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claironner

claironner [ klɛrɔne ] v. <conjug. : 1>
• 1559; de clairon
1 V. intr. Jouer du clairon. sonner.
2 V. tr. (XIXe) Fig. Annoncer avec éclat, affectation. Claironner son succès, sa victoire. proclamer, publier. « je courais de l'avant, [...] claironnant mes découvertes » (A. Gide).

claironner verbe transitif (de clairon) Annoncer, dire à tous quelque chose avec éclat : Claironner ses succès.claironner (synonymes) verbe transitif (de clairon) Annoncer, dire à tous quelque chose avec éclat
Synonymes :
- carillonner
- corner
- trompeter (vieux)
claironner verbe intransitif Produire un son éclatant comme celui du clairon.

claironner
v.
d1./d v. intr. Jouer du clairon.
d2./d v. tr. Fig. Annoncer bruyamment. Claironner une nouvelle.

⇒CLAIRONNER, verbe
A.— Emploi intrans. Jouer du clairon. L'ennemi claironne aux portes [de la ville] (VALÉRY, Correspondance [avec Gide], 1891, p. 90).
P. anal. Une voix claironne (R. MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, p. 383). Les coqs claironnaient (COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e part., 3, p. 119). Claironner comme un âne (CENDRARS, Le Lotissement du ciel, 1949, p. 154).
Fig. Clamer à tous vents. — Un homme vierge est un homme qui a peur des femmes, claironna Mac Allister, et un homme qui a peur des femmes n'est bon à rien (GREEN, Moïra, 1950, p. 116).
B.— Emploi trans. (avec un compl. d'obj. interne), rare. Sonner le rassemblement en jouant du clairon. Le 11 avril à 7 h. du soir, toutes les maisons de Berny vidèrent leurs hommes sur la place où Posier claironnait le rassemblement (HAMP, Marée fraîche, 1909, p. 162).
P. anal. Deux voix claironnèrent une chanson (HUYSMANS, Les Sœurs Vatard, 1879, p. 7).
Fig. Clamer à tous vents. N'ayant pas besoin de claironner ses succès, Albertine garda le silence (PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 940).
Emploi pronom. (avec valeur passive et une idée d'obligation) :
Ces affaires-là ne se claironnent pas aux quatre vents; elles se glissent dans le tuyau de l'oreille.
A. ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, p. 124.
Prononc. et Orth. :[], (je) claironne []. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1559 (BUTTET, Epithalame du duc de Savoie, p. 371 ds HUG.); 1578 au fig. cleronner (LA BODERIE, Harmon., Ep. ds GDF. Compl.) — 1611, COTGR.; repris dep. Ac. Compl. 1842 comme vieux mot, surtout empl. dep. la fin du XIXe s. (1873 RIMBAUD, Illuminations, p. 302); 2. av. 1892 part. passé substantivé claironnée (J. Reibrach ds GUÉRIN). Dénominatif de clairon; dés. -er. Fréq. abs. littér. :24.

claironner [klɛʀɔne] v.
ÉTYM. 1559; de clairon.
1 V. intr. Vx. Jouer du clairon. Sonner.
1 (…) Des trompes et clairons, qui d'un haut accord sonnent
Qui dégoisent leurs voix, qui cornent et claironnent.
Buttet, Épithalame du duc de Savoie, p. 371, in Huguet.
Mod. Parler, s'exprimer d'une voix aiguë et forte.
2 V. tr. (XIXe). Mod. Fig. Annoncer avec éclat, affectation. || Claironner son succès, sa victoire. Publier.
2 (…) je courais de l'avant, et, quittant les sentiers, fouillais, de-ci de-là, le taillis, la campagne, claironnant mes découvertes.
Gide, Si le grain ne meurt, I, I, p. 34.
DÉR. Claironnant, claironnement.

Encyclopédie Universelle. 2012.