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sanguine

sanguine [ sɑ̃gin ] n. f.
• 1564; pierre sanguine XIIIe; de sanguin
1Variété d'hématite rouge.
(1694) Crayon fait de cette matière, d'un rouge ocre ou pourpre.
Par ext. Dessin exécuté avec ce crayon. Une sanguine de Watteau. Lithographie imitant une sanguine.
2(1842) Variété de poire.
3(1892) Orange d'une variété dont la pulpe est couleur de sang.

sanguine nom féminin Orange à pulpe et épiderme plus ou moins rouge. Crayon fait avec de la sanguine (hématite), d'un rouge brique ; dessin exécuté avec ce crayon. Variété terreuse de l'hématite rouge. ● sanguin, sanguine adjectif (latin sanguineus) Relatif au sang. Se dit des vaisseaux servant à la circulation du sang. ● sanguin, sanguine (expressions) adjectif (latin sanguineus) Masse sanguine, mesure du volume occupé par les globules rouges (volume globulaire total) et le plasma (volume plasmatique). Système sanguin, ensemble des vaisseaux qui contiennent le sang. Tempérament sanguin, tempérament attribué aux individus corpulents au visage pléthorique et couperosé.

sanguine
n. f.
d1./d Variété d'hématite rouge.
d2./d Crayon rouge foncé fait avec ce minéral.
|| Dessin exécuté avec ce crayon.
d3./d Orange d'une variété à pulpe rouge.

⇒SANGUINE, subst. fém.
A. — MINÉRALOGIE
1. a) Variété terreuse d'hématite rouge souvent intercalée dans les schistes et qui sert à différents usages, notamment à la fabrication de brunissoirs, de colorants, de crayons. Crayon de sanguine; mine de plomb mélangée de sanguine. De tous les temps, les orfèvres ont employé la sanguine pour brunir ou polir l'or et l'argent (HAVARD 1890). Le tracé [d'un navire, à la salle des gabarits,] une fois achevé et vérifié, on passe à la sanguine ou à la mine de plomb toutes les parties qui doivent subsister et fournir des renseignements dans le cours de la construction (CRONEAU, Constr. nav. guerre, t. 1, 1892, p. 38).
b) [P. réf. à la couleur de l'hématite]
Empl. adj. attribut. Ce ton est le plus sanguine possible pour une ombre intense, réunissant merveilleusement le vert et le violet (DELACROIX, Journal, 1853, p. 5).
Rouge de sanguine. [Une ville] avait encore ses vieilles portes ogivales, ses hauts remparts à mâchicoulis, ses rues bordées de maisons gothiques, et le rouge de sanguine était la teinte générale de ses murailles (LOTI, Rom. enf., 1890, p. 177).
Rare. En sanguine. Dans cette couleur, variant du rouge ocre au pourpre. Les colombes se becquetant dans des lettres ornées, les amours brandissant des torches et tendant les fesses, les volutes, les chicorées, les coquilles, les tortillons imprimés en noir, en sanguine, en bistre, le tout cousu dans une couverture de boîte à dragées (HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 181).
c) P. méton., BEAUX-ARTS Crayon fait avec de la sanguine. Croquis, esquisse, portrait à la sanguine; quelques traits à la sanguine; un trait de sanguine; papier frotté à la/de sanguine; teinter des planches à la sanguine. Comme la sanguine est grasse de sa nature et que, par suite, elle adhère au papier plus solidement que la plupart des crayons noirs et des pastels, il est difficile de l'effacer (JOSSIER 1881).
Croquis, dessin exécuté avec ce crayon. Une sanguine de Boucher, de Watteau; crayonner des sanguines; sanguines enlevées avec une verve étourdissante. Je découvre dans une autre vente, chez Rochoux, un pur et très joli Fragonard, une sanguine aussi authentiquement de lui que si je la lui avais vu dessiner (GONCOURT, Journal, 1863, p. 1216).
P. anal. Lithographie imitant une sanguine. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. Pierre précieuse couleur de sang. Les heures que nous perdons (...) s'habillent des étoffes les plus riches, elles se couvrent la tête d'un voile et se coiffent d'un diadème orné d'améthystes, de sanguines et de sombres rubis (GREEN, Journal, 1941, p. 97).
B. — BOT. Orange sanguine et, p. ell., sanguine. Variété d'orange dont la pulpe est de couleur rouge sang. Une livre de sanguines. P. métaph. La nuit était douce et sauvage, la chair tant de fois déchirée de la nuit s'était cicatrisée. Une nuit pleine et vierge, belle nuit sans hommes, belle sanguine sans pépins (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 140).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. pierre sanguine (Simples médecines, éd. P. Dorveaux, 426); 1564 empl. subst. (THIERRY: une sanguine c'est une pierre de couleur sanguine, fort polie dont les armuriers se servent à poser l'or et l'argent de fueille sur les gardes des espees); 2. 1580 (B. PALISSY, Discours admirables, éd. A. France, p. 427: Les peintres font des crayons à pourtraire, qu'ils appellent pierres sanguines); 1694 empl. subst. dessiner avec de la sanguine (Ac.); d'où 1863 une sanguine « dessin » (GONCOURT, loc. cit.); 3. 1910 orange sanguine, p. ell. sanguine (Lar. pour tous, s.v. sanguin). Fém. de sanguin. Fréq. abs. littér.:164. Bbg. ROTHWELL (W.). Medical and botanical terminology from Anglo-Norman sources. Z. fr. Spr. Lit. 1976, t. 86, p. 254.

sanguine [sɑ̃gin] n. f.
ÉTYM. 1562, minéral; pierre sanguine, XIIIe; de sanguin.
1 Variété d'hématite rouge.
2 (1767). Crayon fait de cette matière, d'un rouge ocre ou pourpre. || Dessin à la sanguine, rehaussé à la sanguine.
1 D'innombrables ébauches, des études aux trois crayons, à la sanguine ou à la plume, couvraient les murs jusqu'au plafond.
Balzac, le Chef-d'œuvre inconnu, Pl., t. IX, p. 392.
Appos. || « (…) tons sanguine très beaux. Autre ton sanguine plus verdâtre (…) » (Delacroix, Journal, t. II, 15 janv. 1853).
Par ext. || Dessin exécuté à la sanguine. || Une sanguine de Watteau, de Boucher…Lithographie imitant une sanguine.
3 (1842). Variété de poire.
4 (1892; → ci-dessous, cit. 1.1). Variété d'orange dont la pulpe est couleur de sang.
1.1 Les marchands des quatre-saisons vendent dans les rues de Paris des oranges dites sanguines, qui ne le sont que de nom.
L. Figuier, l'Année scientifique et industrielle 1893, p. 348 (1892).
2 Au mois de mars, commence la récolte des sanguines (Sangre)… cette variété, originaire de la province de Murcie, est généralement considérée comme l'une des meilleures qui soient au monde (…) Les oranges Sangre (…) ont la peau fine, mais coriace. Leur jus, très riche, ne perd son acidité qu'à la complète maturité du fruit.
P. Robert, les Agrumes dans le monde, p. 278.

Encyclopédie Universelle. 2012.