renonciation [ rənɔ̃sjasjɔ̃ ] n. f.
• 1247; lat. renuntiatio, de renuntiare → renoncer
♦ Le fait de renoncer (à un droit, à une charge); l'acte par lequel on y renonce. ⇒ abandon. Renonciation à une hypothèque, à une succession. Absolt La renonciation d'un héritier. — Renonciation au trône. ⇒ abdication.
♢ Cour. Action de renoncer à, d'abandonner (un bien moral). ⇒ abdication. Renonciation à une opinion, à sa foi, à sa liberté. Renonciation à un projet. ⇒ abandon, démission.
⊗ CONTR. 1. Appropriation. Acceptation.
● renonciation nom féminin (latin renuntiatio, de renuntiare) Littéraire. Fait de renoncer à quelque chose, d'abandonner : Renonciation à un projet. Action d'abandonner son droit soit sur un bien ou un ensemble de biens (renonciation à un usufruit, à une succession), soit à un moyen de défense, soit à une fonction (renonciation au trône). ● renonciation (difficultés) nom féminin (latin renuntiatio, de renuntiare) Emploi De ces deux mots qui désignent le fait de renoncer, le premier s'applique au domaine moral (renoncement au monde, aux plaisirs) ; c'est un synonyme de détachement, de sacrifice, souvent employé dans le domaine religieux. Le second s'emploie dans le langage courant (renonciation à un projet) ou dans celui du droit (renonciation à un héritage) ; il est synonyme d'abandon. ● renonciation (synonymes) nom féminin (latin renuntiatio, de renuntiare) Littéraire. Fait de renoncer à quelque chose, d'abandonner
Synonymes :
- abandon
- adieu
renonciation
n. f. DR Action de renoncer à un droit.
— Acte par lequel on renonce à un droit. Signer une renonciation.
⇒RENONCIATION, subst. fém.
A. — Renonciation (à qqc.). Action d'abandonner la jouissance ou la possession d'une chose, la prétention à quelque chose; résultat de cette action. Synon. abandon, renoncement. Aujourd'hui où il y a chez lui [Zola] une renonciation bien manifeste à l'écriture, le livre qu'il publie est déclaré un chef-d'œuvre, un mot bien rarement employé par la critique pour le livre vivant, pour le livre d'un jeune (GONCOURT, Journal, 1877, p. 1174). Une renonciation universellement consentie à l'utilisation de l'uranium comme source d'énergie (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 56).
— DR. Acte par lequel une personne abandonne son droit sur un bien ou un ensemble de biens, un moyen de protection ou de défense contre la prétention d'un tiers, une charge publique ou familiale dont elle était investie (d'apr. CAP. 1936). Synon. abandon, désistement. Renonciation in favorem, à succession. Je (...) parviens à lui faire signer un acte de renonciation à la maison dont je lui avais donné l'usufruit un jour de sottise (GIDE, Journal, 1909, p. 275):
• La veuve qui n'a point fait sa renonciation dans le délai ci-dessus prescrit, n'est pas déchue de la faculté de renoncer si elle ne s'est point immiscée et qu'elle ait fait inventaire; elle peut seulement être poursuivie comme commune jusqu'à ce qu'elle ait renoncé, et elle doit les frais faits contre elle jusqu'à sa renonciation.
Code civil, 1804, art. 1459, p. 268.
B. — Renonciation (à qqn). Fait de cesser de fréquenter quelqu'un, de cesser de prétendre à sa main. Aux yeux de madame Gérard il n'avait pas dû paraître très amoureux: à peine quelques mots étranglés étaient sortis de sa bouche. Il avait si bien fait, qu'il venait de signer sa renonciation à Henriette (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p. 118).
— Au fig. Détachement de soi-même. L'objet de leur passion [aux passionnés], c'est leur tout. N'agir qu'en vue du tout et pour le tout, en jouir, c'est être raisonnable, libre, heureux. Et ils s'estiment raisonnables, libres, heureux; dans leur soumission totale et leur renonciation complète, ils pensent trouver affranchissement et joie parfaite (BLONDEL, Action, 1893, p. 176).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1266 dr. (ap. TUETEY, Et. sur le droit munic. en Fr.-Comté, p. 190 ds GDF. Compl.); 2. 1662 « abandon de soi-même » (PASCAL, Pensées, éd. Lafuma, p. 618). Empr. au lat. renuntiatio « déclaration, annonce », dans la lang. jur. tardive « renonciation ». Fréq. abs. littér.:138.
renonciation [ʀ(ə)nɔ̃sjɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1247; lat. renuntiatio, de renuntiare. → Renoncer.
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1 Dr. Le fait de renoncer (à un droit, à une charge…); acte par lequel on renonce. ⇒ Abandon, délaissement (spécialt). || La renonciation par qqn à qqch.; la renonciation de qqn (à qqch.). || Renonciation à un droit sur des biens : à un usufruit, à une servitude, à une hypothèque, à une succession; renonciation à la communauté conjugale. — (Sans compl. en à). || La renonciation d'un héritier (⇒ Héritage). || Renonciation à un acte de procédure; à la prescription, à une exception… || Renonciation à une charge, à une fonction, à la puissance paternelle, à la tutelle. || Renonciation au trône (d'un prétendant, d'un souverain régnant). ⇒ Abdication (→ Malintentionné, cit. 1). || Clauses de renonciation.
1 (…) Charles fut emmené par Grandet au Tribunal de Première Instance avec la solennité que les gens de province attachent à de tels actes, pour y signer une renonciation à la succession de son père.
Balzac, Eugénie Grandet, Pl., t. III, p. 588.
2 Des magistrats religieux et fiscaux commencèrent une visitation des monastères. La loi, toujours respectée en ce pays, exigeait que l'on obtînt des moines une renonciation volontaire.
A. Maurois, la Vie de Byron, I, I.
2 Cour. Le fait de renoncer à qqch. (spécialt, à un bien moral). || Une renonciation absolue à toute idée de plaire (→ Négligemment, cit. 1). ⇒ Abdication, démission. || Renonciation aux espérances. ⇒ Enterrement (fig.). || Renonciation à une opinion, à sa foi (⇒ Abjuration, apostasie), à un projet. ⇒ Abstention, démission, inaction.
3 L'abnégation complète de soi-même, dont je viens de parler, l'attente continuelle et indifférente de la mort, la renonciation entière à la liberté de penser et d'agir, les lenteurs imposées à une ambition bornée et l'impossibilité d'accumuler des richesses, produisent des vertus qui sont plus rares dans les classes libres et actives.
A. de Vigny, Servitude et Grandeur militaires, I, III.
REM. Renonciation et renoncement. Dans la langue moderne, renonciation s'emploie surtout dans le domaine juridique (→ ci-dessus, 1.), et renoncement en matière de morale et de religion. Il n'en allait pas toujours de même dans la langue classique. Dans la phrase du Mémorial de Pascal (« Renonciation totale et douce »), on attendrait plutôt renoncement (→ aussi Renoncer, cit. 21).
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CONTR. Appropriation, aspiration. — Acceptation.
Encyclopédie Universelle. 2012.