taie [ tɛ ] n. f.
• teie XIIe ; du lat. theca, gr. thêkê « étui, fourreau »
1 ♦ Enveloppe de tissu destinée à recouvrir (un oreiller). ⇒région. fourre. Taie d'oreiller. Taies brodées assorties aux draps. — Taie de traversin.
2 ♦ (XIVe) Tache opaque de la cornée, constituée par une cicatrice à la suite d'une inflammation, d'un traumatisme ou de lésions dégénératives. ⇒ albugo, leucome, néphélion. Taie sur la prunelle. ⇒ 1. maille. — Fig. et littér. Avoir une taie sur l'œil : être aveuglé (par les préjugés, etc.).
⊗ HOM. 1. Têt.
● taie nom féminin (latin theca, étui, du grec thêkê, étui) Enveloppe de tissu dans laquelle on glisse un oreiller ou un traversin. Opacité plus ou moins étendue de la cornée, souvent cicatricielle. ● taie (difficultés) nom féminin (latin theca, étui, du grec thêkê, étui) Prononciation [&ph104;ɛ], comme dans il tait (ne pas dire tête d'oreiller ; on dit en revanche correctement tête de lit pour désigner le chevet ou la partie du lit qui se trouve derrière la tête du dormeur). ● taie (homonymes) nom féminin (latin theca, étui, du grec thêkê, étui) tais forme conjuguée du verbe taire tait forme conjuguée du verbe taire têt nom masculin
taie
n. f.
d1./d Enveloppe de tissu dont on recouvre un oreiller ou un traversin.
d2./d MED Opacité cicatricielle de la cornée.
⇒TAIE, subst. fém.
I. — Enveloppe de tissu destinée à recouvrir un oreiller, un traversin, un édredon. Taie brodée; volants de taie d'oreiller. Elle disait aux fiévreux: « Soulevez-vous, que je change votre taie d'oreiller » (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 91). « Regarde, à ta gauche! » Sur un fil, une blouse bleue, une chemise blanche, une taie d'édredon rouge composaient en clair, sur un ciel de chez nous, le plus innocent mais le plus péremptoire des drapeaux français (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 35).
II. — OPHTALMOL. ,,Tache cicatricielle opaque ou à demi-transparente de la cornée, consécutive à une lésion traumatique, à une inflammation ou résultant d'une anomalie du développement`` (MAN.-MAN. Méd. 1980). Il avait dépassé les quatre-vingt-deux ans (...) ses yeux (...) étaient obscurcis par les pellicules blanches des taies (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 93). On me dit que je suis beau et je le crois. Depuis quelque temps, je porte sur l'œil droit la taie qui me rendra borgne et louche mais rien n'y paraît encore (SARTRE, Mots, 1964, p. 19). P. métaph. Le ciel bleu du matin se couvrait rapidement d'une taie blanchâtre qui rendait l'air plus étouffant (CAMUS, Peste, 1947, p. 1395).
— Loc. verb. fig. Avoir une taie sur les yeux. Être aveugle, refuser d'admettre, de comprendre la vérité. Vous ne voulez pas me croire, vous avez une taie sur les yeux (SAND, Jeanne, 1844, p. 361). Mettre une taie sur les yeux de qqn. L'empêcher de voir la vérité. D'ailleurs les liaisons de ces dignes fonctionnaires avec Tonsard et sa femme leur mettaient une taie sur les yeux (BALZAC, Paysans, 1844, p. 53).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: taye, dep. 1740: taie. Homon. (formes de) taire. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 « tissu enveloppant un coussin, un oreiller » (Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 290: La sist l emperere sur un cuisin vaillant - la plum (e)st d(e) orïol, la teie d'escarnimant); [i]ca 1200 toie d'oreillier (JEAN RENART, L'Escoufle, éd. F. Sweetser, 3869); 2. 1er quart XIIIe s. « membrane qui couvre l'œil, tache sur la cornée de l'œil » ici, empl. fig. (RENCLUS DE MOLLIENS, Miserere, éd. A. G. van Hamel, CCLVIII, 8: Por oster de ten uel le toie). Du lat. « étui; boîte ». Fréq. abs. littér.:77. Bbg. BARB. Misc. 1. 1925-28, p. 48. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 259.
taie [tɛ] n. f.
ÉTYM. Déb. XIVe; toie, XIIIe; teie, déb. XIIe; du lat. theca, grec thêkê « étui, fourreau ».
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I Enveloppe de tissu destinée à recouvrir un oreiller. || Taie d'oreiller (→ Enfoncer, cit. 3). || Taie brodée assortie aux draps.
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II (V. 1354; toie, v. 1320; a désigné diverses enveloppes anatomiques, au XVIe). Tache opaque de la cornée, constituée par une cicatrice à la suite d'une inflammation, d'un traumatisme ou de lésions dégénératives. ⇒ Albugo, leucoma, néphélion.
1 M… disait à M. de Vaudreuil, dont l'esprit est droit et juste, mais encore livré à quelques illusions : « Vous n'avez pas de taie dans l'œil, mais il y a un peu de poussière sur votre lunette ».
Chamfort, Caractères et anecdotes, « Lunette de M. de Vaudreuil ».
1.1 Certaine maladie sévissait dans le pays à l'état endémique, se manifestant par l'apparition de deux taies blanches très contagieuses qui s'étendaient sur les yeux et s'épaississaient chaque jour davantage.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 285.
♦ ☑ Par métaphore, fig. Avoir une taie sur l'œil : être aveuglé (par les préjugés, etc.).
2 Lavez, ô Pluies ! la taie sur l'œil de l'homme de bien (…) la taie de l'homme de mérite, la taie de l'homme de talent; lavez l'écaille sur l'œil du Maître et du Mécène (…)
Saint-John Perse, Exils, Pluies, VII.
Encyclopédie Universelle. 2012.