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IMMANENTISME
IMMANENTISME

IMMANENTISME

Doctrine philosophique qui rejette la transcendance, c’est-à-dire l’irréductibilité de Dieu (ou bien d’un principe du réel) à ce qui relève des pouvoirs et des limites de l’esprit. Dans ce sens, Spinoza est taxé d’immanentisme; il conçoit Dieu comme totalement intelligible à la raison. En fait, immanence et transcendance (intériorité et supériorité) vont ensemble chez beaucoup d’auteurs (Dieu est présent et transcendant); l’immanentisme abuse de la notion d’immanence pour la rendre exclusive de la notion de transcendance. Le terme a connu sa plus grande vogue au début du XXe siècle, à l’occasion du mouvement moderniste. On appelait immanentistes ceux qu’on accusait de tirer la religion tout entière de l’immanence vitale, de l’affectivité et des profondeurs de la subconscience. Maurice Blondel, lui-même, fut suspecté parce qu’il pratiquait une «méthode d’immanence», c’est-à-dire de réflexion sur le contenu de l’action (mais on faisait un contresens sur sa doctrine, puisqu’il déclarait apercevoir la transcendance dans l’immanence).

immanentisme [ imanɑ̃tism ] n. m.
• 1907; de immanent
Philos. Doctrine qui affirme l'immanence de Dieu ou d'un absolu quelconque à la nature ou à l'homme. ⊗ CONTR. Transcendantalisme.

immanentisme nom masculin Système philosophique fondé sur la notion d'immanence.

immanentisme
n. m. PHILO Doctrine selon laquelle Dieu ou tout autre absolu est immanent à l'homme, à la nature. Ant. transcendantalisme.

⇒IMMANENTISME, subst. masc.
[P. oppos. à transcendantalisme] Doctrine qui prône l'immanence de Dieu ou d'un absolu au sein de la nature, de l'homme, de l'histoire. Les plus décidés négateurs de Dieu reconnaissent encore un idéal qui en tient lieu et, jusque dans l'immanentisme proudhonien, la justice est un succédané de l'absolu (LACROIX, Marxisme, existent., personn., 1949, p. 19) :
Cet humanisme marxiste doit être regardé comme le fruit parfait de l'immanentisme hégélien, une fois que la dialectique hégélienne renversée a passé de l'« idée » au « réel », c'est-à-dire à l'homme social et historique...
MARITAIN, Human. intégr., 1936, p. 62.
REM. Immanentiste, subst. masc. Partisan de l'immanentisme. Le premier sens ne servirait de rien aux immanentistes pour leur but (Théol. cath. t. 4, 1, 1920, p. 865).
Prononc. : [im(m)]. Étymol. et Hist. Av. 1907 (BERGSON ds Lar. mens., t. 1, nov.). Dér. de immanent; suff. -isme; cf. l'angl. immanentism, 1907 ds NED Suppl.2 Bbg. DUB. Dér. 1962, p. 35. - QUEM. DDL t. 5 (s.v. immanentiste).

immanentisme [i(m)manɑ̃tism] n. m.
ÉTYM. 1907, Bergson; de immanent, et -isme.
Philos. Doctrine qui affirme l'immanence de Dieu ou d'un absolu à la nature en général (immanentisme de Spinoza), ou à l'homme en particulier (immanentisme des philosophes modernistes).
0 (…) cette situation (la conciliation superficielle entre la science et la foi) n'est plus possible dès que l'immanentisme prétend tenir toute la place et résoudre par lui-même le problème religieux.
É. Bréhier, Thèmes actuels de la philosophie, p. 54.
CONTR. Transcendantalisme.
DÉR. Immanentiste.

Encyclopédie Universelle. 2012.