tribal, ale, aux [ tribal, o ] adj.
• 1872; de tribu, p.-ê. d'apr. l'angl. tribal (1632)
♦ Sociol. De la tribu. L'organisation tribale. Guerres tribales.
tribal, ale, aux
adj. SOCIOL Relatif à la tribu. Luttes tribales, entre des tribus (ou ethnies) différentes.
⇒TRIBAL, -ALE, -AUX, -ALS, adj.
ANTHROPOLOGIE
A. — Relatif à la tribu comme forme d'organisation sociale. On peut, en particulier, douter, d'après ce que l'on observe déjà en Afrique, que l'organisation tribale soit compatible avec l'expansion démographique accélérée (Tiers Monde, 1956, p. 168). Or, le « mana totémique » et le « mana généralisé » ne sont que d'autres appellations de la conscience collective du clan d'abord, de celle de la société tribale ensuite (Traité sociol., 1967, p. 49).
B. — De la tribu, qui appartient à la tribu. La tribu se divise en deux, trois ou une douzaine de clans qui exploitent en commun le territoire tribal (LOWIE, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 285). « Le jeu de l'échange des épouses », dans lequel il faut voir, probablement, un renouvellement ou une consolidation des alliances tribales plutôt qu'un simple jeu (CUISINIER, Danse sacrée, 1951, p. 32).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. triballe. Plur. masc.: -als ds Lar. Lang. fr., GDEL; -aux [o] ds ROB. 1985. Étymol. et Hist. 1872 (LITTRÉ). Dér. de tribu; suff. -al, avec peut-être l'infl. de l'angl. tribal (1632, LITHGOW, Trav., VI, 296 ds NED).
DÉR. Tribalisme, subst. masc., anthropol. Organisation sociale par tribus. La colonisation modifia l'aspect économique et social du Congo mais ne transforma nullement les conditions politiques, morales et religieuses de ce qu'il est convenu d'appeler le tribalisme (J. LANTIER, Le Temps des mercenaires, Verviers, Marabout, 1969, p. 281). P. anal. Dans les grandes villes, organisation des jeunes par bandes. Le nombre d'êtres humains en circulation, la compression démographique, sont tels que chaque adolescent qui entre dans la vie se sent diminué, écrasé, dépersonnalisé sous le poids du nombre, ce qui exprime le phénomène du « tribalisme » (Le Monde, 11 déc. 1971, p. 23, col. 4). — []. — 1re attest. 1963 (L'Humanité, 16, 8, p. 3, 2 d'apr. BLOCHW.-RUNK., p. 163); de tribal, suff. -isme, avec peut-être infl. de l'angl. tribalism (1885, Edin. Rev. Apr. 443 ds NED).
tribal, ale, aux [tʀibal, o] adj.
ÉTYM. 1872; de tribu, p.-ê. d'après l'angl. tribal (1632).
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♦ Sociol. De la tribu. || L'organisation tribale. || Les jeux tribaux (R. Caillois, l'Homme et le Sacré, p. 77). || Problèmes tribaux dans l'Afrique contemporaine.
1 (…) la prépondérance de la division en phratries dans l'organisation tribale. Les phratries (…) représentent beaucoup plus qu'un intermédiaire entre la tribu et les clans (…) Les clans sont en nombre variable (…) Au contraire, on peut considérer comme fixe le nombre des phratries. Une tribu en comprend deux (…)
Roger Caillois, l'Homme et le Sacré, p. 75.
2 Depuis l'arrivée des Européens, l'individu est devenu lui-même. Il ne s'agit plus de se noyer dans la mer tribale.
Charles Nokan, Violent était le vent, in Littér. de langue franç., p. 143.
3 (…) la magnificence des Turcs, la concentration des richesses dans les coffres de quelques tribus, l'étendue du pays, l'inconsistance de la population citadine ne pouvaient résister aux bouleversements imposés par la conquête. — Les chefs de l'Algérie tribale, ceux qui avaient la jouissance des trésors, la garde des traditions, furent pour la plupart tués ou dépossédés au cours de ces seize années de sanglants combats.
Kateb Yacine, Nedjma, p. 102.
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DÉR. Tribalisme.
HOM. Triballe.
Encyclopédie Universelle. 2012.