supputer [ sypyte ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1552; lat. imp. supputare, de putare « calculer »
1 ♦ Évaluer indirectement, par un calcul. ⇒ calculer, évaluer. « La raison ose à peine supputer les sommes que représentent ces magnificences » (Gautier). Ils « supputaient, à un sou près, [...] quelle allait être la situation pécuniaire » (Zola).
♢ Estimer la valeur de. « Un tailleur, en vous voyant, suppute instinctivement l'étoffe de votre habit » (Proust).
2 ♦ Évaluer empiriquement; apprécier (les chances, la probabilité). ⇒ examiner. Supputer ses chances.
● supputer verbe transitif (latin supputare) Évaluer une quantité, une valeur de façon approximative : Supputer le coût d'une réparation. Essayer, d'après certaines données, de prévoir l'évolution d'une situation, la probabilité d'un événement : Supputer les possibilités d'aboutir à un accord. ● supputer (synonymes) verbe transitif (latin supputare) Évaluer une quantité, une valeur de façon approximative
Synonymes :
- chiffrer
- estimer
- évaluer
- nombrer
Essayer, d'après certaines données, de prévoir l'évolution d'une situation, la...
Synonymes :
- calculer
- examiner
- jauger
- mesurer
- peser
supputer
v. tr. évaluer à partir de certains éléments, de certains indices. Supputer à combien s'élèvera une dépense. Supputer ses chances de réussite.
⇒SUPPUTER, verbe trans.
A. — Évaluer indirectement par un calcul. Synon. calculer, estimer, évaluer. Supputer les bénéfices, les dépenses, les frais, le poids, le prix de qqc.; supputer les ressources, les revenus, la richesse de qqn. Je suis en train de supputer mes profits et pertes de cette semaine, et la balance est loin de me satisfaire (DUMAS père, Tour St-Jacques, 1856, II, 3e tabl., 2, p. 226). Nous supputions à présent le temps nécessaire à l'aller et au retour, avec des chevaux frais encore, les arrêts et les détours forcés comptés, et l'observation faite, l'inquiétude nous venait (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 232).
♦ Supputer sur. D'aucuns se lèvent la nuit pour mesurer la force du vent au rayonnement des étoiles, pour relever leur direction ou supputer sur leur hauteur (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 30).
— P. méton.
♦ Compter. La philosophie (...) devient comme la table de Pythagore apprise par cœur. On n'a plus à supputer sur ses doigts (SAND, Corresp., t. 2, 1841, p. 195).
♦ Estimer la valeur de quelque chose. Dans un coin, Fanny et Delhomme supputaient à un sou près, devant Jean et Tron, quelle allait être la situation pécuniaire des mariés (ZOLA, Terre, 1887, p. 192). L'archiprêtre supputait la vendange de sa vigne, la rente de ses ruches et de sa moisson (ARNOUX, Calendr. Fl., 1946, p. 22).
P. anal. Estimer la qualité d'une matière. Ce (...) goût qui fait qu'un tailleur en vous voyant suppute instinctivement l'étoffe de votre habit et même ne peut s'empêcher de la palper (PROUST, Prisonn., 1922, p. 366).
B. — Évaluer empiriquement; apprécier les chances, la probabilité de. Supputer l'effort à fournir, ses chances; supputer les conséquences, les risques de qqc. Un astronome qui suppute l'existence d'un astre dont il ne perçoit pas encore directement les rayons (GIDE, Journal, 1922, p. 728). Ils s'éloignaient en supputant entre eux la chute prochaine de Léningrad et la prise immanquable de Moscou (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 168).
— Supputer que. Il supputait qu'il voyait Mme Grandet au moins douze fois la semaine (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 297).
REM. Supputable, adj. Qu'on peut évaluer. La tabatière où mon grand oncle a mis le nez, Le trictrac incrusté sur la petite table Me ravissent. Ainsi dans un temps supputable Mes vers vous raviront, vous qui n'êtes pas nés (CROS, Coffret santal, 1873, p. 103).
Prononc. et Orth.:[sypyte], (il) suppute [sypyt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1552 « évaluer indirectement par un calcul » (RABELAIS, Quart livre, éd. R. Marichal, XXVII, p. 135, 91). Empr. au lat. supputare « calculer », att. en lat. eccl. « estimer » déb. Ve s. ds BLAISE Lat. chrét., dér. de putare « supputer, évaluer, estimer »; cf. l'angl. to suppute « id. » dep. 1432-50 ds NED. Fréq. abs. littér.:157. Bbg. QUEM. DDL t. 28 (s.v. supputable).
supputer [sypyte] v. tr.
ÉTYM. 1552; lat. impérial supputare, de putare « calculer ».
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1 Évaluer indirectement, par un calcul. ⇒ Calculer, évaluer, nombrer; supputation (→ Interdire, cit. 8). || Supputer le nombre des maux détruits et des améliorations (cit. 1) opérées. — Par ext. || Ils supputaient, à un sou près, quelle allait être la situation pécuniaire (cit. 3). ⇒ Compter.
1 L'œil est ébloui, et la raison ose à peine supputer les sommes que représentent ces magnificences.
Th. Gautier, Voyage en Russie, I, XVII.
♦ Absolt. ⇒ Calculer (cit. 3).
2 Don Simuel, pendant ceci, suppute et pèse
Sequins et diamants, perles et dinars d'or.
Leconte de Lisle, Poèmes tragiques, « Inquiétudes de Don Simuel ».
2.1 Un tailleur, en vous voyant, suppute instinctivement l'étoffe de votre habit.
M. Proust, À la recherche du temps perdu, t. XII, p. 205.
2 Évaluer empiriquement; apprécier les chances, la probabilité de… || Supputer la vendange (→ Attente, cit. 24). || Supputer ses chances de réussite.
3 (…) calmement, il supputait ses chances. Plus la crise se prolongeait, et plus il se persuadait que Jacques se trouverait acculé à la résignation.
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 51.
4 Le déterminisme apparent des échelles macroscopiques doit aux petites échelles céder la place à un probabilisme qui se contente de supputer les éventualités possibles et leurs probabilités respectives.
L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 294.
Encyclopédie Universelle. 2012.