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rumination

rumination [ ryminasjɔ̃ ] n. f.
XIVe fig.; de ruminer
1(1615) Fonction physiologique des ruminants qui consiste à faire remonter les aliments de la panse pour les mâcher avant de les avaler définitivement. régurgitation.
2Fig. Action de ruminer (2 o), de réfléchir sans fin (à qqch.). « ce pouvoir de remâchement et de rumination du passé » (F. Mauriac).

rumination nom féminin (latin ruminatio) Action de ramener dans la bouche, pour les mâcher, les aliments qui ont déjà séjourné dans la panse, ou rumen. (Les tylopodes [chameaux et lamas] et les ruminants proprement dits pratiquent la rumination.) Littéraire. Action de ruminer sans fin une idée, un sentiment dans son esprit. Méditation irrépressible et anxieuse de la même préoccupation.

rumination
n. f.
d1./d Chez les ruminants, action de ramener les aliments, après une première déglutition, de la panse dans la bouche pour les mâcher de nouveau.
d2./d Fig. Fait de ressasser.

⇒RUMINATION, subst. fém.
A. — 1. PHYSIOL. ANIM. Processus par lequel les ruminants régurgitent les aliments emmagasinés dans le rumen et les mastiquent de nouveau avant de les avaler définitivement. Synon. rare ruminement. La rumination des chameaux meublait le silence d'un bruit mou, baveux (ARNOUX, Juif Errant, 1931, p. 43). Le magistrat tourne la tête avec la lenteur maussade de bœufs qu'on dérange en pleine rumination (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 99). V. météorisme ex. de Nocard, Leclainche.
2. P. anal., rare. [En parlant d'une pers.] Mastication. Malcourtois (...) entendait le bruit de ses mâchoires, un bruit lent, régulier, bovin. Et les minutes passèrent sans qu'il y eût rien autre chose que cette rumination placide (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 195).
B. — Au fig.
1. Action de ruminer (v. ce mot B 1 a); pensée approfondie portant sur un sujet particulier. Synon. méditation, réflexion, ruminement (rare). Une nuit de discussion avec lui-même, d'inutile rumination, a suffi pour faire de lui un autre homme, aussi faible qu'une femme (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1461). Je décide que j'inclinerai le Bloc-Notes vers la méditation, les ruminations qui naissent d'une lecture (MAURIAC, Bloc-Notes, 1958, p. 245).
2. En partic.
a) Action de revenir sans cesse en esprit sur le même sujet. Synon. remâchement, ressassage (dér. s.v. ressasser), ressassement (dér. s.v. ressasser), ruminement (rare). À mon âge on se confine dans le souvenir et la rumination (ARNOUX, Rossignol napol., 1937, p. 225). L'émotivité liée à la rumination du passé [explique] une forte propension à l'idée fixe (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 25).
PSYCH. Rumination (mentale). ,,Ressassement incoercible d'idées sombres, de prévision pessimiste dans les états dépressifs et les délires de persécution`` (PEL. Psych. 1976). Quand ces agitations forcées de la pensée sont diffuses, elles forment les phénomènes connus, sous le nom de fuite de la pensée, de mentisme, de rumination mentale (JANET, Obsess. et psychasth., t. 2, 1903, p. 106). V. désaccorder ex. 1.
b) Idée qui occupe de façon obsédante l'esprit d'une personne. Synon. hantise, idée fixe, remâchement (dér. s.v. remâcher), ressassage (dér. s.v. ressasser), ressassement (dér. s.v. ressasser). Pendant quelques heures, le psychasthénique (...) se libère de ses ruminations obsédantes (DELAY, Psychol. méd., 1953, p. 225). En vérité, il n'avait pas besoin de Lambert, mais il souhaitait l'arracher à ses ruminations (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 294). V. chose ex. 32.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Fin XIVe s. « action de réciter par cœur, en chuchotant » (EUSTACHE DESCHAMPS, Œuvres, IX, 203, 6199 ds T.-L.); 2. 1732 « action de remâcher les aliments » (Trév.). Empr. au lat. ruminatio « rumination »; fig. « répétition; réflexion », dér. de ruminare (v. ruminer). Fréq. abs. littér.:102.

rumination [ʀyminɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. XIVe, fig. ruminacion; de ruminer.
1 (1615). Fonction physiologique des ruminants qui consiste à faire revenir les aliments de l'estomac pour les mâcher avant de les avaler définitivement. Mérycisme, ruminement.
1 Thérèse regardait le buste de Bernard penché sur l'assiette (…) elle entendait cette lente mastication, cette rumination de la nourriture sacrée.
F. Mauriac, Thérèse Desqueyroux, V.
2 (XXe). Fig. Action de ruminer (2.), de réfléchir sans fin (à qqch.). Ruminement.
2 Mais rien n'était plus étranger à Mathilde que ce pouvoir de remâchement et de rumination du passé dont il abusait (…)
F. Mauriac, les Anges noirs, III, (1936).
Didact. (Psychopath.). || Rumination mentale : fait de ressasser toujours des pensées à caractère obsessionnel, qui ne peuvent être éliminées du champ de la conscience. || Rumination mentale des psychasthéniques.

Encyclopédie Universelle. 2012.