1. santon, one [ sɑ̃tɔ̃, ɔn ] n. ♦ Vx Ascète, religieux musulman. ⇒ marabout. ⊗ HOM. Centon. santon 2. santon [ sɑ̃tɔ̃ ] n. m.
• 1896; provenç. santoun « petit saint », de sant « saint »
♦ Figurine ornant les crèches de Noël, en Provence. Santons d'argile.
● santon nom masculin (provençal santoun, petit saint) Petite figurine en terre cuite peinte servant, en Provence, à décorer les crèches de Noël. ● santon (homonymes) nom masculin (provençal santoun, petit saint) centon nom masculin sentons verbe
santon, onne
n. Vx Religieux, religieuse musulman(e).
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santon
n. m. Chacune des figurines de terre cuite qui ornent la crèche de Noël, en Provence.
I.
⇒SANTON1, subst. masc.
Petite figurine provençale de la crèche représentant les personnages de la Nativité (la Sainte Famille, les rois mages, des bergers, le bœuf, l'âne et de nombreux personnages populaires typiques). La foire des Santons (...) y est elle-même en décadence [à Marseille] (LORRAIN, Heures Corse, 1905, p. 5). Avez-vous vu en Provence, dans les crèches de Noël, ces petits personnages de plâtre peint, de la hauteur d'un doigt, qu'on appelle des santons (THARAUD, Péguy, 1926, p. 82).
— Expr. [Chez Giono] Faire le santon, bâiller aux santons. Ne rien faire. C'est un mauvais moment à passer, mais je jouerais qu'on gagnera (...). Seulement, pour gagner faut pas bâiller aux santons (GIONO, Colline, 1929, p. 68).
REM. Santonnerie, subst. fém. Atelier où l'on fabrique des santons. Des hommes pleins comme les santonniers en font [des bonshommes] aux santonneries (GIONO, Eau vive, 1943, p. 14).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. sentons (de sentir). Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1896 (ARÈNE, Veine argile, p. 257). Empr. au prov. santoun « statuette d'argile peinte représentant les personnages de la Nativité et destinée à figurer dans les crèches », propr. « petit saint » (v. MISTRAL), dér. dimin. de sanh, sant « saint » (v. ce mot); FEW t. 11, p. 150a.
DÉR. Santonnier, subst. masc. Artisan qui fabrique des santons. Mon père était santonnier à Aubagne (...) j'ai un frère qui continue, mais seulement au moment de Noël car c'est un métier qui ne paie pas (L'Œuvre, 20 déc. 1941). Cette année encore, le Salon des Santonniers, 29e du nom, accueille (...) des maîtres venus d'ailleurs. D'Égypte, du Canada, de Hollande, de Roumanie, etc. (Bonne soirée, 3 déc. 1986, p. 8, col. 2). — []. — 1re attest. 1931 (A. BRUN, Le Fr. de Marseille, p. 130); de santon1, suff. -ier.
II.
⇒SANTON2, subst. masc.
A. — Ascète, religieux musulman. Santon faiseur de miracles. Le bas peuple chrétien [en Égypte] fête volontiers certains derviches, ou santons, religieux dont les pratiques bizarres (...) remontent peut-être aux superstitions de l'antiquité (NERVAL, Voy. Orient, t. 1, 1851, p. 199). Le bonze, le fakir, le santon, qui se déchirent le corps avec des lanières (...) le moine, qui se condamne à la pauvreté et à l'obéissance (...) ne se traitent ainsi que par amour pour le Créateur (J. SIMON, Devoir, 1854, p. 221).
B. — Monument contenant le tombeau d'un saint musulman. [Des colonnes] furent (...) dressées là dans des temps très-modernes, pour porter la calotte d'une mosquée turque ou le toit d'un santon (LAMART., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 160). Il y a à Sheik-Saïd un santon (...) où les oiseaux vont d'eux-mêmes déposer la nourriture qu'on leur donne (FLAUB., Corresp., 1850, p. 173).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. sentons (de sentir). Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Ca 1525-30 sancton « ascète, sorte de religieux musulman » (J. THÉNAUD, Voyage de Oultremer, éd. Ch. Schefer, p. 33); 1598 santon (J. DE VILLAMONT, Voy., livre 2, chap. 17, p. 359 ds QUEM. DDL t. 10). Empr. au port. « id. » (dep. le XVIe s., AVEIRO ds MACH.), dér. de santo « saint » (v. ce mot), plutôt qu'à l'esp. santón (FEW t. 11, p. 151b-152a) qui n'est att. dans ce sens que dep. 1726 (FEIJOO ds Autoridades; au sens de « hypocrite » dep. 1605, OUDIN d'apr. AL.).
STAT. — Santon1 et 2. Fréq. abs. littér.:49.
BBG. — QUEM. DDL t. 7, 13.
1. santon [sɑ̃tɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1624; sancton, 1530; de l'esp. santon, de santo « saint ».
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1 Vx. Ascète, religieux musulman. ⇒ Marabout. — Moine mendiant. ⇒ Derviche.
1 (…) il arrive à cet état d'extase et d'insensibilité où certains santons indiens se réduisent, dit-on, pendant des mois entiers.
Nerval, les Illuminés, Confidences de Nicolas, III, V.
REM. Nerval emploie également le fém. santone (attesté 1846, in D. D. L.).
2 Rare. Tombeau d'un santon. ⇒ Marabout.
2 Omer, le puissant prêtre, aux prophètes pareil,
Aperçut, tout auprès de la mer Rouge, à l'ombre
D'un santon, un vieux cèdre au grand feuillage sombre.
Hugo, la Légende des siècles, IX, III.
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HOM. Centon, formes du verbe sentir, 2. santon.
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2. santon [sɑ̃tɔ̃] n. m.
ÉTYM. Fin XIXe, selon Bloch-Wartburg; du provençal santoun « petit saint », de sant « saint ».
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♦ Mod. Chacune des figurines (traditionnellement, en terre cuite) qui ornent la crèche de Noël provençale. || Le santon à l'expression bienheureuse. ⇒ Ravi (→ Gorger, cit. 4).
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DÉR. Santonnier.
HOM. Centon, formes du v. sentir, 1. santon.
Encyclopédie Universelle. 2012.