INTERNET
Internet est un réseau («net») de réseaux disséminés dans le monde entier et dont certains services sont accessibles librement. Internet représente également une communauté d’utilisateurs qui dialoguent ou échangent du courrier électronique.
Internet est issu du réseau Arpanet (de l’Advanced Research Projects Agency), créé en 1968 par le département d’État américain de la Défense pour relier ses centres de recherche. En 1979, l’idée vient à des étudiants de Duke University, à Durham (Caroline du Nord), de faire correspondre des ordinateurs afin d’échanger des informations scientifiques. De phénomène militaire, puis universitaire, Internet devient aux États-Unis l’affaire des grandes entreprises privées, des P.M.E. puis des particuliers.
Une emprise mondiale
En 1983, c’est au tour de l’Europe et du reste du monde de se connecter à ce réseau de réseaux, qui relie dès 1995 plus de 2 millions d’ordinateurs et plus de 30 millions d’utilisateurs dans 146 pays. En 1993, Internet comptait plus de 45 000 réseaux et s’étendait au rythme de 1 000 nouveaux réseaux par mois! Mais un quart de siècle aura été nécessaire pour qu’Internet arrive sur le devant de la scène: la période 1994-1995 est, sans conteste, marquée par son «explosion». En très peu de temps, de nouveaux services, de nouveaux produits et, surtout, de nouveaux prestataires ont afflué sur le réseau. Notons cependant que la France occupe encore une position très modeste en matière de connexion au réseau.
Internet est souvent associé à un monde que l’on qualifie de cyberespace. Il s’agit d’une sorte de planète virtuelle où le temps et l’espace prennent une tout autre dimension. Autoroutes de données, autoroutes de l’information, Internet, Net, cyberespace, etc., toutes ces dénominations sont utilisées pour désigner la même chose: l’accès au plus grand réseau du monde. En se connectant à Internet, on accède à des centaines de milliers de gigaoctets de données en ligne, disponibles sous forme de textes, de bases de données, d’images, de vidéos, de sons. Ces informations numériques traitent de tous les sujets. Cela constitue le point fort d’Internet: pratiquement tout existe quelque part.
Internet, utilisé en France depuis 1983, par l’intermédiaire du Conservatoire national des arts et métiers, est longtemps demeuré l’apanage d’une élite scientifique (universités et centres de recherche), au sein de laquelle le service de messagerie électronique est nettement le plus employé. Des entreprises de toutes tailles ainsi que des particuliers ont désormais rejoint les scientifiques. Pour les entreprises, des réseaux locaux entiers peuvent être reliés au service Internet de messagerie. En outre, Internet peut être utilisé comme outil de promotion, des serveurs multimédias permettant de diffuser de l’information commerciale; mais les sociétés utilisent aussi la messagerie pour correspondre avec leurs clients et leurs fournisseurs afin d’économiser sur les factures de télécopie et de téléphone.
Principes de fonctionnement d’internet
Glossaire Internet
Technologie nouvelle, Internet fourmille de néologismes, sigles et acronymes, souvent issus de l’anglais, qu’il n’est pas inutile de définir en préambule.
Adresse: votre identifiant sur le réseau; en général, une adresse est composée de votre nom suivi du caractère puis du domaine auquel vous appartenez.
Boîte aux lettres: comme son nom l’indique, c’est l’endroit dans lequel vous récupérez votre courrier.
D.N.S. (Domain Name Service): protocole de transcription de noms symboliques I.P. en adresses électroniques I.P.
e-mail: courrier électronique; celui-ci est composé à l’aide d’un logiciel de messagerie qui enverra et recevra votre courrier.
F.A.Q. (Frequently Asked Questions): questions fréquemment posées. Sur le Net, les novices ont tendance à poser les mêmes questions. Par exemple: Comment s’inscrire à une conférence? Comment trouver une adresse sur Internet? Les F.A.Q. sont une synthèse de toutes ces questions de base. Il faut lire en premier ces documents afin d’éviter de «polluer» les conférences avec des questions déjà posées des milliers de fois.
F.T.P. (File Transfert Protocol): grâce à ce logiciel, on peut naviguer dans les répertoires d’un disque dur d’une machine distante; il permet également de rapatrier des fichiers directement sur son disque dur.
Full I.P.: permet d’avoir l’ensemble des fonctionnalités d’Internet via une ligne téléphonique simple.
Gopher: logiciel de navigation. Créé par l’université du Minnesota, gopher permet de se déplacer dans le cyberespace au moyen de menus. Il fut considéré en son temps comme une réelle évolution car il remplaçait la navigation en mode texte.
Hypertexte: document contenant des liens vers d’autres documents.
H.T.M.L. (HyperText Markup Language): langage informatique qui définit la syntaxe des pages Web.
H.T.T.P. (HyperText Transfert Protocol): protocole définissant l’accès aux pages Web.
I.E.T.F. (Internet Engineering Task Force): organisme de standardisation des réseaux informatiques, reconnu par l’I.S.O. (International Standard Organization).
I.P.: voir T.C.P./I.P.
I.R.C. (Internet Relay Chat). Logiciel permettant de dialoguer de façon interactive avec d’autres utilisateurs Internet. Une fois que le programme est lancé, il suffit de donner l’adresse d’un serveur hôte.
Ligne spécialisée: liaison permanente (constituée d’un ou de plusieurs tronçons d’un réseau téléphonique public mis bout à bout) affectée à un utilisateur particulier. Les lignes spécialisées se louent auprès d’un opérateur de réseau téléphonique comme France Télécom. Elles permettent aux entreprises de disposer de connexions permanentes à Internet.
Netscape-Mosaic: l’application la plus en vogue sur Internet. C’est elle qui contribue à la démocratisation d’Internet auprès des néophytes. Elle présente les serveurs Internet sous forme de «documents» interactifs. La navigation s’effectue au moyen de la souris en cliquant sur des mots ou des phrases qui font office de boutons hypertextes.
Newsgroup (conférence): système d’échange d’articles sur un thème donné (de la littérature médiévale française au saut à l’élastique). Ces échanges ne sont pas interactifs mais différés.
N.I.C.: Network Information Center.
Passerelle: lien entre deux réseaux. C’est souvent une machine Unix qui fait office de passerelle sur Internet.
Password: mot de passe demandé pour accéder à un ordinateur distant. Dans le cas d’un F.T.P. Anonymous, c’est votre adresse e-mail complète qui fera office de mot de passe.
R.N.I.S. (réseau numérique à intégration de données). Réseau transférant de bout à bout des données numérisées de tout type (textes, sons, images) sur la même infrastructure.
S.L.I.P. (Serial Line Internet Protocol) et P.P.P. (Peer to Peer Protocol): protocoles qui permettent de faire du « full I.P.».
S.M.T.P. (Simple Mail Transfer Protocol): protocole de messagerie électronique (e-mail).
T.C.P.I.P. (Transmission Control Protocole/lnternet Protocol). Pour que deux machines puissent communiquer, elles doivent parler le même langage. Sur Internet, toutes les machines doivent parler T.C.P.I.P. Ce logiciel est dans le domaine public et il est très souvent donné avec les machines Unix. Pour les ordinateurs personnels, il est souvent fourni par le prestataire de services.
Telnet: logiciel permettant de se connecter sur des machines distantes référencées sur Internet.
W.A.I.S. (Wide Area Information Servers). Logiciel de recherche de documents hétérogènes sur Internet, fondé sur le modèle client-serveur.
Web: ensemble de serveurs d’information sur Internet, pointant les uns vers les autres selon les principes de l’hypertexte.
Évolution du protocole
Internet fonctionne selon plusieurs protocoles et utilise plusieurs classes d’adresses. Les fonctionnalités évoluent pour s’adapter aux besoins des utilisateurs. On comptait en 1995 plus de 20 000 numéros de réseaux utilisateurs, reliant plusieurs millions d’ordinateurs dans les «tables de routage» d’Internet. Cette infrastructure est sous-tendue par une couche de protocoles et un jeu d’applications associées, communément désignés par T.C.P./I.P. Alors que T.C.P.I.P. fait référence, stricto sensu, aux couches de transport (T.C.P.) et de réseau (I.P.), on y associe implicitement une suite d’applications telles que le transfert de fichiers (F.T.P.), la messagerie électronique (S.M.T.P.), la résolution de noms symboliques en adresses numériques (D.N.S.).
Un réseau global de cette ampleur n’aurait pu se développer sans des mécanismes formels d’attribution d’adresses et de noms symboliques d’une portée globale. Le succès de T.C.P.I.P. et d’Internet est allé au-delà de ce que les architectes de ces protocoles avaient initialement imaginé. De même, les modèles de tarification et des échanges sont encore hérités de l’époque où les utilisateurs étaient issus du monde subventionné de la recherche.
Une adresse I.P. se présente sous la forme d’une suite de 4 octets (soit 32 bits) en base décimale, séparés par des points sur le modèle suivant:
132 (octet 1). 5 (octet 2). 27 (octet 3). 234 (octet 4).
Chaque octet correspond à un nombre inférieur à 255 (28 漣 1). Conceptuellement, chaque adresse représente le couple nom du réseau/identificateur de machines. Comme les adresses I.P. contiennent à la fois l’identification des réseaux et celle des machines raccordées, le routage est efficace. Mais une machine, très souvent un routeur, peut être connectée sur deux réseaux physiquement distincts et possédera donc deux adresses; chacune identifiera l’accès au réseau. Compte tenu de l’envergure internationale d’Internet, une coordination centrale est nécessaire pour l’attribution des adresses I.P. Cette gestion, assurée par le N.I.C., n’attribue que la partie réseau de l’adresse (l’affectation des adresses des machines n’étant pas concernée). Dans la pratique, une entreprise ou toute autre entité qui utilise les protocoles T.C.P.I.P. sur son réseau privé (la plupart du temps un réseau Ethernet de campus) peut choisir elle-même ses adresses I.P. tant qu’elle ne s’interconnecte pas directement au réseau Internet.
Mais, selon l’I.E.T.F., la saturation du système d’adressage devrait intervenir rapidement. En théorie, cette saturation ne devrait pas se produire, l’adressage I.P. codé sur 4 octets autorisant plus de 4 milliards de combinaisons, quantité suffisante pour référencer toute la planète; mais la répartition est en réalité imparfaite, et seulement 20 millions d’adresses nouvelles au plus pourront être assignées. C’est pourquoi une nouvelle génération du protocole Internet, connue sous le nom d’I.P.-6 ou d’I.P.n.g. (new generation ), a été développée à l’I.E.T.F. Cette nouvelle mouture est prévue, entre autres, pour s’adapter aux réseaux à hauts débits, aux systèmes multimédias, mais aussi aux équipements mobiles et à la domotique, dont la généralisation est prévue vers 2005.
L’architecture Internet
En ce qui concerne la plate-forme matérielle , il s’agit souvent d’une simple base documentaire de quelques pages H.T.M.L., accessible a priori par un nombre limité de visiteurs. Pour sa mise en œuvre, un micro-ordinateur personnel suffit largement. S’il s’agit d’une application lourde, avec une partie transactionnelle destinée à un public plus large, une machine plus puissante s’impose. Celle-ci est installée chez l’utilisateur ou chez un prestataire qui héberge l’application contre une redevance mensuelle, comme dans le cas d’un serveur Minitel. Une fois installé, le serveur est connecté au monde Internet. Il faut donc décider de son mode de raccordement au fournisseur d’accès. Isolé ou appartenant à une infrastructure de réseaux locaux, le serveur sera doté d’un routeur, dont le rôle sera d’acheminer au Web approprié, identifié par une adresse I.P., les trames émises par les utilisateurs connectés sur le réseau local. Le responsable du projet configure la machine et le routeur en fonction des trafics prévisibles.
La plate-forme logicielle comporte deux aspects: une boîte à outils de développement et l’implantation de modules serveurs et de fichiers sur la machine hôte (soit le «contenant» et le «contenu»). Point important, la gestion du trafic, qui constitue une couche applicative, est disponible chez plusieurs éditeurs. Enfin, pour élaborer le contenu du serveur, un outil d’édition de pages H.T.M.L. est indispensable; ce langage est la norme de présentation et de marquage des documents; il permet, notamment, de cliquer sur des mots clés pour obtenir d’autres documents. Il existe un grand nombre d’outils, depuis le petit utilitaire de base – qui peut être une extension d’un traitement de texte comme Word – jusqu’au véritable atelier de génie logiciel dédié à Internet, comme Web Author.
Contrairement aux utilisateurs individuels qui «surfent» sur le réseau et n’ont besoin que d’une liaison téléphonique commutée et d’un modem V32 bis (à 14 400 bits par seconde) ou, mieux, V34 (à 28 800 bits par seconde), la connexion du serveur sur le réseau de télécommunications doit être permanente et, si possible, à vitesse élevée. Deux types de lien physique sont envisageables: d’une part, les liaisons spécialisées, louées par exemple à France Télécom, et dont le débit varie de 9,6 kilobits par seconde à 34 mégabits par seconde (compte tenu de leur prix élevé, les débits retenus sont en général de 64 ou de 128 kilobits par seconde); d’autre part, les liaisons X25, pour lesquelles il faut s’adresser au réseau Transpac, et dont les débits vont de 9,6 kilobits par seconde à 2 mégabits par seconde. La solution Numéris commutée à 2 fois 64 kilobits par seconde n’est pas recommandée dans la mesure où il faut une liaison permanente et où l’opérateur de télécommunications relance le lien à intervalles réguliers.
Internet pour quel usage?
De tous les services qu’offre le réseau Internet, la messagerie électronique reste le plus demandé. Internet permet aux abonnés d’échanger, par voie de courrier électronique, des informations avec, potentiellement, entre 30 et 50 millions d’utilisateurs. Certes, Internet ne se réduit pas au seul service de messagerie. Il permet aussi d’accéder à des banques de données, d’envoyer ou de recevoir des fichiers, d’importer par téléchargement des logiciels mis à disposition par des constructeurs ou encore de participer par voie électronique à des forums (newsgroups ), groupes de discussion traitant de tous les sujets. Mais la messagerie reste son service phare, avec environ 20 millions d’utilisateurs en 1996.
Comment accéder à internet?
Dans le cas des accès commutés sous I.P. (dial-up top ), les liaisons s’effectuent par l’intermédiaire d’un modem et sous les protocoles S.L.I.P. (le plus répandu) ou P.P.P., jusqu’au prestataire de services, qui fait le lien avec Internet. Une couche logicielle T.C.P.I.P. doit être installée sur le micro-ordinateur, qui devient ainsi une machine I.P. déclarée sur Internet. Ce mode permet un accès standard et complet à partir de micro-ordinateurs isolés. La tarification comprend généralement un abonnement mensuel et une facturation au temps de connexion. Les accès des particuliers ou d’une petite entreprise s’effectuent le plus souvent par modem, via le réseau téléphonique commuté ou le R.N.I.S., avec un logiciel de communication et sans protocole I.P. C’est l’opérateur du service qui est déclaré sur Internet.
Pour les grandes entreprises, les universités et les centres de recherche, une connexion plus permanente s’impose. Il s’agit alors d’une connexion de type T.C.P.I.P. via une ligne spécialisée. L’utilisation du protocole I.P., propre à Internet, est nécessaire pour accéder à tous les services du réseau, notamment au service de transfert de fichiers.
L’équipement d’accès à Internet
Il faut disposer d’un micro-ordinateur, d’un modem ou d’une carte réseau, d’un kit de connexion Internet, d’un abonnement auprès d’un opérateur Internet ou d’un accès à un réseau local lui-même relié à Internet (le provider ).
La configuration du micro-ordinateur dépend de ce que l’on compte faire sur Internet. Si l’on n’est intéressé que par la messagerie électronique, un microprocesseur 386 avec 4 mégaoctets (Mo) de mémoire vive et un disque dur de 100 Mo suffira. En revanche, si on souhaite flâner sur le réseau des réseaux, il est préférable d’opter pour un processeur plus puissant. La mémoire vive est importante: la majorité des logiciels Internet nécessitent un minimum de 8 Mo pour fonctionner. Il faut prévoir au minimum 60 Mo sur le disque dur pour installer et faire fonctionner les applications Internet. Le modem offre l’accès en mode dial-up, qui permet de se relier à Internet de manière ponctuelle, par le réseau téléphonique commuté. La connexion s’établit en appelant un site hôte via le modem. À l’abonnement auprès du provider, il faut ajouter le coût de la communication téléphonique (du lieu d’appel jusque chez le provider) durant la connexion. Les entreprises qui désirent connecter l’ensemble des ordinateurs de leur réseau local établissent une connexion physique (à l’aide d’une ligne spécialisée louée) entre leur serveur et celui du provider. Cette solution équivaut à rémunérer l’opérateur au forfait, quelle que soit la durée d’utilisation de la ligne. Un troisième type d’accès à Internet est possible à travers les services en ligne.
Services en ligne: l’autre accès à Internet
Pour accéder à Internet, il faut souscrire un abonnement auprès d’un opérateur Internet. Toutefois, si on dispose déjà d’un accès à un service en ligne (CompuServe, France en ligne, Infonie, America on Line [A.O.L.], The Microsoft Network [MSN]...), il est possible de se connecter au Net sans changer ses habitudes. En effet, ces derniers proposent des passerelles vers Internet depuis leurs services. D’une utilisation simple et graphique, l’accès à Internet via les services en ligne susnommés est particulièrement adapté aux débutants: il n’y a pas de kit de connexion à installer (les outils qui servent à se connecter au service en ligne suffisent) ni de logiciel à configurer. Il suffit de demander une extension d’abonnement et de suivre les instructions de l’opérateur de service en ligne. Tous les services Internet de base (messagerie électronique, transfert de fichiers, Web) sont présents et facilement disponibles depuis CompuServe, France en ligne, A.O.L., Infonie, M.S.N.. Si on hésite entre souscrire un abonnement auprès d’un fournisseur d’accès à Internet ou choisir un service en ligne comme opérateur, il faut savoir que la seconde solution peut être fort avantageuse: d’une part, parce qu’elle donne accès à des services non encore totalement disponibles sur Internet (magazines d’actualité, logiciels, etc.), d’autre part, parce qu’une telle solution offre une réelle facilité d’utilisation et d’installation. Par ailleurs, ces opérateurs disposent pour la plupart d’une couverture nationale en accès local, voire d’un accès international (pour CompuServe et A.O.L., par exemple), qu’un simple opérateur Internet n’est pas en mesure de proposer. Et si les prix qu’ils pratiquent semblent légèrement supérieurs aux tarifs proposés par les fournisseurs Internet, cela peut se justifier par la qualité du service (les informations auxquelles on accédera sont sûres, mieux organisées, etc.).
Les outils de base des services
Des outils spécifiques facilitent l’utilisation des services proposés sur Internet.
La messagerie électronique (e-mail) est l’outil le plus ancien d’Internet. Paradoxalement, dans un Net qui évolue de plus en plus vers le multimédia (où les sons côtoient de superbes images, accessibles, il est vrai, au prix d’un temps de chargement qui peut être long), elle reste l’instrument le plus efficace et le plus utilisé. La raison en est simple: avec elle, il est possible d’échanger du courrier avec quelques dizaines demillions de «cybernautes» dans le monde entier. Son succès tient essentiellement au fait qu’envoyer un e-mail est rapide – très rapide même –, bon marché et particulièrement efficace. À tel point que bon nombre d’entreprises préfèrent investir dans un accès au Net plutôt que dans un télécopieur pour expédier des messages: il suffit d’envisager ce que coûte l’envoi d’une même télécopie dans dix succursales réparties sur la planète; avec l’e-mail, il suffit de transmettre un seul et unique message vers ces dix destinataires, et cela au prix d’une communication locale!
La recherche d’archives constitue une autre application, qui permet également de recevoir des fichiers. Un outil comme Archie facilite la recherche des archives: lorsque ce logiciel a trouvé ce que l’on cherche, il est possible de rapatrier les informations grâce à F.T.P. Enfin, W.A.I.S. permet de rechercher des documents en fonction des thèmes abordés.
Plusieurs outils, comme Telnet (mode texte), Gopher ou Mosaic, de Netscape, permettent la connexion à un site distant . Mosaic, interface entièrement graphique accessible sous de nombreux systèmes d’exploitation, constitue l’application reine d’Internet, celle qui a permis le passage de l’univers de la recherche à celui du grand public; elle fonctionne sur les serveurs W.W.W. (ou W3, pour World Wide Web), système de recherche et de consultation d’informations qui utilise des documents hypertextes.
L’évolution d’internet
Globalement, on peut parier sur la poursuite de la croissance exponentielle d’Internet et des protocoles qui lui sont associés. Cette croissance est alimentée par la consécration de T.C.P.I.P. comme protocole unificateur à travers les systèmes matériels, les systèmes d’exploitation, mais aussi tous les réseaux de transmission: ainsi, T.C.P.I.P. peut être véhiculé aussi bien sur des lignes spécialisées que sur X25, le R.N.I.S., etc.
Mais le succès d’Internet pose des problèmes de confidentialité et de sécurité. Il n’existe pas de véritable mécanisme de cryptographie standardisé, capable de garantir l’authenticité des échanges. Peu de serveurs proposent des systèmes de paiement direct par cartes de crédit, dont les numéros doivent circuler en clair sur le réseau, avec le risque que des fraudeurs se les approprient. De plus, son caractère quasi gratuit n’aura qu’un temps. Enfin, la quasi-impossibilité de contrôler les contenus accessibles pose de nombreux problèmes juridiques intéressant tant le régime de la propriété intellectuelle que l’ordre public.
D’un point de vue technique, Internet constitue un nouveau média, au même titre que la télévision, la radio ou la presse écrite. Il s’agit d’un outil de communication puissant qui, à l’inverse des précédents, est entièrement interactif: l’utilisateur est à la fois acteur (il choisit ce qu’il souhaite voir), réalisateur et producteur (à condition d’avoir un certain niveau de connaissances en informatique, il peut lui-même concevoir ses pages Web) en plus d’être téléspectateur. Du point de vue sociologique, Internet préfigure une société nouvelle. On peut s’y livrer à une multitude d’activités de la vie courante: travailler, apprendre, acheter, vendre, etc.
Les types de documents multimédias vers lesquels évolue Internet sont deux ou trois fois plus volumineux que les documents purement textuels traditionnels, ce qui nécessite des débits plus importants. Par ailleurs, la transmission en temps réel, nécessaire pour permettre la communication de type audiovisuel, suppose une forme de synchronisation de la transmission avec le flux de données de la source. Or T.C.P.I.P. est mal armé pour répondre à ces deux types de contraintes, ce protocole utilisant une transmission par commutation de paquets, avec des paquets de longueur variable. Internet est encore un système qui se cherche.
Internet [ ɛ̃tɛrnɛt ] n. m.
• répandu v. 1995; mot angl. amér., de internetworking, de inter- et network « réseau »
♦ Réseau mondial de réseaux télématiques utilisant le même protocole de communication cf. Le réseau des réseaux, la Toile. ⇒ 3. net; web. Accès à Internet, à l'internet. Naviguer sur Internet.
Internet
réseau mondial créé par l'interconnexion de réseaux ou d'ordinateurs (publics ou privés), et fournissant de multiples services: courrier électronique, transfert de fichiers, serveurs d'informations multimédias, etc.
internet [ɛ̃tɛʀnɛt] n. m.
ÉTYM. Répandu v. 1995; mot formé en angl. dans les années 1970 (cf., 1974, « a protocol for packet network intercommunication », par Vincent Cerf et Bob Kahn), de inter- et net (network) « réseau », d'où IP, internet protocol.
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♦ Réseau mondial connectant des millions de réseaux télématiques utilisant le même protocole de communication et offrant de nombreux services (consultation d'information sur de nombreux sites, messagerie, téléchargement). ⇒ aussi Web. || Avoir accès à Internet, à l'internet. || Naviguer, surfer sur Internet. || Envoyer un courrier électronique par Internet. — On dit aussi le Net, la Toile.
0 L'Internet, c'est ça. L'annonce euphorique et non apocalyptique de la fin du monde, une sorte d'identification ultime du réel et de la représentation.
A. Finkielkraut, Entretien, in TéléObs., 26 juin 2000, p. 3.
Encyclopédie Universelle. 2012.