remplumer [ rɑ̃plyme ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Recouvrir de plumes. — Pronom. (1587) Se couvrir de nouvelles plumes.
2 ♦ (1400) Fam. Rétablir la situation financière de (qqn).
♢ (1611) Fam. Redonner de l'embonpoint à (qqn). Ses deux semaines de congé l'ont bien remplumé. — Pronom. Il s'est vite remplumé.
⊗ CONTR. Déplumer (se).
● remplumer verbe transitif Regarnir de plumes. Familier. Redonner une certaine prospérité, rétablir les finances : Son mariage l'avait remplumé.
remplumer (se)
v. Pron.
d1./d Se couvrir de plumes nouvelles, en parlant des oiseaux.
d2./d Fam. Reprendre du poids.
⇒REMPLUMER, verbe trans.
A. — Rare
1. Vx. Regarnir (quelque chose) de plumes. Il faut remplumer ce clavecin (Ac.).
2. Empl. pronom. réfl. Se regarnir de plumes. Anton. se déplumer. Des oiseaux qui commencent à se remplumer (Ac.).
B. — Familier
1. a) Engraisser, faire grossir un animal ou une personne qui est trop maigre. Anton. amaigrir. La lettre de Rachilde concerne un chat hospitalisé il y a quelque temps, maigre, abîmé (...) et qu'on espérait placer après l'avoir remplumé (LÉAUTAUD, Journal littér., 2, 1908, p. 237). Part. passé en empl. adj. Anton. amaigri. [Le commandant] les laissa s'égarer sur des animaux remplumés pour les ventes comme des volailles pour les expositions d'aviculture (MORAND, Extrav., 1936, p. 23).
b) Empl. pronom. réfl. Reprendre des forces, de la vigueur, de l'embonpoint. Synon. engraisser; anton. s'étioler, se déplumer, maigrir. Tu vas d'abord te remplumer... je veux te voir (...) rebondi! gavé! gras du bide (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 689). Il y a maintenant presque un an que j'ai quitté le camp, je me suis un peu remplumée, mais je ne crois pas que je redevienne jamais grasse: je suis sortie du camp dans un bien mauvais état (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 307). Part. passé en empl. adj. Il est un peu remplumé et moins jaunâtre et moins ridé et moins macabre, et a sa voix mielleuse de fausse confraternité (GONCOURT, Journal, 1890, p. 1244).
2. Au fig.
a) Faire prospérer quelqu'un qui était dans le besoin. Anton. déplumer. Barba lui a dit, avec un certain orgueil d'éditeur remplumant ses auteurs: « Je l'ai connu maigre, maigre, ce La Bédollière! Maintenant, il est gros et gras! » (GONCOURT, Journal, 1855, p. 219).
b) Empl. pronom. réfl. Remettre ses affaires en bon état, regagner de la fortune. Synon. reprendre du poil de la bête (v. bête1); anton. se déplumer. Il a fait de grandes pertes d'argent, mais il commence à se remplumer (Ac. 1935). Ah! Dieu, j'ai bien besoin de me remplumer (...) Quelle dèche, mon cousin! (KOCK, Compagn. Truffe, 1861, p. 99).
Prononc. et Orth.:[], (il) remplume [-plym]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) XIIIe s. [date de ms] renplumer « regarnir de plumes » (RICHARD DE FOURNIVAL, Bestiaire d'amour, éd. C. Segré, p. 87, 7, var. mss H et J, hapax); de nouv. 1499 (P. GRINGORE, Chasteau de labour, f ° 8); b) ca 1400 se remplumer « réparer ses pertes d'argent » (EUSTACHE DESCHAMPS, Œuvres, éd. Queux de Saint-Hilaire, t. 6, p. 154, 212); 1587 « se garnir de nouvelles plumes, après la mue (en parlant des oiseaux) » (CHOLIÈRES, Les Après-dînées, éd. Tricotel et Jouaust, t. 2, p. 35); 1611 « se rétablir d'une maladie, se rengraisser » (COTGR.). Dér. de emplumer; préf. r[e]-.
remplumer [ʀɑ̃plyme] v. tr. et pron.
ÉTYM. XIIIe; de re-, et emplumer.
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1 Recouvrir de plumes. || Remplumer un oiseau empaillé. — Pron. (1587). || Se remplumer : se couvrir de nouvelles plumes.
2 (1400). Fam. Rétablir la situation financière de (qqn). || Si une bonne affaire ne le remplume pas sous peu, il va sûrement faire faillite.
3 (1611). Fam. Redonner de l'embonpoint à (qqn). || Ses deux semaines de congé l'ont bien remplumé. || Profitez bien de vos vacances, vous avez besoin de vous remplumer.
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Encyclopédie Universelle. 2012.