tisserand, ande [ tisrɑ̃, ɑ̃d ] n.
• 1239 tisseranz plur.; toisserand 1224; de tisser
♦ Ouvrier, ouvrière qui fabrique des tissus sur métier à bras ou qui surveille la marche des métiers à tisser Jacquard. ⇒ tisseur. « Les tisserands de village, ceux qui travaillent sur des machines qu'on leur fournit » (Aragon).
● tisserand, tisserande nom Ouvrier(ère) qui tisse. Créateur d'œuvres textiles tissées, qui en assure lui-même le tissage.
tisserand, ande
n. Artisan, ouvrier qui fabrique des tissus.
⇒TISSERAND, -ANDE, subst.
A. — 1. Ouvrier, ouvrière qui fabrique les toiles et les étoffes au métier à tisser traditionnel. Navette de tisserand; quartier des tisserands; syndic, confrérie, corporation, communauté de tisserands. L'étage principal contenait les métiers des tisserands de draps et d'étoffes de serge (...) quatre mille métiers de trente à quarante ouvriers chacun (MICHELET, Journal, 1840, p. 334). Le travail de la soie est à peu près exclusivement réservé aux femmes, lesquelles, en plusieurs cas — justement les fileuses de soie, comme les tisserandes et quelques autres — sont constituées en « métiers », tout comme les hommes (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 141).
♦ P. métaph. Ses feux [du soleil] sont les tisserands des éléments; ils les assemblent et les séparent; ils en sont à la fois la navette et les ciseaux (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 144).
— En compos. ou en appos. Compagnon tisserand. Ces lutins domestiques (...) apprirent aux maîtres tisserands le secret des belles couleurs (DEVIGNE, Légend. de Fr., 1942, p. 15). Avant la concentration manufacturière, le paysan-tisserand cauchois connut la renommée (Le Nouvel Observateur, 25 oct. 1976, p. 69, col. 2).
2. Mod. Artisan, créateur d'œuvres tissées dont il assure lui-même le dessin et la réalisation. (Dict. XXe s.).
B. — Subst. masc., spéc.
1. ENTOMOL. Araignée qui produit en automne les filaments appelés fils de la Vierge. (Dict. XIXe s.).
2. ORNITH. Famille d'oiseaux de l'ordre des Sylvains qui comprend les tisserins, les loriots (d'apr. PRIVAT-FOC. 1870).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694 (au masc.). Étymol. et Hist. 1. a) 1224 toisserans masc. plur. (Lett. de Pierre, abbé de S.-Denis et Mahieu, sire de Montmorency, A.N. K 830, pièce 1 ds FAGNIEZ t. 1, p. 138); 1239 tisseranz (S. Loup, A. Aube ds GDF. Compl.); b) ca 1260 tesseirande fém. (ETIENNE BOILEAU, Livre des métiers, éd. G. B. Depping, p. 99); 2. 1832 « famille d'oiseaux sylvains » (RAYMOND). Dér. de tistre anc. forme de tisser à l'aide de l'anc. suff. germ. -enc (v. FEW t. 13, 1, p. 294); cf. également tissier « ouvrier qui tisse » (XIIe s.-1771 Trév.) et le prov. teissandier (dep. 1279), v. FEW, loc. cit., p. 291. Fréq. abs. littér.:160.
DÉR. Tisseranderie, subst. fém. Profession de tisserand et, p. ext., vendeur, négociant d'ouvrages fabriqués par les tisserands. C'était là, à l'entour de ces halles (...) que se massaient les artisans et les marchands, groupés par affinités corporatives (...) la tannerie; la draperie; la foulerie et la tisseranderie (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 13). — []. Att. ds Ac. dep. 1798. — 1res attest. ca 1260 mestier de toissaranderie (ETIENNE BOILEAU, Livre des métiers, éd. Lespinasse et Bonnardot, p. 96), 1346 tiesseranderie (A. N. JJ 72, f° 177 r° ds GDF. Compl.); de tisserand, suff. -erie.
BBG. — GEORGE (K. E. M.). Les Désignations du tisserand ds le dom. gallo-rom. Tübingen, 1979, passim. — QUEM. DDL t. 5.
tisserand, ande [tisʀɑ̃, ɑ̃d] n.
ÉTYM. V. 1360; toisseranz, 1224; au fém. 1297 (D. D. L.), tesserande, v. 1250 (D. D. L.); de tisser.
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1 Ouvrier, ouvrière qui fabrique des tissus sur métier à bras ou qui surveille la marche des métiers à tisser Jacquard (→ Appartenir, cit. 35; fileur, cit. 2). ⇒ Tisseur.
0 Les tisserands de village, ceux qui travaillent sur des machines qu'on leur fournit, ou les fileurs (…) les cardeurs (…) sont hors de la juridiction de la ville.
Aragon, la Semaine sainte, IX.
2 Spécialt. Artisan, créateur d'œuvres d'art textile.
➪ tableau Noms de métiers.
Encyclopédie Universelle. 2012.