Akademik

sonné

sonné, ée [ sɔne ] adj.
• 1680; de sonner
1Annoncé par les cloches, par une sonnerie. Il est midi sonné, trois heures bien sonnées. 3. passé.
Fam. Il a soixante ans bien sonnés, révolus.
2Fam. Assommé, étourdi par un coup. Boxeur sonné. groggy.
(1927) Fig. et fam. Fou, cinglé. « Elle est sonnée. — Elle en a l'air, dit Daniel » (Sartre).

sonné, ée
adj. Annoncé par le son d'une cloche, d'une sonnerie.
Spécial. Il est minuit sonné, minuit passé.
|| Fig., Fam. Il a la cinquantaine bien sonnée: il a largement dépassé cinquante ans.

⇒SONNÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. — Part. passé de sonner.
II. — Adjectif
A. — 1. Annoncé par le son d'une cloche, des cloches, par une sonnerie. (Dict. XIXe et XXe s.).
Proverbe, vx. Matines bien sonnées sont à demi dites (LITTRÉ).
2. [En parlant de l'heure qu'il est] Qui vient de sonner, qui est déjà sonné, marqué par les coups d'une cloche ou la sonnerie d'une horloge. Il est minuit sonné depuis longtemps. L'heure sonnée où la rue de Zermatt reprenait son animation (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 110).
P. ext. Passé de très peu. L'émeute enfuie emplit le bourg où midi sonné n'offrait pas assez de vivres à tant d'hommes affamés par le remuement et énervés de leur nuit sans sommeil (HAMP, Champagne, 1909, p. 168). Au fig. C'est midi sonné. V. midi I B 3.
B. — 1. Souvent fam. [En parlant d'un laps de temps écoulé, d'une époque] Accompli, révolu. Voici un an bien sonné que j'y suis attelé [à mon métier] (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 240).
En partic. [En parlant de l'âge d'une pers., précisé par le nombre d'années en chiffres ou en dizaines] La cinquantaine (bien) sonnée. Je croirais bien que vous n'avez pas vingt-cinq ans encore. — J'en ai vingt-six sonnés (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 157). Un homme paraissant la soixantaine bien sonnée (...) lisait le journal à la lumière de la devanture (MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 737).
2. Pop. ou arg. des sports. Assommé, étourdi par un coup. Boxeur sonné. Le vieux bien sonné essayait de se relever (...). Il saignait abondamment (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 194). Touché à la tempe gauche, mais nullement « sonné », je suis tombé à terre (L'Auto, 21 oct. 1933, p. 3 ds GRUBB Sports 1937, p. 69).
Au fig. Ébranlé moralement par une rude épreuve. Chambernac, sonné par cette pénétration inhumaine, s'inclina devant le singulier esprit qui venait d'élire domicile en sa maison (QUENEAU, Enf. du limon, 1938, p. 21). Je lui ai dit ce que j'avais sur le cœur. Il était sonné (SARTRE, Mur, 1939, p. 108).
3. Pop. ou fam. Qui a un peu perdu la raison. Synon. bizarre, cinglé (pop.), cintré (pop.), dérangé (fam.), fêlé (fam.), fou1, givré (arg. et pop.), marteau (pop.), piqué (fam.), sinoque (arg., pop.), siphonné (pop.), tapé (pop.), timbré (fam.), toqué (fam.), tordu (fam.). C'est pas sérieux ça. Vous ne seriez pas un peu sonné? (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 175). [Isabelle à Colomb: Découvrir un nouveau monde?] T'es sonné, mon p'tit pote (STOLLÉ, Douze récits hist., 1947, p. 9).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1694-1878. Fréq. abs. littér.:695. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 672, b) 1 222; XXe s.: a) 1 229, b) 987.

Encyclopédie Universelle. 2012.