Akademik

sociolinguistique

sociolinguistique [ sɔsjolɛ̃gɥistik ] n. f. et adj.
• v. 1950; de socio- et linguistique, d'apr. l'angl.
Didact. Partie de la linguistique qui traite des relations entre langue, culture et société. Adj. Étude sociolinguistique de la variation. N. SOCIOLINGUISTE .

sociolinguistique nom féminin Partie de la linguistique qui étudie selon quelles constantes les facteurs sociaux déterminent les différences dans la langue et dans l'utilisation qu'en font les personnes qui la parlent. ● sociolinguistique adjectif Qui concerne la sociolinguistique.

sociolinguistique
n. f. (et adj.) Didac. Partie de la linguistique ayant pour objet l'étude du langage et de la langue dans leurs relations avec la culture et la société.
Encycl. D'une façon générale, la sociolinguistique étudie l'influence des facteurs sociaux sur le comportement linguistique. D'une part, un même individu parle différemment dans des contextes sociaux différents; d'autre part, sa façon de parler et son répertoire linguistique révèlent son origine sociale, nationale, régionale, religieuse, etc. Pour W. Labov (Sociolinguistique, 1973), la sociolinguistique n'est pas une des branches de la linguistique, mais l'étude de la langue de la façon la plus globale qui soit. Selon lui, les langues sont des systèmes marqués par la variabilité. L'étude de l'hétérogénéité, qui est la donnée première quand on observe le fonctionnement d'une langue dans une société donnée, permet de déterminer des régularités systématiques. Le champ de la sociolinguistique est donc immense. Cette discipline étudie notam. les sociétés multilingues et la variation linguistique.
d1./d L'étude des sociétés multilingues s'intéresse aux "mélanges linguistiques", au bilinguisme, au changement linguistique (émergence, évolution et disparition des langues), à la présence de langues vernaculaires, de langues véhiculaires, de pidgins, de créoles; une autre distinction porte sur: les langues nationales, les langues officielles, les langues écrites "standardisées", les langues surtout orales; la francophonie constitue un sujet de choix pour les sociolinguistes.
d2./d Les variations linguistiques appartiennent à diverses catégories: variation régionale au sein d'une même langue ("dialectalisation"); variation sociale; variations selon le sexe, l'âge, les types de discours; niveaux de langue.

⇒SOCIOLINGUISTIQUE, SOCIO-LINGUISTIQUE, subst. fém. et adj.
LINGUISTIQUE
I. — Subst. fém. Branche de la linguistique qui étudie dans une société donnée les interactions entre la diversification linguistique et les contradictions du corps social. Synon. sociologie du langage, linguistique sociale. Si la langue est chose éminemment sociale, n'est-on pas en droit d'estimer après Labov qu'il n'y a pas de véritable linguistique sans sociolinguistique et que de ce fait la sociolinguistique est la linguistique véritable (J.-B. MARCELLESI, Caractères de la socioling. fr. ds C.I.S.L., 1981-82, n ° 3, p. 66).
II. — Adj. Qui appartient, est relatif à la sociolinguistique. Toutes les études sociolinguistiques de détail amènent des petites découvertes de toutes sortes (M. COHEN, Matériaux pour une sociol. du lang., t. 1, 1971, p. 14). M. Cohen, qui fut un initiateur des recherches sociolinguistiques, avait d'ailleurs distingué deux approches: l'une, « externe », concernait l'étude des faits de bilinguisme, la dialectologie, la colonisation linguistique, etc., l'autre, « interne », était caractérisée par la recherche de covariances (EBEL-FIALA, Sous le consensus, la xénophobie — Paroles, arguments, contextes (1961-1981), 1983, p. 146).
REM. Sociolinguiste, subst. Spécialiste de sociolinguistique. On peut être tenté de dire que la sociolinguistique comble le manque de la linguistique face aux faits de norme. Il y a chez Fishman (1971) et les sociolinguistes américains une approche du phénomène qui mérite l'attention (La Pensée, janv. 1980, n ° 209, p. 54).
Prononc. et Orth.:[]. V. socio-. Étymol. et Hist. 1968 subst. et adj. (Langages, n ° 11, p. 6 et 27). Empr. à l'angl. socio-linguistics att. comme subst. en 1939 et comme adj. en 1949 (v. NED Suppl.2). Bbg. BAL (W.). Brève introd. à la Sociolinguistique. R. port. Filol. 1975-78, t. 17, n ° 1-2, pp. 1-35. — BOUTET (J.), FIALA (P.), SIMONIN-GRUMBACH (J.). Sociolinguistique ou sociol. du lang.? Critique. 1976, n ° 32, pp. 68-85. — COLLOQUE THÉORIES ET PRATIQUES DE LA SOCIOLINGUISTIQUE. 1978. Mont-Saint-Aignan, Seine Maritime. Sociolinguistique. Paris, 1981, 693 p. — FISHMAN (J. A.). Sociolinguistique. Bruxelles. Paris, 1971, 160 p. — GADET (F.). La Sociolinguistique n'existe pas: je l'ai rencontrée. Dialectiques. 1977, n ° 20, pp. 99-118. — GARDIN (B.), MARCELLESI (J.-B.). Introduction à la sociolinguistique. La Ling. soc. Paris, 1974, 264 p. — HELGORSKY (F.). La Sociolinguistique aux États-Unis et en France. Fr. mod. 1973, n ° 4, pp. 387-409. — MARCELLESI (J.-B.). De la crise de la ling. à la ling. de la crise: la sociolinguistique. La Pensée: revue du rationalisme mod. 1980, n ° 209, pp. 4-21; Introd. à la sociolinguistique... Paris, 263 p.

sociolinguistique [sɔsjolɛ̃gɥistik] n. f. et adj.
ÉTYM. V. 1950; de socio-, et linguistique, d'après l'anglais.
Didact. Étude scientifique des relations entre langage, culture et société (distingué ou non de sociologie du langage, de linguistique sociale). Ethnolinguistique. || La planification linguistique se base sur la sociolinguistique.Adj. || Étude sociolinguistique. || Problèmes sociolinguistiques de bilinguisme, de contact des langues.
DÉR. Sociolinguiste.

Encyclopédie Universelle. 2012.