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solécisme

solécisme [ sɔlesism ] n. m.
• v. 1370 solöecisme; solercisme h. 1265; lat. solœcismus, gr. soloikismos, de Soloi « Soles », n. d'une ville de Cilicie dont les colons athéniens parlaient, disait-on, un grec très incorrect
Emploi syntaxique fautif, de formes existant par ailleurs dans la langue (ex. je suis été). Barbarisme et solécisme.

solécisme nom masculin (latin soloecismus, du grec soloikismôs, de Soloi, nom propre) Construction qui n'est pas conforme aux règles de la syntaxe d'une langue à une époque donnée ou qui n'est pas acceptée dans une norme ou un usage jugé correct.

solécisme
n. m. GRAM Faute de syntaxe (ex.: l'affaire que je m'occupe pour dont je m'occupe).

⇒SOLÉCISME, subst. masc.
A. — GRAMM. Faute contre la syntaxe au regard de la grammaire ou de l'usage jugé correct à une époque donnée. Solécisme grossier. Le thème de concours de Charles est très bien, mais il a malheureusement fait deux solécismes (HUGO, Corresp., 1839, p. 562). Ce lettré qui avait accompagné de son éloquence châtiée et mélancolique tant de cadavres obscurs, n'eut sur sa tombe que la harangue pleine de solécismes d'un maire bègue et libre penseur (ARNOUX, Écoute, 1923, p. 208). V. barbarisme ex. 1 et 3, bistourné ex. de Baudelaire.
P. méton. Mot fautif lui-même. Ce mot nous, dans l'Église catholique, est un solécisme, s'il ne se rapporte à tous (J. DE MAISTRE, Pape, 1819, p. 81).
B. — P. ext. [Souvent suivi d'un adj. ou d'un compl. prép. de] Faute contre la règle, la norme, dans quelque domaine que ce soit. Elle remarque (...) dans les petites circonstances quotidiennes de la vie commune, de légers solécismes de goût (...) qui dénoncent chez le pauvre grand artiste les lacunes (...) de l'éducation première (FEUILLET, Honn. d'artiste, 1890, pp. 199-200). Une revue littéraire, dans une chronique de quatre pages, avait salué « la beauté térébrante [sic] de ce génial solécisme artistique » (AYMÉ, Travelingue, 1941, p. 44).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: solecisme; dep. 1740: -lé-. Étymol. et Hist. 1. 1265 gramm. solercisme (BRUNET LATIN, Trésor, I, 4, éd. F.-J. Carmody, p. 21); ca 1370 solöecisme (J. LE FEVRE, Lamentations Matheolus, Leesce, I, 1089 ds T.-L.); 2. 1546 fig. id. (RABELAIS, Tiers Livre, 11, éd. M. A. Screech, p. 89). Empr. au lat. soloecismus, empr. au gr. « faute contre les règles du langage », dér. de « manquer aux règles du langage », dér. de « qui fait des fautes en parlant », du nom d'une colonie d'Athéniens établis à Soles en Cilicie qui parlaient un mauvais patois. Fréq. abs. littér.:38.
DÉR. Soléciser, verbe intrans. [Corresp. à supra A] Faire des solécismes. Croyez que je ne m'exagère pas le mérite d'une phrase bien faite (...); un galant homme peut fort bien soléciser (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 5, 1863, p. 376). []. 1re attest. 1548 soloeciser (RABELAIS, Quart livre, Prologue, éd. R. Marichal, p. 24); de solécisme, d'apr. le gr. « manquer aux règles du langage », suff. -iser.
BBG. — GOHIN 1903, p. 280 (s.v. soléciser).

solécisme [sɔlesism] n. m.
ÉTYM. 1488; solœcisme, attestation isolée, 1265; lat. solæcismus, grec soloikismos, de Soloi, Soles, ville de Cilicie dont les colons athéniens parlaient un grec incorrect (selon les Athéniens d'Athènes).
1 Emploi syntaxique fautif de formes par ailleurs existantes (opposé à barbarisme). → Conduite, cit. 21, Molière; insuffisance, cit. 3; partir, cit. 11; réussir, cit. 12.
2 (Mil. XVIe, Rabelais). Fig., littér. Erreur, faute par rapport à l'usage (dans le comportement, etc.). || « Quels solécismes de conduite ! » (Marivaux, Seconde surprise, III, 1).

Encyclopédie Universelle. 2012.