touiller [ tuje ] v. tr. <conjug. : 1>
• toullier 1393; toailler, toueillierXIIe; lat. tudiculare « piler, broyer »
1 ♦ Fam. Remuer, agiter (une pâte, un liquide). Touiller une sauce. Touiller un mélange de peinture.
2 ♦ Par ext. Fam. Touiller la salade. ⇒ fatiguer. — (1842) Techn. Brasser, agiter pour épurer. Touiller la fécule.
● touiller verbe transitif (latin tudiculare, de tudicula, moulin pour broyer) Familier. Agiter, remuer, afin de bien mêler ou de délayer : Touiller la salade, de la peinture.
⇒TOUILLER, verbe trans.
A. — Fam. Agiter, remuer pour mélanger. Synon. brasser1, mélanger. Touiller son café; touiller les cartes; touiller la lessive, la peinture; touiller la salade. Pendant qu'il touillait le vin, la cassonade, le poivre et le pain dans le bol à punch, Angélo, qui contenait une furieuse envie de boire, avait la salive à la bouche (GIONO, Hussard, 1951, p. 36).
— P. métaph. Jany Holt touille ses rancœurs de bigote maladive avec la hargne idiote requise (La Croix, 19 mars 1972, p. 13, col. 5).
B. — TECHNOL. Touiller la fécule. La brasser pour la blanchir, la nettoyer. (Dict. XIXe et XXe s.). Touiller la soude. ,,Dissoudre la soude brute et décanter la liqueur quand elle est devenue claire`` (CHESN. t. 2 1858).
REM. Touille, subst. fém. a) Technol. Pelle creuse avec laquelle on brassait les fécules. (Dict. XIXe et XXe s.). b) Ichtyol. Lamie, variété de squale qui remue l'eau. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc.:[tuje], (il) touille [tuj]. Étymol. et Hist. 1176-81 soi tooillier « s'agiter » (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier Lyon, éd. M. Roques, 4529); ca 1200 trans. touellier « remuer » (Aliscans, éd. F. Guessard, 3650) — 1611, COTGR.; répertorié comme ,,vieux mot`` par Trév. 1752-71 et GDF.: ,,s'est conservé dans tous les patois avec le sens général de remuer, mélanger, salir, souiller``; ne subsiste que dans certains empl. 1. ca 1393 toullier art culin. (Ménagier de Paris, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, p. 256,264, 33); 2. 1842 technol. « agiter pour épurer » (Ac. Compl.). Terme dial. du Nord, cf. FEW t. 13, 2, pp. 392-393, remontant au lat. tudiculare « broyer, triturer », dér. de tudicula, -ae « machine à écraser les olives », de tundere « écraser, piler », d'abord « frapper, battre à coups répétés ».
DÉR. 1. Touillage, subst. masc., fam. Action de touiller. (Dict. XIXe et XXe s.). Technol. ,,En génie chimique: action de purifier la soude brute`` (PEYROUX Techn. Métiers 1985). — []. — 1re attest. 1793 (A. LOYSEL, Descr. de div. procéd. pour extraire la soude, p. 63); de touiller, suff. -age. 2. Touilleur, -euse, adj. et subst., fam. (Celui, celle) qui touille. [Dans un cont. métaph.] Celui qui venait de parler (...) touilleur en chef de soupes empoisonnées, versées toutes fumantes chaque lundi dans les cervelles droguées, en état de manque, des six cent mille lecteurs de son hebdomadaire si joliment nappé (J. RASPAIL, Le Camp des saints, Paris, R. Laffont, 1973, p. 93). P. anal., subst. masc. [Désigne un dragueur] Un touilleur, ces sortes de remorqueurs qui circulent en embobinant et en désembobinant sur leur roue à aubes comme sur un cabestan central inclus dans leur machine à vapeur une chaîne sans fin coulée au fond du lit de la Seine (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 314). — [], fém. [-ø:z]. — 1re attest. 1906 (CLAUDEL, Part. midi, I, p. 1010); de touiller, suff. -eur2; cf. déjà en 1573 touilleur « homme qui embrouille les choses » (CHESNEAU, Dictionariolum latinograecogallicum d'apr. FEW t. 13, 2, p. 394a), 1660 (OUDIN Fr.-Esp.).
BBG. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 295. — MEIER (H.). Aufsätze und Entwürfe zur rom. Etymologie. Heidelberg, 1984, p. 91. — THOMAS (A.) Nouv. Essais 1904, p. 272.
touiller [tuje] v. tr.
ÉTYM. 1421; toailler, toeiller, XIIe; mot dial. usuel jusqu'au XVIe, repris au XIXe dans des emplois spéciaux; du lat. tudiculare « piler, broyer », de tundere « frapper ».
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1 Fam. Remuer, agiter (une pâte, un liquide…). || Touiller l'eau, la lessive. — (1599). Par ext. || Touiller les cartes, les battre, les mêler. || Touiller la salade. ⇒ Fatiguer. Par métaphore :
1 (…) il est inutile de remuer ma boue; il sera temps de la touiller quand je serai dans une Trappe (…)
Huysmans, En route, I, X.
2 ils s'enhardissent entament le pain d'épices de leur quatre heures lèchent le fond des pots de crème glissent leur nez dans les casseroles que touille Claudette
Tony Duvert, Paysage de fantaisie, p. 122.
2 (1842). Techn. Brasser, agiter pour épurer. || Touiller la fécule.
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DÉR. Touillage, 1. touille, touillette.
Encyclopédie Universelle. 2012.