smala [ smala ] n. f.
• 1847; smalah 1842; ar. zmâla
1 ♦ Réunion de tentes abritant la famille, les équipages d'un chef arabe qui le suivent dans ses déplacements. « la tente d'Abd-el-Kader, prise avec la Smala » (Hugo).
2 ♦ (1861) Fam. et péj. Famille ou suite nombreuse qui vit aux côtés de qqn, qui l'accompagne partout. ⇒ tribu. « Toute la smala est débarquée depuis deux jours » (A. Daudet).
● smala ou smalah nom féminin (arabe zamala) Ensemble de la maison d'un chef arabe, avec ses tentes, ses serviteurs, ses troupeaux et ses équipages. Familier. Famille nombreuse et encombrante : Il arrive avec toute sa smala.
smala(h)
n. f.
d1./d Ensemble des tentes abritant les personnes (famille, serviteurs, équipages) qui suivent un chef arabe dans ses déplacements.
d2./d (Cour. Maghreb) Fam. Famille, suite nombreuse.
⇒SMALA(H), (SMALA, SMALAH)subst. fém.
A. — [Au Maghreb, et en particulier en Algérie] Ensemble des tentes d'un chef arabe, avec sa famille, ses serviteurs, ses soldats, ses richesses, son mobilier, ses troupeaux. La prise de la smalah d'Abd-el-Kader (Ac. 1878, 1935). Les déplacements d'une de nos colonnes mobiles pendant la conquête de l'Algérie ou du Maroc, d'autres « prises de la smalah » (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 63).
B. — P. anal., fam. Famille, suite nombreuse qui entoure, accompagne quelqu'un. Toute une smala, chantant la Pomponnette, entrait; des hommes, des femmes, des filles (...) enlevées telles quelles et fourrées de force dans des fiacres, avec leurs tabliers et leurs sacoches de peluche (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, p. 257). On dit qu'il va s'installer chez vous, avec toute sa smala (CLAUDEL, Part. midi, 1949, p. 1067).
Prononc. et Orth.:[smala]. Ac. dep. 1878: smalah (id. ds LITTRÉ); Lar. Lang. fr.: smala, smalah; ROB. 1985: smala au sens fam. de ,,famille ou suite nombreuse qui vit aux côtés de quelqu'un`` mais smala, smalah au sens de ,,réunion de tentes abritant la famille, les équipages d'un chef arabe``. Plur. des smalas, smalahs. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 302: smala, plur. smalas. Étymol. et Hist. 1. 1843 smalah « ensemble de tentes abritant la famille, les serviteurs, les soldats et les biens d'un chef arabe » (Le Moniteur univ., 28 mai, p. 1279a: Mgr. le Duc d'Aumale écrit, le 20, de son camp de Chabounia: « La smalah d'Abd-el-Kader est prise; son trésor pillé; les fantassins réguliers tués ou dispersés... »); 1843 (?) smala (Notice sur l'expédition qui s'est terminée par la prise de la smala d'Abd-el-Kader, le 16 mai 1843, s.l.n.d. ds Fonds BARBIER); 2. 1861 smalah fam. « famille ou suite nombreuse » (LARCH.: on dit: « J'emmène toute ma smalah » pour « J'emmène tout mon ménage »); 1867 smala (SAND, Corresp., t. 5, p. 224). Empr. à l'ar. maghrébin (ar. class. ) « grande agglomération de tentes regroupant l'entourage d'un chef arabe: famille, compagnons, serviteurs, soldats, ainsi que leurs troupeaux et leurs biens » (DOZY t. 1, pp. 603-604; Lar. 19e; LANLY, pp. 55-56). Fréq. abs. littér.:20.
smala [smala] n. f.
ÉTYM. 1847 (cit. 1), smala; smalah, 1845; arabe d'Algérie zmālăh « famille, maisonnée »; à l'occasion de la prise de la Smala d'Abd-el-Kader.
➪ tableau Mots français d'origine arabe.
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1 Réunion de tentes abritant la famille, les équipages d'un chef arabe qui le suivent dans ses déplacements.
1 (…) la tente d'Abd-el-Kader, prise avec la Smala, fort belle, avec des arabesques rouges et jaunes brodées en soie (…)
Hugo, Choses vues, I, 1847, « Fête chez le duc de Montpensier ».
REM. Dans ce sens, on écrit aussi smalah.
2 (1869, Flaubert, cit. 1.1). Fam. Famille ou suite nombreuse qui vit aux côtés de quelqu'un, qui l'accompagne partout. || Il arrive avec toute sa smala.
1.1 (…) et il parlait de s'embarquer au Havre, lui et toute sa smala.
— Comment ! Avec sa femme ?
— Sans doute ! Il est trop bon père de famille pour vivre tout seul.
Flaubert, l'Éducation sentimentale, III, IV.
2 — Il est marié ? — Marié, certes, et père d'une trimbal(l)ée d'enfants. Toute la smala est débarquée depuis deux jours.
Alphonse Daudet, le Nabab, VI.
3 La smala, compréhensive, avait filé chez les Maxlon et Bertille restée seule avec moi truffait le silence de phrases inachevées.
Hervé Bazin, Cri de la chouette, p. 137.
Encyclopédie Universelle. 2012.