M.M.P.I.
M.M.P.I. (Minnesota Multiphasic Personality Inventory)
Questionnaire ou inventaire de personnalité qui fut présenté pour la première fois aux États-Unis, en 1941, par ses auteurs S. R. Hathaway et J. C. Mac Kinley, et qui fit l’objet d’un grand nombre d’applications psychiatriques.
Le but des auteurs du M.M.P.I. était de mettre à la disposition des cliniciens un instrument explorant le plus largement possible les différents aspects de la personnalité normale et pathologique et qui fût validé empiriquement. Des questions ont en effet été posées à plusieurs centaines de sujets hospitalisés à la clinique psychiatrique du Minnesota pour lesquels on avait établi un diagnostic pur, et à un groupe contrôle de sujets normaux. Les auteurs n’ont retenu que les questions ayant une valeur différenciatrice entre ces deux groupes. Le test se compose alors de 550 questions présentées par écrit au sujet et portant sur ses goûts, son comportement face à telle ou telle situation, ses sentiments... Le sujet doit répondre par oui ou par non, ou éventuellement par un point d’interrogation.
Ces questions se divisent en neuf échelles correspondant à des syndromes psychiatriques. Les auteurs ont établi une note moyenne, la même pour toutes les échelles, et à partir de cette note l’écart qu’il ne faut pas dépasser pour rester dans la normalité. Les échelles ne sont pas toutes égales dans leur validité psychiatrique: c’est ainsi que les échelles «dépression» et «psychasthénie» sont sensibles à toute anxiété indépendamment des tendances psychiatriques dont elles portent le nom. L’échelle «schizophrénie», qui permettrait de déceler environ 60 p. 100 de schizophrènes, peut également avoir une note élevée chez des sujets très introvertis atteints de névrose grave. Par contre, l’échelle «psychopathie» aurait une très bonne validité psychiatrique permettant de prévoir chez un sujet les risques de passage à l’acte délictueux. L’échelle «hypocondrie» différencierait également bien les malades organiques des sujets qui se plaignent de malaises vagues... Il est important de souligner que, pour les auteurs, ce n’est pas la note obtenue séparément à chaque échelle qui est significative, mais la configuration générale du profil des notes obtenues aux différentes échelles: c’est ainsi qu’il existe plusieurs profils névrotiques, psychopathiques, psychotiques, pour lesquels les diagnostics et les pronostics ne sont pas du tout les mêmes. Dans le groupe des profils névrotiques, on peut dégager, par exemple, le profil névrotique banal (névrose d’angoisse, hystérie d’angoisse), qui se manifeste par une élévation des échelles «dépression», «hystérie» et «hypocondrie», l’échelle «psychasthénie» étant également élevée mais n’atteignant pas la «note pathologique», alors qu’elle l’atteint dans les névroses graves, en plus de l’élévation du profil précédent. Les auteurs de ce test ont publié un atlas dans lequel sont analysés de nombreux profils.
Pour augmenter la validité de ce questionnaire, les auteurs ont ajouté plusieurs échelles dites de «validité». Ces échelles permettent de déceler des attitudes qui faussent les résultats au test: par exemple, chez un sujet qui veut se montrer sous un jour excessivement favorable ou qui cherche à cacher ses faiblesses psychologiques ou à truquer le test; une note élevée à l’une de ces échelles oblige à un réajustement des notes obtenues dans les autres échelles. Elle peut avoir également une valeur dans le diagnostic et le pronostic.
Malgré la validation empirique, l’analyse qualitative des configurations de notes et la création d’échelles de validité, ce questionnaire ne permet qu’une connaissance très superficielle d’un individu. Il reste également prisonnier des concepts psychiatriques traditionnels.
Encyclopédie Universelle. 2012.