réséda [ rezeda ] n. m.
• 1562, rare av. 1750; lat. reseda, de resedare « calmer », en raison des propriétés médicinales que l'on attribuait à cette plante
1 ♦ Plante à fleurs blanchâtres ou jaunâtres disposées en grappes, répandue en Europe et dans le bassin méditerranéen. Réséda des teinturiers, appelé aussi herbe-aux-juifs. ⇒ gaude. Le réséda odorant est cultivé comme plante d'ornement. « L'odeur fade du réséda » (Verlaine).
2 ♦ Couleur d'un vert jaunâtre. « Les yeux de l'incroyable fille [...] passaient ensuite au réséda de l'espérance » (Bloy). — Adj. inv. Des uniformes réséda.
● réséda nom masculin (latin reseda) Herbe (résédacée) aux petites fleurs en grappes verdâtres, jaunes ou rougeâtres, au fruit en capsule, telle que la mignonnette.
réséda
n. m. Plante dicotylédone des régions méditerranéennes dont les petites fleurs, blanches ou jaunes, groupées en inflorescences, dégagent un parfum puissant.
⇒RÉSÉDA, subst. masc.
A. — BOT. Plante herbacée, dicotylédone dialypétale (de la famille des Résédacées), généralement caractérisée par des feuilles alternes, des petites fleurs irrégulières, de quatre à sept pétales, jaunâtres ou blanchâtres, disposées en grappe plus ou moins allongée, et répandue dans les régions tempérées, notamment le bassin méditerranéen. Elles iront recueillir le pollen rouge du réséda (MAETERL., Vie abeilles, 1901, p. 123).
♦ Réséda jaunâtre/réséda des teinturiers. Réséda à fleurs jaunes, utilisé autrefois comme plante tinctoriale. Synon. gaude, herbe aux juifs. (Dict. XIXe et XXe s.). Réséda jaune. Réséda à fleurs jaune verdâtre, répandu dans les lieux arides (Dict. XIXe et XXe s.). Réséda (odorant, des jardins). Réséda à fleurs blanc verdâtre, odorantes, cultivé comme plante ornementale et utilisé en parfumerie. Synon. herbe d'amour, mignonnette. Pot de réséda. La mollesse odorante que lui communiquait la proche corbeille de résédas (NOAILLES, Nouv. espér., 1903, p. 70).
B. — P. méton.
1. [P. réf. aux fleurs du réséda odorant] Vert pâle tirant sur le jaune ou le gris.
a) Empl. adj. inv., en appos. couleur (ou vert) réséda ou, p. ell., réséda. Les tentures réséda éteignaient un peu l'éclat des lumières (ZOLA, Page amour, 1878, p. 889). À côté des verts réséda pâlissant jusqu'au soufre, les roses atténués (LORRAIN, Âmes automne, 1898, p. 33).
b) Empl. subst. masc. Les cachemires de nuance claire (...), les maïs, les réséda, les myosotis (MALLARMÉ, Dern. mode, 1874, p. 781). Nous avons fait la guerre, porté les couleurs de nos nations, le bleu horizon, le gris, le kaki, le réséda (GUÉHENNO, Journal homme 40 ans, 1934, p. 82).
2. Parfum extrait du réséda. Nous ne rapportions plus l'odeur du tabac fumé en cachette, mais le parfum des petites Américaines. Était-ce le géranium ou le réséda? (LARBAUD, F. Marquez, 1911, p. 41). P. métaph. Flava, tu es le flacon le plus odorant, le réséda le plus suave, le baume arabique le plus précieux! (BOREL, Champavert, 1833, p. 238).
REM. Résédacées, subst. fém. plur., bot. Famille de plantes phanérogames angiospermes qui a pour type le genre réséda. Les fleurs des Résédacées sont zygomorphes (...) ni l'ovaire ni le fruit (une capsule) de ces Angiospermes ne sont clos (Bot., 1960, p. 982 [Encyclop. de la Pléiade]).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1562 reseda (DU PINET, Histoire du Monde de Pline, XXVII, 12, t. 2, p. 382: une certaine herbe [...] que ceux de la Romaigne appellent Reseda), attest. isolée, à nouv. 1750 (DALIBARD, Obs. sur le réséda à fleur odorante ds Mém. de math. et de phys., p. 96); 1659 resede (N. DUEZ, Dittionario italiano et francese, 504 ds Fonds BARBIER: Resede, reseda un'herba); 1723 resida (LÉMERY, Traité Universel des drogues simples, Paris, D'Houry, p. 659 ds QUEM. DDL t. 34: Phyteuma est une espèce de Resida); 2. 1864 « couleur d'un vert jaunâtre » (BARB. D'AUREV., Memor. pour l'A... B..., p. 426: ma chambre jaune de réséda); 1874 (MALLARMÉ, loc. cit.); 1878 adj. (ZOLA, loc. cit.). Empr., par l'intermédiaire des trad. de Pline (comme pour l'ital., cf. infra) au lat. reseda « réséda », empl. subst. de reseda, impér. de resedare « calmer (un mal), guérir », dér. de sedare « calmer, apaiser » (cf. sédatif), préf. re- (re-). D'apr. Pline (Hist. nat. 27, 131 ds ANDRÉ Bot. et OLD), le réséda était censé faire disparaître les abcès et les inflammations, et en l'appliquant, on prononçait cette formule: Reseda morbos reseda. En ital., resèda est att. en 1561 dans une trad. de Pline (PRATI). Fréq. abs. littér.:90. Bbg. BALDINGER (K.). À propos de l'infl. de la lang. sur la pensée. R. Ling. rom. 1973, t. 37, n ° 147/148, pp. 259-260; Die Reseda im Spielfeld der Linguistik. Washington, 1964, pp. 41-46.
réséda [ʀezeda] n. m.
ÉTYM. 1562; rare av. 1659; lat. reseda, impér. de resedare « calmer », en raison des propriétés médicinales qu'on attribuait à cette plante.
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1 Plante herbacée (Résédacées), à fleurs blanches ou jaunâtres disposées en grappes, aux nombreuses variétés répandues en Europe et dans le Bassin méditerranéen. || Principales variétés de réséda : réséda des teinturiers ou herbe-aux-juifs (⇒ Gaude), cultivée autrefois comme plante tinctoriale; réséda odorant ou mignonnette ou herbe d'amour, cultivée comme plante d'ornement pour son parfum agréable. || La Rose et le Réséda, poème d'Aragon.
1 Même j'ai retrouvé debout la Velléda,
Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue,
— Grêle, parmi l'odeur fade du réséda.
Verlaine, Poèmes saturniens, « Melancholia », III.
1.1 (…) le long des chemins le petit clocher du réséda (…)
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 461.
2 Suivant les divers états de son âme, les yeux de l'incroyable fille (…) s'injectaient passionnément d'écarlate, de rouge de cuivre, de points d'or, passaient ensuite au réséda de l'espérance (…)
Léon Bloy, le Désespéré, p. 154.
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DÉR. Résédacées.
Encyclopédie Universelle. 2012.