suzeraineté [ syz(ə)rɛnte ] n. f.
• suserenete 1306; de suzerain
♦ Qualité de suzerain. Droit de suzeraineté. Reconnaître la suzeraineté d'un seigneur.
♢ Fig. et littér. Suzeraineté d'un État sur un autre. « il vous a reconnu de son propre chef une autorité, une espèce de suzeraineté » (Romains). ⇒ souveraineté.
● suzeraineté nom féminin Qualité de suzerain. Droit du suzerain. Circonscription dans laquelle il s'exerçait.
suzeraineté
n. f.
d1./d FEOD Qualité de suzerain; pouvoir de suzerain.
d2./d Fig. Pouvoir d'une puissance protectrice sur un état.
⇒SUZERAINETÉ, subst. fém.
A. — 1. FÉOD. Qualité de suzerain; droit exercé par le suzerain; part de souveraineté exercée par le suzerain sur son vassal. Les autres [les Gibelins], défenseurs des droits féodaux et de la vieille suzeraineté du Saint Empire (OZANAM, Philos. Dante, 1838, p. 63). La suzeraineté capétienne sur ces duchés et ces marches venait de l'héritage des Carolingiens (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 54).
— P. métaph. La proximité des champs de trèfle et de luzerne, le calme sauvage de ce coin de bois abrité des grands vents, l'avaient retenu là, et les levrauts de Valrimont devenus adultes, en quête eux aussi de solitude, lui en avaient laissé sans conteste la paisible suzeraineté (PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 121).
2. P. anal. Part de souveraineté, domination exercée par un état sur un autre en échange, le plus souvent, d'une certaine protection. La Porte (...) n'a plus au-delà des Balkans en Europe, un pouvoir suffisant pour asservir les provinces qu'elle y a autrefois possédées (...) elle ne peut plus exercer que des droits de suzeraineté (THIERS, 1840 ds Doc. hist. contemp., p. 226). Ce grand souverain K'ien-Long (...) avait (...) poussé au zénith la puissance de la dynastie mandchoue en assujettissant la Mongolie et le Turkestan (...) et en imposant sa suzeraineté au Tibet, au Népal, à l'Annam (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 19).
B. — Au fig., littér. Suprématie exercée dans un domaine. Suzeraineté spirituelle. Le paysage en France s'est élevé à une hauteur telle, que je ne sais si la suzeraineté artistique des Hobbema, des Cuyp, des Ruysdaël, ne s'en trouve pas menacée (CASTAGNARY, Salons, t. 1, 1857, p. 18). Le peuple (...) brisera (...) la suzeraineté de l'argent (PROUDHON, Guerre et paix, 1861, p. 192).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1306 suserenete hist. féod. (Livre de Guel le Maire, 202, Celestin Port ds DELB. Notes mss); 1476 suzeraineté (Acte ds Mém. Soc. archéol. de Touraine, VII, 241 ds GDF. Compl.); 2. fig. a) 1821 suzeraineté divine (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 2, p. 328); b) 1823 (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, p. 214: En voulant s'étendre davantage, envahir la suzeraineté de l'Europe, l'Empire Français jouit actuellement de toute l'énergie de son existence). Dér. de suzerain; suff. -eté, v. -ité. Fréq. abs. littér.:41.
suzeraineté [syzʀɛnte] n. f.
ÉTYM. 1611; susereneté, 1306; de suzerain.
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1 Hist. Qualité de suzerain, dans le système féodal. || Droit de suzeraineté. || Reconnaître la suzeraineté d'un seigneur. ⇒ aussi Hommage, vassalité. — Par anal. || Suzeraineté d'un État sur un autre.
0 (…) c'est lui qui est venu à vous; il vous a reconnu de son propre chef une autorité, une espèce de suzeraineté.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. X, XVII, p. 192.
Encyclopédie Universelle. 2012.