somnoler [ sɔmnɔle ] v. intr. <conjug. : 1>
• av. 1846; du rad. de somnolence
1 ♦ Être dans un état de somnolence, dormir à demi. Somnoler après le repas.
2 ♦ Être inactif, ne pas s'exprimer. ⇒ sommeiller. « Des vertus qui somnolent, faute de pouvoir se manifester » (A. Daudet).
● somnoler verbe intransitif (de somnolent) Être en état de somnolence, de demi-sommeil : Somnoler après un repas trop copieux. Littéraire. Être inactif, sommeiller : La petite ville somnolait. ● somnoler (homonymes) verbe intransitif (de somnolent) somnolant somnolent adjectif somnolent somnolent adjectif ● somnoler (synonymes) verbe intransitif (de somnolent) Être en état de somnolence, de demi-sommeil
Synonymes :
somnoler
v. intr.
d1./d Dormir peu profondément, être assoupi.
d2./d Fig. être somnolent (sens 2).
⇒SOMNOLER, verbe intrans.
A. — Être dans un état de demi-sommeil, de somnolence. Synon. sommeiller. C'est l'une de ces veillées sans visites, où, rassemblés autour de l'âtre, les parents somnolent un peu (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 237). Dans les pâturages, le long des haies encore tièdes, les taureaux normands à l'encolure courte, qui ont somnolé tout le jour, dressent lentement leur tête crépue et, frissonnant de plaisir du garrot à la croupe, aspirent cruellement cet air épais, en retroussant leurs lèvres noires (BERNANOS, Joie, 1929, p. 628).
♦ Somnoler sur. Être à demi endormi, s'endormir en faisant quelque chose. Ensuite il somnole sur le Candide de Voltaire, ce qui est peut-être la première fois que pareille aventure arrive à ce petit livre (GREEN, Journal, 1950, p. 42). Il fait songer (...) à ces habitués de la Bibliothèque nationale, à ces copistes professionnels, au linge douteux, qui somnolent à midi sur leur in-folio après avoir déjeuné d'un croissant (MARTIN DU G., Notes Gide, 1951, p. 1360).
B. — P. anal. Être inactif, être temporairement inutilisé. Et la parade languissait, et la grosse caisse somnolait, et le cuivre de la baraque faisait des couacs enrhumés (E. DE GONCOURT, Zemganno, 1879, p. 94).
— Être sans animation, s'engourdir. À qui la contemplait d'un œil non prévenu, la ville pouvait sembler parfois somnoler au grand jour, comme captive d'un réseau chaque jour plus difficilement renoué d'habitudes lasses (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 59). La campagne française somnolait dans le silence de l'hiver (DRUON, Poisons couronne, 1956, p. 133).
C. — Au fig. [Le suj. est une qualité affective ou intellectuelle] Ne pas s'exprimer, ne pas se manifester; exister à l'état latent. Sous son impassibilité d'hidalgo castillan, somnolait une gouaillerie perpétuelle (ROLLAND, J.-Chr., Maison, 1909, p. 1020). Mais ce répit permet la réflexion et cette réflexion, au lieu de nous pousser aujourd'hui à réveiller des haines qui somnolent, devrait nous conduire au contraire à mettre les choses et l'Allemagne à leur vraie place (CAMUS, Actuelles I, 1947, p. 133).
REM. Somnolant, -ante, part. prés. en empl. adj. Qui sommeille à demi. Synon. somnolent. Tout ce temps, malaise, incapacité de travail, faiblesse et l'ennui, à la fois vague et somnolant, de la faiblesse (GONCOURT, Journal, 1882, p. 154). Je reste couché presque tout le jour, somnolant, hébété, aucunement curieux de vivre (GIDE, Journal, 1931, p. 1059).
Prononc. et Orth.:[], (il) somnole [-]. Étymol. et Hist. Av. 1846 (TÖPFFER ds GUÉRIN). Dér. de somnolent; dés. -er. Fréq. abs. littér.:176.
somnoler [sɔmnɔle] v. intr.
ÉTYM. Av. 1846, Töpffer; du rad. de somnolence.
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1 Être dans un état de somnolence, dormir à demi (→ Geindre, cit. 3; parcours, cit. 1).
1 Tout de mon long sur la terre, la joue sur le bras, c'est pour moi un des plaisirs de la chasse au bois, de somnoler, à demi éveillé par le fourmillement de la terre (…)
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 10 oct. 1874, t. V, p. 112.
2 (Choses). Être inactif temporairement. || Le front (cit. 30) de Champagne, calme alors, somnolait.
3 Ne pas s'exprimer, exister à l'état latent. ⇒ Sommeiller.
2 Était-ce une de ces idées confuses qui semblent somnoler en nous sous la surface de nos idées claires, et qui, par moments, s'éveillent (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 219.
Encyclopédie Universelle. 2012.