soliloque [ sɔlilɔk ] n. m.
1 ♦ Littér. Discours d'une personne qui se parle à elle-même; monologue intérieur.
2 ♦ Par ext. Discours d'une personne qui, en compagnie, est seule à parler ou semble ne parler que pour elle. ⇒ monologue. « Comme chacun se taisait pour l'écouter, avec lui [...] la conversation dégénérait vite en soliloque » (Gautier).
⊗ CONTR. Dialogue.
● soliloque nom masculin (bas latin soliloquium) Entretien de quelqu'un avec lui-même. Discours de quelqu'un qui, en compagnie, est seul à parler. ● soliloque (synonymes) nom masculin (bas latin soliloquium) Entretien de quelqu'un avec lui-même.
Synonymes :
Contraires :
- dialogue
soliloque
n. m. Discours qu'une personne se tient à elle-même. Syn. monologue.
⇒SOLILOQUE, subst. masc.
A. — Discours qu'une personne seule se tient à elle-même. Synon. monologue; anton. dialogue. Poursuivre son soliloque. Soupe (...) dut se borner à épancher son fiel en un soliloque navré et imprécis (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, p. 60). Le soliloque n'imite pas simplement le dialogue; tout dialogue pour être fécond doit devenir à un moment donné soliloque, sans quoi question et réponse ne se rencontreraient pas; la rencontre ne pouvant avoir lieu que dans un entendement (G. MARCEL, Journal, 1918, p. 140).
♦ Soliloque intérieur. Longue suite de pensées. Germain (...) murmura ces mots, qui semblaient la conclusion d'un long soliloque intérieur: — Non, vrai, ça ne peut pas durer plus longtemps! (THEURIET, Mais. deux barbeaux, 1879, p. 52).
♦ Soliloque (avec soi-même). Dialogue intérieur où la personne se parle et se répond. Le soliloque avec lui-même l'enchantait. Il écoutait la « voix intérieure » et il ne pouvait douter d'elle (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1950, p. 269). V. haïr ex. 1.
— En partic. [P. réf. à l'ouvrage de St Augustin, Les Soliloques, traitant des aspirations métaphysiques de l'homme] Entretien avec Dieu, méditation à caractère mystique et affectif. Pour l'éternité le jouteur de Dieu tout contre la face de Dieu se tient debout (...). Dialogue ou soliloque? Le seul soliloque. Si je regarde Dieu, je me regarde toujours, mais alors seulement je me vois tout (JOUHANDEAU, M. Godeau, 1926, p. 237).
— P. méton., LITT. Récit à la première personne des états d'âme d'un personnage de roman. Le procédé de Stendhal est le soliloque. Certes, les personnages de ses récits sont des hommes d'action (...) et tout le long du livre cependant, l'auteur les montre qui tâtent le pouls à leur sensibilité (BOURGET, Essais psychol., 1883, p. 224).
B. — Discours d'une personne qui parle sans attendre de réponse ou sans permettre à ses interlocuteurs de répondre; discours d'une personne qui parle à un interlocuteur silencieux. J'ai de plus en plus de peine à suivre son soliloque, que de longs silences commencent à me rendre intraduisible (BRETON, Nadja, 1928, p. 106). Enfin, avec un geste de colère: — Regardez l'heure, nom de dieu! Minuit! Le poivrot, appuyé au comptoir, crachait sur le carrelage et continuait son soliloque (DABIT, Hôtel Nord, 1929, p. 60).
— PSYCHOL. ,,En psychodrame (...) entretien du patient avec lui-même qui se fait à haute voix et en public`` (MUCCH. Psychol. 1969).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1600 « entretien d'une personne avec elle-même » (Fr. DE SALES, Lettre à Ste Jeanne-Françoise de Chantal ds Œuvres compl., éd. Vivès, 12, p. 230). Empr. au b. lat. soliloquium (IVe s., ST AUGUSTIN), « soliloque, monologue », de solus « seul » et loqui « parler ». Fréq. abs. littér.:77.
DÉR. Soliloquer, verbe intrans. Se parler à soi-même, seul ou en présence d'autres personnes. Synon. monologuer; anton. dialoguer. Soliloquer à bâtons rompus. Comme cela l'humiliait, le mettait de noire humeur, il ne parlait plus guère à personne, soliloquait en marchant (A. DAUDET, Immortel, 1888, p. 213). Ces déménageurs affairés et encombrés, qui soliloquent ou s'interpellent, les pieds empêtrés dans les choses (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 195). — [], (il) soliloque [-]. — 1re attest. 1883 (ROLLINAT, Névroses, p. 350); de soliloque, dés. -er.
soliloque [sɔlilɔk] n. m.
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1 Monologue (3.), ou monologue (4.) intérieur. Littér. || Les Soliloques, de saint Augustin. || Les Soliloques du pauvre, de J. Richepin.
1 Je me dis, je suis à ma place, puisque je vois jouer ma pièce, que j'y suis invité (…) On me trouvera ridicule, impertinent; eh que m'importe… Après ce petit soliloque je me raffermis si bien que j'aurais été intrépide si j'eusse eu besoin de l'être.
Rousseau, les Confessions, VIII.
2 Ursus, était remarquable dans le soliloque. D'une complexion farouche (…)
Hugo, l'Homme qui rit, I, I, Chap. préliminaire, I (cf. Monologue, cit. 4).
2 Discours d'une personne qui est seule à parler ou semble ne parler que pour elle, quoiqu'elle se trouve en compagnie et dans des conditions qui normalement appelleraient un échange de propos (→ Épancher, cit. 11).
3 D'Antin (…) en avait fort parlé au Roi, qui en dit du bien, mais qu'elle (Madame de Lesdiguières) ne convenait pas à cause du jansénisme dont elle était un peu suspecte. Ce fut un soliloque, auquel il ne fut pas répondu un mot.
Saint-Simon, Mémoires, III, XXXVI.
4 (…) il avait une verve, une éloquence, et un brio irrésistibles; et, comme chacun se taisait pour l'écouter, avec lui, à la satisfaction générale, la conversation dégénérait vite en soliloque.
Th. Gautier, Portraits contemporains, « Balzac », IV.
♦ Spécialt, didact. (conceptualisé, dans les sciences de la communication : linguistique, sémiotique, etc.). Discours d'une personne sans allocutaire, ou dont l'allocutaire est muet.
5 En tout cas, c'est passionnant d'être amoureux d'une jeune fille muette. Cela vous entraîne au soliloque (…)
J. Anouilh, la Répétition, II.
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CONTR. Dialogue.
DÉR. Soliloquer.
Encyclopédie Universelle. 2012.