Akademik

usurper

usurper [ yzyrpe ] v. <conjug. : 1>
• 1340; lat. usurpare
1 V. tr. S'approprier sans droit, par la violence ou la fraude (un pouvoir, une dignité, un bien). s'arroger, s'attribuer, s'emparer. Usurper un pouvoir, un titre, un nom, des honneurs.
Obtenir de façon illégitime. « il a une réputation usurpée; [...] quantité de gens le croient digne du ministère » (Chamfort).
2 V. intr. Littér. USURPER SUR... : commettre une usurpation au détriment de... ⇒ empiéter, envahir. Usurper sur les droits de qqn, sur qqn.

usurper verbe transitif (latin usurpare, faire usage de) S'approprier indûment une dignité, un bien, etc. : Usurper un titre. Une réputation usurpée.

usurper
v. tr. S'emparer, par la violence ou par la ruse de (un bien, une dignité, un pouvoir auxquels on n'a pas droit). Syn. s'approprier, s'arroger. Usurper le trône.
|| Obtenir sans l'avoir mérité. Il a usurpé sa réputation de fin politique.

⇒USURPER, verbe trans.
A. — [Le suj. désigne une pers.] S'approprier par ruse, fraude ou violence une chose à laquelle on n'a pas droit. Un grand parent: (...) il ne s'appelait pas Napoléon (...). Il s'appelait Nicolas (...). L'abbé: C'est celui d'un grand saint. Labredèche: Eh bien il avait usurpé le nom de votre grand saint; cet homme-là ne respectait rien (DUMAS père, Napoléon, 1835, V, 18e tabl., 1, p. 129). Sous le Grand Roi, les satrapes disséminés dans les provinces d'un immense Empire se font accorder ou bien usurpent le droit de monnayage (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 368).
Empl. abs. Le roi usurpe. La pairie empiète. L'hérédité contient de l'incorruptibilité; de là l'insubordination des lords (HUGO, Homme qui rit, t. 3, 1869, p. 123).
Au fig. S'attribuer ou obtenir quelque chose de façon illégitime, sans y avoir droit. Sa réputation n'est pas usurpée comme tant d'autres (MÉRIMÉE, Théâtre Cl. Gazul, 1825, p. 399). C'était Cécile (...) qui semblait avoir usurpé l'empire dans ce ménage. Elle s'était dérobée à la maîtrise intellectuelle et morale de son mari (FEUILLET, Journal femme, 1878, p. 244).
B. — [Le suj. désigne une chose] Usurper la place de qqc. Prendre indûment la place de quelque chose. La sous-dominante (...) [a] tendance à effacer, dès qu'elle est entendue avec persistance, le sentiment du ton principal, dont elle usurpe la place (D'INDY, Compos. mus., t. 2, 1, 1897-1900, p. 52). L'herbe est pour lui l'ennemie, le parasite qui usurpe la place des cultures nourricières (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 299).
Empl. trans. indir. Usurper sur. Empiéter sur. Si l'architecture et les plans de villa dignes de Palladio semblaient parfois usurper un peu magnifiquement sur ses rêves [de Manzoni], l'agriculture et ses charmes innocents remplissaient plus à souhait et plus sûrement ses loisirs (SAINTE-BEUVE, Portr. contemp., t. 4, 1845, p. 213). Il n'y a pas là cette unité, cette physionomie particulière et spéciale qui se détache en pleine lumière, qui plane au-dessus de tous et qui est la cause de tous; qui exprime les sentiments et les idées de tous, et qui, cependant, n'usurpe sur personne (GAMBETTA, 1878 ds Fondateurs 3e Républ., p. 164).
Prononc. et Orth.:[], (il) usurpe []. Att. ds Ac. 1694 et dep. 1740. Étymol. et Hist. 1340 (Traité entre Hug. de Montfauc. et la bourg. de Montbél., A. N. K 2224 ds GDF. Compl.). Empr. au lat. usurpare « id. », d'abord « faire usage de », comp. de usu abl. de usus, -us « usage » et rapere « enlever », d'abord « entraîner avec soi ». Fréq. abs. littér.:367. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 865, b) 459; XXes.: a) 317, b) 382.

usurper [yzyʀpe] v.
ÉTYM. 1340; lat. usurpare, de usu, ablatif de usus « usage », et rapere « entraîner, emporter, ravir ».
1 V. tr. a S'approprier sans droit, par la violence ou la fraude (un pouvoir, une dignité, un bien…). Arroger (s'), attribuer (s'), emparer (s'), ravir, saisir. || Usurper un pouvoir, un titre, un nom (cit. 19), une particule, des honneurs… (→ Critique, cit. 34; faraud, cit. 2; impatienter, cit. 8; maréchal, cit. 2; noblesse, cit. 14; prépotence, cit.).
b Obtenir de façon illégitime. || Usurper sa réputation, l'estime de qqn.
2 V. intr. Littér. || Usurper sur… : commettre une usurpation au détriment de… Empiéter, envahir. || Usurper sur les droits, sur les possessions de qqn, sur qqn.Fig. (Sujet n. de chose). Étendre son pouvoir sur (qqch). || La paresse « usurpe sur tous les desseins et sur toutes les actions de la vie » (La Rochefoucauld, Maximes, 266).
——————
usurpé, ée p. p. adj.
ÉTYM. (1690).
Qui n'est pas légitime. || Un pouvoir usurpé.
(Sur le plan psychologique, moral). || Une réputation usurpée, excessive, imméritée.
0 (…) c'est qu'il a une réputation usurpée; que quantité de gens le croient digne du ministère : il faut les détromper (…)
Chamfort, Caractères et Anecdotes, « M. de Vergennes… ».

Encyclopédie Universelle. 2012.