ABRUZZES
ABRUZZES
Située dans le centre-est de l’Italie, couvrant une superficie de 10 794 kilomètres carrés, la région des Abruzzes renferme les montagnes les plus élevées et les moins facilement pénétrables de la péninsule; l’Apennin y atteint sa puissance maximale. Les chaînons massifs de calcaires, faillés et soulevés, du Pliocène, encadrent de hauts plateaux et des bassins d’effondrement, synclinaux comme la vallée de l’Aterno ou celle du Liri, poljés karstiques comme l’ancien lac Fucino. Seuls les chaînons les plus élevés, comme le Gran Sasso (Corno Grande, point culminant de l’Apennin: 2 914 m)présentent des sommets aiguisés par l’érosion glaciaire. Les déboisements et le parcours d’été des troupeaux des Pouilles et du Latium en ont fait des montagnes peu forestières malgré des précipitations abondantes. Vers l’est, la montagne domine brutalement le versant adriatique constitué de collines argileuses, aux nombreux flancs et calanchi . Dans l’étroite plaine côtière, l’érosion menace les plages.
Les Abruzzes ont connu un fort mouvement d’émigration et d’urbanisation, et un vieillissement de la population: 1 277 000 résidants en 1951, 1 163 000 en 1971, dont seulement 1 127 000 présents. Toutefois la population résidante a progressé à nouveau: 1 249 388 habitants lors du recensement de 1991. De 1981 à 1990, le solde migratoire est devenu positif (+ 3,9 p. 100). En 1990, une commune possédait plus de 100 000 habitants, et vingt-trois plus de 10 000. Un nouvel équilibre s’est instauré au détriment de la montagne, jadis prééminente, où l’économie pastorale disparaît peu à peu par suite de la rupture des liens avec le Tavoliere et le Latium. Le parc national des Abruzzes témoigne de la beauté des sites et attire le dimanche de nombreux Romains; Roccaraso est une importante station de sports d’hiver. Les barrages de la montagne donnent aux Abruzzes la première place en Italie péninsulaire pour la production d’hydroélectricité. L’économie montagnarde n’en est pas moins en pleine décadence: seules résistent les grandes vallées comme celle de l’Atenno, avec la ville de L’Aquila (58 700 hab. en 1989), ou les dépressions comme celle de l’ancien lac Fucino, près d’Avezzano (37 000 hab. en 1993); la réforme agraire y a permis l’installation de petits exploitants qui pratiquent des cultures irriguées intensives.
Le secteur agricole, constitué de petites exploitations, s’est modernisé et fournit désormais des produits de qualité (vin, huile, fruits, safran...). Sur la côte, l’urbanisation est presque continue d’Alba Adriatica au nord jusqu’à Pescara (128 695 hab. en 1990) et Chieti (56 051 hab. en 1988). Malgré les ressources du sous-sol (bauxite, pétrole, méthane) et en énergie électrique, la région des Abruzzes ne connaît une industrialisation notable que depuis les années 1960. Autrefois terre de grande pauvreté, la région s’est développée en quelques décennies et s’est affranchie de la spirale du sous-développement. Elle est considérée comme la première région du Mezzogiorno et est une zone charnière dans le système économique national. L’ouverture de routes et d’autoroutes a permis de désenclaver la zone montagneuse (66 p. 100 de la superficie de la région). L’économie de la région s’est transformée: dans les années 1950 domine une économie agricole essentiellement, sous-développée; le processus de développement s’amorce au cours des années 1960, atteint sa vitesse de croisière dans les années 1970 et se poursuit pendant toutes les années 1980. Le véritable moteur du développement est l’industrie, qui sera détrônée par le tertiaire dans les années 1980. Les activités industrielles sont disséminées sur l’ensemble du territoire en un certain nombre de bassins industriels: produits pharmaceutiques, matériel minier, matériels téléphoniques et électriques, industrie aérospatiale dans le val Pescara; motocycles, automobiles dans le val Sanpro...
Le littoral a connu un développement touristique et constitue désormais la partie méridionale du grand complexe balnéaire de l’Adriatique, axé sur l’Émilie-Romagne.
Du point de vue physique, la petite région du Molise (4 438 km2, 336 500 hab. en 1993) constitue le prolongement méridional des Abruzzes. Cependant, les montagnes calcaires de l’Ouest sont moins élevées dans la province d’Isernia (Matese, 2 060 m). La zone des collines, dans la province de Campobasso, est plus large. À l’image du Tavoliere voisin, les latifundia ont connu une grande extension et la culture du blé prédomine, suivie par celle de la pomme de terre. Le Molise ne possède aucune activité industrielle notable ni aucune grande ville, à l’exception de Campobasso, la capitale (45 000 hab. en 1989).
Abruzzes
région admin. d'Italie et de la C.E., sur la mer Adriatique, formée des prov. de l'Aquila, Chieti, Pescara et Teramo; 10 794 km²; 1 257 990 hab.; cap. L'Aquila.
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Abruzzes
massif calcaire de l'Apennin central (Italie); culmine au Gran Sasso d'Italia (2 914 m).
Encyclopédie Universelle. 2012.