colons israélites) où il devenait le héros, l’implantation du credo yahviste dans un sanctuaire cananéen dont on avait adopté, en tout ou en partie, les modalités cultuelles. C’est ce qu’on appelle des «légendes cultuelles» (par exemple, le songe de Jacob à Béthel, dans Genèse, XXVIII, 10-21). Parmi celles-ci, la lutte entre Jacob et l’Ange-Dieu reste un récit obscur qui fait de Jacob «Israël», «il a été fort contre Dieu», d’après une étymologie populaire (Genèse, XXXII). À Béthel, Jacob rêve d’une échelle qui monte jusqu’aux cieux ouverts, et Dieu lui révèle, par ce songe, le don de la terre de Canaan à sa race. La saga de Jacob rapporte aussi toutes sortes d’épisodes qui sont restés très populaires. Ainsi en est-il de l’histoire de Jacob et d’Ésaü: ce dernier céda son droit d’aînesse pour un plat de lentilles. Le double mariage de Jacob avec Rachel et Léa donna naissance à douze fils et fonda véritablement le peuple d’Israël.

Jacob
patriarche hébreu, second fils d'Isaac et de Rébecca, père de douze fils, éponymes des douze tribus d'Israël; cette abondante descendance lui fut annoncée en songe par Dieu, alors que l' échelle de Jacob réunissait la terre au ciel. Il mourut en égypte, où son fils Joseph était devenu ministre du pharaon. (V. Israël.)
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Jacob
(François) (né en 1920) médecin et biologiste français; il étudia la génétique bactérienne: la Logique du vivant (1970). P. Nobel de médecine 1965 (avec J. Monod et A. Lwoff).
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Jacob
(Max) (1876 - 1944) écrivain français. Il cultiva la satire et la fantaisie (le Cornet à dés, 1917) puis un mysticisme naïf. Il se convertit au catholicisme en 1915.

⇒JACOB, subst. masc.
Pipe en terre dont le fourneau représente une tête de personnage barbu et enturbanné. Synon. pipe Jacob. Alors les vieux bourrent leur jacob, et ils attendent, les mains sur les genoux (GENEVOIX, Boîte à pêche, 1926, p. 191). Je me suis acheté un jacob et je le culotte, dans un endroit ad hoc (GIONO, Gds chemins, 1951, p. 109).
Prononc. : [], [-]. Étymol. et Hist. 1902 pipe Jacob (Almanach Hachette, p. 331). Orig. obsc. Soit du nom du patriarche Jacob, le fourneau de cette pipe représentant une « tête de patriarche » barbu et enturbanné (cf. FEW t. 5, p. 11a); soit du nom du médecin autrichien Jacob Vilarius qui est, d'apr. Lar. encyclop., s.v. pipe, l'inventeur de la pipe de porcelaine.

jacob [ʒakɔb] n. m.
ÉTYM. 1926; pipe Jacob, 1902, in T. L. F.; du nom propre Jacob pour des raisons incertaines (nom du patriarche ou prénom d'un inventeur ou fabricant).
Vx. Pipe en terre dont le fourneau représente une tête de personnage barbu et enturbanné. || « Les vieux bourrent leur jacob » (Genevoix, la Boîte à pêche, in T. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.