roc [ rɔk ] n. m.
1 ♦ Littér. Bloc ou masse de pierre dure formant une éminence sur le sol. ⇒ pierre, 1. rocher. « Oh ! que la mer est sombre au pied des rocs sinistres ! » (Hugo). Cour. Dur, ferme, insensible, solide comme un roc. C'est un roc ! « j'ai vu l'ami Cinq-Mars; [...] toujours ferme comme un roc. Ah ! voilà ce que j'appelle un homme ! » (Vigny).
2 ♦ Matière rocheuse et dure. Corniche creusée, taillée dans le roc. « Le roc de l'île est de nature si dure que les plus puissants obus n'y causaient que des égratignures » (A. Gide). Loc. Bâtir sur le roc : faire une œuvre durable.
⊗ HOM. Rock, roque.
● roc nom masculin (forme masculine de roche) Masse de pierre très dure et cohérente qui fait corps avec le sous-sol : Habitation creusée dans le roc. Symbole littéraire de fermeté ou d'insensibilité : C'est un roc, rien ne peut le toucher. ● roc (homonymes) nom masculin (forme masculine de roche) rauque adjectif rauque forme conjuguée du verbe rauquer rauquent forme conjuguée du verbe rauquer rauques forme conjuguée du verbe rauquer rock nom masculin roque nom masculin roque forme conjuguée du verbe roquer roquent forme conjuguée du verbe roquer roques forme conjuguée du verbe roquer ● roc (synonymes) nom masculin (forme masculine de roche) Masse de pierre très dure et cohérente qui fait corps...
Synonymes :
- pierre
- roche
- rocher
● roc
nom masculin
(persan ruh, tour)
Nom donné aux tours du jeu d'échecs.
Meuble héraldique figurant une tour de jeu d'échecs. (On dit aussi roc d'échiquier.)
● roc (homonymes)
nom masculin
(persan ruh, tour)
rauque
adjectif
rauque
forme conjuguée du verbe rauquer
rauquent
forme conjuguée du verbe rauquer
rauques
forme conjuguée du verbe rauquer
rock
nom masculin
roque
nom masculin
roque
forme conjuguée du verbe roquer
roquent
forme conjuguée du verbe roquer
roques
forme conjuguée du verbe roquer
roc
n. m. Masse de pierre très dure qui fait corps avec le sol; matière rocheuse.
|| Par métaph. Symbole de solidité. Cet homme est un roc. Bâtir sur le roc: faire oeuvre solide, durable.
I.
⇒ROC1, subst. masc.
A. — 1. Bloc de pierre très dure dressé au-dessus du sol. Les horizons pleins d'ombre et de rocs chevelus, Et d'arbres effrayants que l'homme ne voit plus (HUGO, Légende, t. 1, 1859, p. 29). Ruskin décrit quelque part une petite clairière qu'il vit dans le Jura, près du fort de Joux: des sapins noirs, un roc altier, abrupt, pathétique, un aigle solitaire dans le grand ciel muet (MILLE, Barnavaux, 1908, p. 166).
— Rare, littér. Pierre qui affleure ou émerge, récif. Ce n'est ni la colère des vents, ni celle des flots (...) qui font sombrer un vaisseau (...). C'est le roc caché sous la mer (DUMAS père, C. Howard, 1834, I, 4, p. 221).
SYNT. Roc aigu, escarpé, nu, sauvage, stérile, suspendu, vif; aspérités, flanc du roc; du haut, au pied, sur la pointe du roc; creusé dans le roc.
2. P. méton., au sing. Matière minérale caractérisée par sa grande cohérence et son extrême dureté. Vitellius (...) exigea qu'on lui ouvrît les chambres souterraines de la forteresse. Elles étaient taillées dans le roc en hautes voûtes (FLAUB., Hérodias, 1877, p. 164). Les hommes qui ont vécu sur cette terre où le roc est à fleur de peau, ou plutôt même la peau est partout percée par le roc, n'ont pu subsister qu'en déplaçant et replaçant les pierres (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 260).
3. [Dans des compar., pour souligner la fermeté ou la dureté de qqn] Dur, solide comme un roc. Pauvre petite femme! pensa-t-il avec attendrissement. Elle va me croire plus insensible qu'un roc; il eût fallu quelques larmes là-dessus; mais, moi, je ne peux pas pleurer; ce n'est pas ma faute (FLAUB., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 44). Nous avons vu la Grande-Bretagne, sous l'impulsion d'un Wilson Churchill, tenir ferme comme un roc sous les avalanches de bombes de l'invasion aérienne (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 674).
B. — P. anal. ou au fig.
1. Personne forte et résistante; personne qui ne manifeste pas de sensibilité. Vous êtes un roc! me dit-elle; vous n'êtes pas capable de la plus petite concession pour rester près de moi et me donner du courage! (SAND, Mlle de La Quintinie, 1863, p. 145). Le docteur a le droit de parler: il n'a pas manqué sa vie; il a su se rendre utile. Il se dresse, calme et puissant, au-dessus de cette petite épave; c'est un roc (SARTRE, Nausée, 1938, p. 94).
♦ Cœur de roc. Cœur insensible. Synon. cœur de roche. — (...). Elle a un cœur de roc, avec son air de tout donner aux autres (...). — Mademoiselle Pauline, un cœur de roc! oh! Madame peut-elle dire ça! (ZOLA, Joie de vivre, 1884, p. 929).
2. Bâtir sur le roc. Faire une œuvre sur des bases solides. Anton. bâtir sur le sable (v. bâtir2 I B 2). Certaines personnes, jugeant impertinemment des choses de l'Église, ont parlé d'un « glissement à gauche »: comme si ce qui est bâti sur le roc pouvait glisser à droite ou à gauche (MARITAIN, Primauté spirit., 1927, p. 126).
3. Roc de/des + subst. [Souligne ce qu'il y a de solide, d'inébranlable dans le subst.] Il y avait une distance que ces messieurs avaient tort d'oublier, entre l'extrême portée de leurs sondages et le roc des faits (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 27). En 1788, Kant réédifia effectivement la métaphysique sur le roc de la conscience morale (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 72).
— P. métaph. Il faut créer une opposition sur le roc des idées et non sur la poussière des intérêts et des personnalités (LAMART., Corresp., 1836, p. 235).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. rock1 et 2, roque. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1470 « rocher » (GEORGE CHASTELLAIN, Chronique, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 1, p. 278); 2. fig. 1626 « se dit d'une personne insensible » (HARDY, Triomphe d'amour, 180 ds IGLF). Forme masc. de roche1. Fréq. abs. littér.:1 422. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 2 815, b) 2 643; XXe s.: a) 1 675, b) 1 220. Bbg. BLOCHW.-RUNK. 1971, p. 482. — GERMAIN (J.). Les Carrières... Cah. Inst. Ling. Louvain. 1981, t. 7, p. 233.
II.
⇒ROC2, subst. masc.
HÉRALD. Meuble figurant la tour du jeu d'échecs. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc.:[]. Homon. rock1 et 2, roque. Étymol. et Hist. 1. Ca 1150 « nom de la tour au jeu des échecs » (Conte de Floire et Blancheflor, éd. J.-L. Leclanche, 2217); 2. 1581 hérald. (DE BARA, Blason des armoiries, 29). Empr. à l'ar. « tour (aux échecs) » et également « char, chariot » (dans un gloss. lat. ar. du XIIe s. ds DOZY t. 1, p. 518a), lui-même empr. par l'intermédiaire du persan à une lang. de l'Inde (bengali roth « char », skr. ratha- « char, char de guerre »). Cf. DOZY, loc. cit.: « ce jeu [les échecs] est modelé sur l'armée indienne, qui était composée d'éléphants (, le fou), de chevaux, de piétons et de chars » (cf. également FEW t. 19, p. 147; LOK. n ° 1727). Vers la fin du XVIIe s., roc a été évincé par tour comme en attestent FUR. 1694 (,,roc... qu'on appelle autrement tour``) et Ac. 1740 (,,roc... qu'on appelle plus communément tour``). Bbg. KIDMAN (J.). Les Empr. lexicol. du fr. à l'esp. des orig. jusqu'à la fin du 15 e s. Paris, 1969, pp. 225-227.
ÉTYM. 1798, rock; roc, début XVIIIe, Galland; ruc, 1298, Marco Polo; arabe-persan rŭh « oiseau fabuleux » proprt « tour ».
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♦ Oiseau fabuleux des légendes orientales, d'une force et d'une taille prodigieuses. — Appos. || L'oiseau roc.
0 Cependant les deux rocs approchèrent en poussant des cris effroyables, qu'ils redoublèrent quand ils eurent vu l'état où l'on avait mis l'œuf, et que leur petit n'y était plus. Dans le dessein de se venger, ils reprirent leur vol du côté où ils étaient venus et disparurent quelque temps (…) Ils revinrent, et nous remarquâmes qu'ils tenaient entre leurs griffes chacun un morceau de rocher d'une grosseur énorme.
A. Galland, les Mille et Une Nuits, Ve voyage de Sindbad le Marin.
REM. Ce terme désignait aussi une pièce au jeu d'échecs, « la tour ».
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DÉR. Roquer.
HOM. 1. Roc, 2. roc, 2. rock, roque.
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1. roc [ʀɔk] n. m.
ÉTYM. 1512; forme masc. de roche.
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1 (Un, des rocs). Littér. Bloc ou masse de pierre dure formant une éminence sur le sol. ⇒ Pierre, roche, rocher. || Rocs tombés (→ Muraille, cit. 8). || Des rocs calcinés (cit. 2). — Vx. Montagne, rocher. || Un roc inaccessible (cit. 1).
1 Oh ! que la mer est sombre au pied des rocs sinistres !
Hugo, les Années funestes, XIX.
1.1 Un roc isolé, long de trente pieds, large de quinze, émergeant de dix à peine, tel était le seul point solide que n'eussent pas envahi les flots du Pacifique.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. II, p. 859.
2 (Le roc). Roche dure, matière rocheuse. || Creuser le sol, la terre, et trouver le roc (→ Irrésolu, cit. 1). || Bâtir (cit. 8) sur le roc. || Corniche (cit. 6), galerie (cit. 3), grotte (cit. 2) taillée dans le roc. || Le roc d'une caverne (cit. 2). || Aspérités (cit. 2) du roc.
2 (…) le roc de l'île est de nature si dure que les plus puissants obus n'y causaient que des égratignures.
Gide, Journal, 27 juin 1943.
3 (1665). Par métaphore, fig. || Le roc ou un roc (1.), symbole de dureté, de solidité (→ Factice, cit. 10). || D'une solidité de roc (→ Fléchir, cit. 13). — ☑ Dur, ferme, insensible (cit. 8) comme un roc. || C'est un roc ! (→ Échouer, cit. 5).
3 (…) j'ai vu l'ami Cinq-Mars; il est bon, très bon, toujours ferme comme un roc. Ah ! voilà ce que j'appelle un homme !
A. de Vigny, Cinq-Mars, XIV.
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HOM. 2. Roc, rock, roque.
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2. roc [ʀɔk] n. m.
ÉTYM. 1581; « la tour », v. 1170; persan ruh « tour, aux échecs ».
➪ tableau Mots français d'origine arabe.
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♦ Blason. Meuble figurant la tour du jeu d'échecs.
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HOM. 1. Roc, rock, roque.
Encyclopédie Universelle. 2012.