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rentré

rentré, ée [ rɑ̃tre ] adj. et n. m.
• 1670; de rentrer
1Qu'on a réprimé, refoulé (sentiments). Colère rentrée, contenue sans perdre de sa force. « Plus de rages rentrées » (Sarraute).
2Creux. Des joues rentrées. 2. cave, creux. Le ventre rentré, qu'on s'efforce de rendre plat.
3 N. m. Cout. Un rentré : un repli du tissu sur l'envers.

rentré nom masculin Repli du tissu sur l'envers d'un vêtement. ● rentré (homonymes) nom masculin rentré adjectif rentrée nom féminin rentrer verbe

rentré, ée
adj. et n. m.
d1./d adj. Que l'on ne peut ou que l'on ne veut extérioriser (sentiments). Colère rentrée.
d2./d n. m. COUT Repli du tissu maintenu vers l'intérieur par une couture.

⇒RENTRÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst. masc.
I. — Part. passé de rentrer.
II. — Adjectif
A. — [En parlant d'une partie du corps]
1. Enfoncé dans la masse du corps. Il se laisse glisser plus bas, et pendant un moment, le cou rentré dans les épaules, ses ailes fauves étendues, il plane (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 331).
2. Tourné vers l'intérieur. Son front busqué, sa bouche rentrée, que la jeunesse décorait jadis de teintes fines, changeaient alors son air, naturellement dédaigneux, en un air rechigné (BALZAC, Cous. Pons., 1847, p. 32).
3. Creusé. Une plaque grise de barbe feutre sa joue rentrée (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 86). Empl. subst. La blondeur des poils, le rentré des joues, le modelé des hanches (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 76).
B. — [En parlant de la voix, du ton, du comportement] Contenu. Évidemment, approuve Porchon. Il a prononcé ce seul mot d'une voix rentrée, sans timbre (GENEVOIX, Nuits de guerre, 1917, p. 30). Les paroles montaient à ses lèvres, et elle les murmurait d'une voix ardente et rentrée qui l'épuisait comme des cris (CHARDONNE, Épithal., 1921, p. 112).
C. — [En parlant d'un sentiment] Qu'on n'extériorise pas. La haine, la joie, la tromperie, la colère qui nous ont été données pour paraître à la surface, sont des passions d'autant plus dangereuses qu'elles sont rentrées (CHAMPFL., Bourgeois Molinch., 1855, p. 152). C'est bien plutôt au mode de travail auquel votre administration, votre régie (...) m'ont contraint, que je fais allusion, aux amertumes et aux colères rentrées que j'ai éprouvées patiemment (VILAR, Tradition théâtr., 1963, p. 109).
III. — Susbst. masc.
A. — COUT. Bord du tissu replié vers l'intérieur. Ce point [de chausson] offre le grand avantage de supprimer le double rentré des ourlets (DREYFUS, Manuel apiéceur, av. 1953, p. 9).
B. — JEUX DE CARTES. Cartes qui rentrent (à un joueur, à quelqu'un qui tire les cartes). Ce rentré de piques annonce entre vous des difficultés (MORAND, Eur. gal., 1925, p. 8).
Prononc.:[]. Fréq. abs. littér.:3 178. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 4 654, b) 4 628; XXe s.: a) 4 679, b) 4 250.

Encyclopédie Universelle. 2012.