FRANC-TIREUR
FRANC-TIREUR
Combattant qui opère en marge de l’armée régulière. L’appellation de franc-tireur apparaît pendant le siège de Sébastopol et surtout pendant la guerre de 1870-1871. Sont alors ainsi baptisés des corps de volontaires de volume variable qui se lèvent contre l’envahisseur et auxquels le commandement allemand refuse la qualité de belligérant. Les conventions de La Haye (1909) et de Genève (1949) accordent la qualité de belligérant au franc-tireur à condition qu’il porte distinctement et de façon apparente un insigne, son armement, qu’il se réclame d’un chef et respecte les lois de la guerre.
Par suite du caractère idéologique des conflits contemporains, l’appellation de franc-tireur s’efface désormais devant celle de partisan. La nuance apparaît déjà en 1941-1945 en France, entre le mouvement de résistance Franc-Tireur créé en zone sud et les F.T.P. (Franc-Tireurs et Partisans), organisation militaire clandestine du Front national, qui était d’obédience communiste.
franc-tireur [ frɑ̃tirɶr ] n. m.
1 ♦ Anciennt Membre d'une unité (appelée corps franc) de volontaires qui était levée en cas d'invasion.
2 ♦ Combattant qui n'appartient pas à une armée régulière. ⇒ guérillero, maquisard, partisan, résistant. « Les francs-tireurs étaient là, tout le long du chemin de fer de Soissons » (A. Daudet). Francs-tireurs et partisans (F. T. P.), pendant la Résistance (1941-1945).
♢ Fig. Personne qui mène une action indépendante, isolée, n'observe pas la discipline d'un groupe. ⇒ indépendant. Agir en franc-tireur. Elle se considère comme un franc-tireur de l'opposition.
● franc-tireur, francs-tireurs nom masculin Soldat qui ne fait pas partie de l'armée régulière. Dans un art, une science, dans un groupe quelconque, personne qui agit en isolé avec une complète indépendance par rapport aux autres. Dans les armées de la Révolution française, soldat de certains corps d'infanterie légère. ● franc-tireur, francs-tireurs (difficultés) nom masculin Orthographe Plur. : des francs-tireurs. ● franc-tireur, francs-tireurs (expressions) nom masculin Franc-tireur et partisan, membre d'unités de partisans levées, notamment dans le nord et l'est de la France, pendant la guerre de 1870-1871.
franc-tireur
n. m.
d1./d Combattant qui n'appartient pas à une unité régulière.
d2./d Fig. Personne agissant de façon indépendante, par rapport à un groupe. Des francs-tireurs.
⇒FRANC-TIREUR, subst. masc.
A.— ,,Celui qui fait partie d'un corps franc organisé pendant une guerre pour combattre parallèlement avec l'armée régulière`` (Ac. 1932) :
• Des légions de francs-tireurs aux appellations héroïques : « les Vengeurs de la Défaite — les Citoyens de la Tombe — les Partageurs de la Mort » — passaient à leur tour, avec des airs de bandits.
MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Boule de suif, 1880, p. 114.
B.— Au fig. Personne qui, appartenant ou non à un groupement, à un parti, à une école, professe une certaine indépendance d'esprit, manifeste des idées avancées ou ne se plie pas entièrement à la discipline. Moi, Blomberg, j'avance en franc-tireur. Je ne suis pas et ne veux pas être un chef d'école. Je vis et je travaille presque seul (DUHAMEL, Nuit St-Jean, 1935, p. 43). Les francs-tireurs de la sculpture et de la peinture (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 53).
REM. 1. Franc-tireuse, subst. fém., rare. Cf. MONTHERL. Celles qu'on prend, 1950, I, 2, p. 777. 2. Franc-fileur, subst. masc., vieilli. Celui qui a filé à l'étranger lors de l'invasion de 1870. Cf. DURANDEAU, Civ. et milit., 1878, p. 7 et BRUANT 1901, p. 158.
Prononc. et Orth. :[]. Au plur. des francs-tireurs. Cf. franc-. Étymol. et Hist. 1792 d'apr. Lar. 19e; 1838 (Ac. Compl. 1842). Composé de l'adj. franc « libre » et de tireur. Fréq. abs. littér. :87.
franc-tireur [fʀɑ̃tiʀœʀ] n. m.
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1 Anciennt. Membre d'un corps franc, d'une unité de volontaires levés en cas d'invasion.
2 Mod. Combattant qui n'appartient pas à une armée régulière. ⇒ Partisan, volontaire (→ Engager, cit. 18, outlaw, cit. 2). || Corps de francs-tireurs (ou corps franc). || Francs-tireurs français pendant la guerre de 1870, pendant l'occupation allemande de 1940-1944 (⇒ Maquisard, résistant). → F. F. I. (forces françaises de l'intérieur), F. T. P. (francs-tireurs et partisans).
1 Le grand connaissait les chemins, prenait à travers champ pour éviter les postes. Pourtant ils arrivèrent, sans pouvoir échapper, à une grand'garde de francs-tireurs. Les francs-tireurs étaient là avec leurs petits cabans, accroupis au fond d'une fosse pleine d'eau, tout le long du chemin de fer de Soissons.
Alphonse Daudet, Contes du lundi, « L'enfant espion ».
2 En même temps, des compagnies de francs-tireurs s'organisaient avec frénésie. Frères de la mort, Chacals du Narbonnais, Espingoliers du Rhône, il y en avait de tous les noms, de toutes les couleurs (…)
Alphonse Daudet, Contes du lundi, « Défense de Tarascon ».
3 (Mil. XXe). Fig. Personne qui mène une action indépendante, isolée, n'observe pas la discipline, les lois, les règles, les usages d'un groupe. ⇒ Indépendant. || Elle se considère comme un franc-tireur du féminisme. || Les francs-tireurs du parti. || Agir en franc-tireur.
3 On m'accuse de faire des films en franc-tireur. Mais c'est justement pour ça : je pars en reconnaissance. Un missionnaire, c'est avant tout un explorateur, donc un cinéaste.
J.-L. Godard, Arts, in Coll. des cahiers du cinéma, p. 236.
♦ Adj. || « (…) loin des lumières du cinéma, Lebovici dirige une petite maison d'édition franc-tireuse, “Champ Libre”, qui publie des textes de l'ultra-gauche, des situationnistes, dernièrement “L'instinct de mort” de Mesrine » (Première, no 85, avr. 1984, p. 26).
Encyclopédie Universelle. 2012.