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vagir

vagir [ vaʒir ] v. intr. <conjug. : 2>
• 1555, repris XIXe; lat. vagire
1Pousser un cri, des cris, en parlant du nouveau-né.
2Pousser un cri faible, semblable à celui des nouveau-nés (lièvre, crocodile). « Les crocodiles vagissaient entre les roseaux du fleuve, imitant le cri d'un enfant en détresse » (Gautier).

vagir verbe intransitif (latin vagire) Crier, en parlant du nouveau-né. Crier, en parlant du lièvre ou du crocodile.

vagir
v. intr. Pousser des vagissements.

⇒VAGIR, verbe
A. — Empl. intrans.
1. [Le suj. désigne un enfant nouveau-né] Crier. Une jeune mère qui pleurait s'était interrompue de renifler, et seul son bébé continuait à vagir dans une berce d'osier (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 370).
P. métaph. Le romantisme, c'est l'étoile qui pleure, c'est le vent qui vagit, c'est la nuit qui frissonne, la fleur qui vole et l'oiseau qui embaume (MUSSET, Lettres Dupuis Cotonet, 1836, p. 671).
2. P. anal. [Le suj. désigne une pers. ou un animal] Pousser des cris faibles et plaintifs, semblables à ceux de l'enfant qui vient de naître. [Les chatons] miaulaient (...) vagissaient à grêles plaintes acides (GENEVOIX, Rroû, 1931, p. 5). Henriette sur le palier (...) guettait son pas dans la cour, pour l'aider à monter l'escalier. Il s'effondrait sur le lit, vagissait et s'endormait (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 128).
En partic. [Le suj. désigne le lièvre, le crocodile] Émettre le cri propre à son espèce. Les crocodiles vagissaient entre les roseaux du fleuve, imitant le cri d'un enfant en détresse (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 287).
3. P. anal.
a) Littér. Se faire entendre faiblement, en naissant. C'est pourquoi ce songeur épars, le genre humain, Entend à chaque instant vagir de nouveaux cultes (HUGO, Légende, t. 5, 1877, p. 1214).
P. métaph. L'espace vagissait ainsi qu'un nouveau-né. L'aube était le regard du soleil étonné (HUGO, Légende, t. 1, 1859, p. 36).
b) Vagir sur qqc. Se lamenter sur quelque chose. Il n'allait tout de même pas vagir longtemps comme ça sur le passé tel un enfant abandonné par sa (...) mère (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 142).
B. — Empl. trans., rare. Dire, faire entendre dans son jeune âge. Parce que j'ai vagi des chants de royauté, Suis-je toujours rivé dans l'imbécillité? (HUGO, Contempl., t. 3, 1856, p. 22).
Prononc. et Orth.:[], (il) vagit [-]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. Intrans. 1555 [éd.] « (d'un nouveau-né) pousser des cris » (THÉOD. VALENTINIAN, Amant ressuscité, p. 280 ds GDF. Compl.); 1560 vagissant ([BARTHELEMY ANEAU], Alector, rom., p. 71 ds LA CURNE); b) 1845 « (d'animaux) pousser un cri faible, semblable à celui des nouveau-nés », ici du lièvre (BESCH.); 1848 vagissant part. prés. adj. des corneilles vagissantes (CHATEAUBR., Mém., t. 2, p. 444); c) 1859 fig. « se faire entendre faiblement, se faire jour sous une forme précaire d'existence » (HUGO, Légende, t. 1, p. 36); 2. trans. 1856 « pousser des cris en vagissant » j'ai vagi des chants de royauté (ID., Contempl., t. 3, p. 22). Empr. au lat. class. vagire « vagir, crier ». Fréq. abs. littér.:40.

vagir [vaʒiʀ] v.
ÉTYM. 1555; repris XIXe; lat. vagire.
A V. intr.
1 Pousser un cri, des cris, en parlant du nouveau-né.
Par métaphore, poét. || « L'espace vagissait ainsi qu'un nouveau-né » (Hugo, la Légende des siècles, II, I, II).
2 (1845). Pousser un cri faible, semblable à celui des nouveau-nés (se dit de quelques animaux : lièvre, crocodile). || Le crocodile vagit ou lamente.
1 (…) la chouette poussait son cri funèbre, et les crocodiles vagissaient entre les roseaux du fleuve, imitant le cri d'un enfant en détresse.
Th. Gautier, le Roman de la momie, XI.
3 (1859, Hugo). Par métaphore, littér. S'exprimer faiblement, en naissant.
B V. tr. Pousser (des cris…) en vagissant.Fig. Émettre faiblement par la voix.
2 Parce que j'ai vagi des chants de royauté;
Suis-je toujours rivé dans l'imbécillité ?
Hugo, les Contemplations, V, III, II.
DÉR. Vagissant, vagissement.

Encyclopédie Universelle. 2012.