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ESPÉRANCE DE VIE
ESPÉRANCE DE VIE

ESPÉRANCE DE VIE

Vie moyenne à un âge donné pour un individu d’une génération donnée ayant atteint cet âge, l’espérance de vie est le nombre moyen d’années qui lui reste à vivre. Cette espérance de vie est égale au rapport de la somme des survivants aux différents âges d’un effectif ayant atteint l’âge considéré sur cet effectif, rapport auquel on ajoute une demi-année pour tenir compte de la répartition des décès entre les anniversaires successifs. Soit:

avec en : l’espérance de vie à l’âge x ; Sn : effectif de la génération considérée ayant atteint x ans; Snni : nombre de survivants parmi cet effectif au ie anniversaire suivant.

Il est possible également de calculer cette espérance de vie à partir du nombre de personnes décédées aux différents âges:

dnni = le nombre de personnes décédées à l’âge x+i parmi l’effectif Sn .

L’espérance de vie à la naissance n’est dès lors qu’une application particulière de ces formules privilégiées en tant qu’indicateur démographique.

Étant donné que l’évaluation de l’espérance de vie fait appel au nombre des survivants ou des décédés aux différents âges d’une génération, le calcul ne peut être que rétrospectif, et il ne peut être effectué que lorsque cette génération aura disparu. Cette méthode, dite analyse longitudinale, ne revêt donc qu’un simple aspect historique. Aussi procède-t-on à une autre démarche, dite analyse transversale, en calculant l’espérance de vie pour une année donnée. Celle-ci est obtenue en considérant les quotients de mortalité par âge observés pendant cette année pour l’ensemble des générations du pays; ces quotients appliqués à une génération fictive permettent d’évaluer le nombre des décédés aux différents âges de cette génération et, à partir de là, l’espérance de vie du moment.

L’interprétation de l’espérance de vie est délicate pour un non-initié. Il ne faut pas, en effet, confondre l’espérance de vie à la naissance , qui est la moyenne de la distribution des âges au décès pour une génération donnée, avec la durée de vie probable ou vie médiane qui correspond à la médiane de cette distribution. En raison des modalités de calcul de l’espérance de vie, il n’y a pas additivité des âges et des espérances de vie; il n’est donc pas possible de dire que, si l’espérance de vie à 60 ans est de 17 ans, à la naissance elle est de 77 ans puisqu’une partie de la génération considérée n’a pas atteint l’âge de 60 ans. De là, il ne faut pas interpréter toute augmentation de l’espérance de vie comme une manifestation de l’accroissement de la longévité humaine. Ainsi l’espérance de vie à la naissance, qui était en France de 39 ans pour les hommes et de 41 ans pour les femmes en 1835, de respectivement 66,7 et 73,1 ans en 1958, de 69 et 76,9 ans en 1975, et enfin de 73,6 et de 81,8 en 1994, traduit autant une diminution spectaculaire de la mortalité infantile (dont le taux est passé de 185 p. 1 000 au début du XIXe siècle à 91,8 p. 1 000 en 1930 et à 6,1 p. 1 000 en 1994) qu’une augmentation de la longévité (l’espérance de vie à 60 ans de 13,2 ans pour les hommes et 13,9 ans pour les femmes en 1835 est respectivement de 19,0 et 24,2 1989-1991.

L’espérance de vie est l’indice synthétique le plus employé lorsqu’on veut convenablement résumer le risque de mortalité d’un pays; l’espérance de vie est généralement privilégiée et utilisée comme indicateur du niveau de santé d’une population. Des différences importantes se présentent entre les sexes. La différence est particulièrement grande en France, où elle est passée de 3,5 ans en 1900 à 8 ans en 1975; depuis lors, elle s’est stabilisée à environ 8,2 ans. Les différences entre catégories socioprofessionnelles ne sont pas moindres et traduisent les effets des conditions de travail, du recrutement et de la prévention médicale selon les catégories.

Enfin, si les différences entre pays développés et pays sous-développés sont évidentes et tiennent aux conditions sanitaires notamment, des écarts importants apparaissent dans un même pays selon les départements et selon la localisation urbaine ou rurale de la population. Ainsi, par exemple, en France, la population parisienne a l’espérance de vie la plus élevée.

Espérance de vie pour une population et une époque données, durée moyenne de la vie.

Encyclopédie Universelle. 2012.