tripoli [ tripɔli ] n. m.
• 1508; de Tripoli, ville de la Tripolitaine
♦ Géol. Roche siliceuse d'origine organique (diatomées), farineuse, de couleur grise ou jaune pâle. — Matière pulvérulente tirée de cette roche, employée au polissage du verre et des métaux. ⇒ kieselguhr.
● tripoli nom masculin (de Tripoli, ville du Liban) Variété de farine fossile siliceuse, utilisée comme poudre abrasive.
Tripoli
(en ar. T;arâblus) v. portuaire du Liban septentrional; 240 000 hab. Raff. de pétrole; textile (coton).
— Fondée v. 800 av. J.-C., Tripoli fut une importante cité phénicienne. Grecque (IVe s. av. J.-C.), romaine (Ier s. av. J.-C.), arabe (début du VIIe s.), prise par les chrétiens de 685 à 705, reprise par les Arabes, elle fut conquise en 1109 par le comte de Toulouse, Raimond de Saint-Gilles, qui créa le comté de Tripoli. Cet état latin, vassal du royaume de Jérusalem, fut réuni à la principauté d'Antioche (1201) et disparut en 1289 lorsque le sultan d'égypte détruisit la ville. Reprise par les Ottomans en 1516, celle-ci fut rattachée au Liban en 1918.
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Tripoli
(en ar. T;ârabulus al-Gharb) cap. de la Libye, port de l'ouest du pays; 980 000 hab. Centre commercial. Industr. text., chim. (salines), du cuir, du tabac. Raffinerie de pétrole. Aéroport intern.
— Université. Ruines romaines (arc de Marc Aurèle). Citadelle. Mosquées. Aux environs, sites archéol. de Leptis Magna et Sabratha.
— Fondée par les Phéniciens, carthaginoise, puis romaine, la ville subit les grandes invasions, et fut prise par les Arabes en 643. Aux mains des Espagnols (1510) puis des chevaliers de Malte (1530), elle fut enlevée par les Turcs (1551) et devint un centre de piraterie. Occupée par les Italiens en 1911, par les Britanniques en janv. 1943, elle est la cap. de la Libye depuis l'indépendance (1951). Depuis 1986, Syrte et Al Djofra aspirent à devenir la future capitale de la Libye.
⇒TRIPOLI, subst. masc.
A. — GÉOL. Roche siliceuse friable d'origine organique, composée principalement de carapaces de diatomées et de radiolaires. Synon. kieselguhr. Si l'on sait depuis longtemps que le charbon, les lignites, le tripoli, les phosphates sont d'origine organique, on ignore généralement le rôle considérable de la vie dans la formation des sédiments (COMBALUZIER, Introd. géol., 1961, p. 98).
B. — Poudre obtenue par broyage et tamisage de cette roche, employée comme absorbant de la nitroglycérine, mais utilisée plus particulièrement dans le récurage et le polissage du verre, du bois, des métaux. On a employé et on emploie encore, pour faire des dynamites [de moins de 70 à 72 p. 100 de] nitroglycérine: (...) le tripoli, silice entièrement divisée (LEDIEU, CADIAT, Nouv. matér. nav., t. 1, 1889, p. 60). Ce jour-là, la grosse Catherine (...) passait au tripoli les boutons de la porte; elle n'oubliait pas la bouilloire ni les robinets (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 11).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1508 tripoly (Comptes du château de Gaillon, éd. A. Deville, p. 296: III livres de tripoly); 1556 tripolis (R. LE BLANC, Trad. de Cardan, f° 151 r° ds GDF. Compl.); 1578 tripoli (VIGENÈRE, Philostrate, f° 243 v°, ibid.). De Tripoli, ville du Liban d'où provenait cette substance. Cf. ital. trìpolo, gésso di Trìpoli (XVIe s. ds DEI), lat. médiév. laborare vitrum ... ad colore tripuli (1284 à Venise, ibid.). Fréq. abs. littér.:17.
DÉR. Tripolir, tripolisser, tripoliser, verbe trans. Polir, récurer au tripoli. Je ne travaille plus. De temps en temps, je fais les cuivres, je tripolise l'habitacle, pour le regarder s'oxyder de nouveau (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1895, p. 238). — [], [-lise], [-lize], (il) tripolit, -lisse, -lise [-li], [-lis], [-li:z]. — 1res attest. 1650 tripolir (DASSOUCY, L'Ovide en belle humeur, p. 61), 1706 tripolizer (J. MOREAU, La Suite ou t. III du Virgile Travesty, en vers burlesques, de M. Scarron, p. 41 ds Fr. mod. t. 31, p. 300), 1800 tripolisser (BOISTE), 1885 tripoliser (HUGO, Fr. et Belg., p. 87); de tripoli, dés. -ir, suff. -iser, -isser (forme élargie de -er), prob. sous l'infl. de verbes dér. de subst. en -is ou -isse.
BBG. — HOPE 1971, p. 149, 226.
tripoli [tʀipɔli] n. m.
ÉTYM. 1508; de Tripoli, ville de la Tripolitaine, autrefois exportatrice de cette substance.
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➪ tableau Classes de roches.
2 Cour. Matière pulvérulente tirée de cette roche, employée au polissage du verre et des métaux (→ Cuivre, cit. 5; écurer, cit. 2). ⇒ Kieselguhr.
0 Alors, je viens vous demander de me fournir du tripoli, ou alors de me renvoyer dans mon régiment chercher le mien.
A. Allais, Contes et Chroniques, p. 69.
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DÉR. Tripolir.
Encyclopédie Universelle. 2012.