regardant, ante [ r(ə)gardɑ̃, ɑ̃t ] adj.
1 ♦ Vx Qui regarde. Blas. Animal regardant, qui tourne la tête et regarde en arrière.
2 ♦ (1694) Mod. Qui regarde à la dépense. ⇒ avare, 1. chiche, économe (cf. Près de ses sous). « Maman est riche, mais elle est regardante » (Guilloux).
⊗ CONTR. Dépensier, prodigue.
● regardant, regardante adjectif Qui regarde de trop près à la dépense. ● regardant, regardante (synonymes) adjectif Qui regarde de trop près à la dépense.
Synonymes :
- avare
- chiche
- mesquin
- pingre
- serré
- tatillon
- vétilleux
Contraires :
- dépensier
- désintéressé
- généreux
- large
- négligent
- prodigue
regardant, ante
adj. Qui regarde trop à la dépense; parcimonieux.
— Par ext. (Surtout en tournure nég.) Attentif, rigoureux. Il n'était pas très regardant sur leurs agissements.
⇒REGARDANT, -ANTE, part. prés., adj. et subst.
I. — Part. prés. de regarder.
II. — Adj. et subst.
A. — Adjectif
1. Qui regarde. Si au moins il n'y avait eu qu'une seule chevelure rousse, qu'une seule paire d'yeux bleus, on aurait pu garder contenance. Mais ainsi, devant la double beauté et la double douceur, vivantes, respirantes, regardantes, il n'y avait qu'à battre en retraite au plus vite (LARBAUD, Enfantines, 1918, p. 113).
— HÉRALD. Animal regardant. Animal ``qui a la tête contournée`` (PAST. Hérald. 1979).
2. Au fig.
a) Qui examine soigneusement les choses; qui se montre exigeant. Ce qui l'éloignait des femmes, c'étaient les scrupules religieux, la croyance que son corps était un objet répugnant (il l'était en effet, mais les femmes ne sont pas si regardantes)... (MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 856). Tous les jours il travaille, dit Anne. Pour le décor, il n'est pas regardant: ça peut être dans une étable, sous la pluie, sur une place publique, mais il lui faut ses quatre heures d'écriture (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 217). V. bleusaille ex. 1.
— Regardant + compl. prép. indiquant l'obj. de l'examen. Il s'ennuya davantage à la maison, devint moins regardant à ce qui s'y passait (SAND, Fr. le Champi, 1848, p. 60). Pas regardant sur la fourniture et faisant feu de tout bois, tirant parti de chacun, même le plus puant et inconsidéré! (ARNOUX, Rhône, 1944, p. 224).
b) En partic.
) Qui regarde à la dépense. Synon. avare, chiche, pingre, près de ses sous (fam.). Mon père m'en avait toujours donné [de l'argent]; mais depuis sa mort, je suis aux mains de maman, qui est si regardante (TOULET, Tendres mén., 1904, p. 141). J'ai toujours été très « regardant » pour moi-même. Ce qui souvent a pu me faire passer pour avare; et j'étais avare vraiment dès qu'il ne s'agissait que de moi. Je tenais à me prouver que je pouvais me contenter de peu (GIDE, Journal, 1943, p. 218).
— Regardant + compl. prép. indiquant la nature de la dépense. [Je] me montrais, en matière de cotisation, le plus libéral et le moins regardant des hommes (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 276). Mario: Une si bonne maîtresse! Saint-Germain: Bonne... comme du biscuit! (...) Et pas regardante sur les liqueurs (LABICHE, Fille bien gardée, 1850, 16, p. 315).
) Regardant de sa peine. Qui ménage ses efforts. Il avait une femme travailleuse, pas regardante de sa peine, et une fille dure sur la besogne autant comme sa mère (AYMÉ, Jument, 1933, p. 263).
B. — Subst. Personne qui regarde. Ancien plafond sculpté en bois: travaux d'Hercule. Partout la massue se détache et menace d'écraser les regardants (MICHELET, Journal, 1835, p. 197):
• Les visiteurs de l'exposition du Whitney Museum ont trouvé dans l'œuvre de Jasper Johns toute une panoplie de sujets bien de chez eux: drapeaux et cartes des États-Unis, canettes de bière, baskets (...) mais l'on peut contester le manque d'engagement d'un artiste qui livre les produits de la civilisation du déchet (...) au regard du regardant « en direct » sans lui-même se prononcer.
Réalités, mai 1978, p. 52, col. 1.
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694 (1694-1878, au masc.; 1935, au masc. et au fém.). Étymol. et Hist. 1. a) 2e moit. du XVe s. [ms] subst. « spectateur » (JEAN D'AVESNES, Fille du Comte de Ponthieu (SATF), éd. Cl. Brunel, p. 58); b) 1690 adj. hérald. (FUR.); 2. a) 1611 « qui regarde de près à quelque chose » (COTGR.); b) 1690 « qui regarde à la dépense » (FUR.). Part. prés. de regarder. Fréq. abs. littér.:5 196. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 6 822, b) 11 614; XXe s.: a) 8 269, b) 5 079.
regardant, ante [ʀ(ə)gaʀdɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. XVe, n. m.; de regarder.
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♦ (1690). Blason. || Animal regardant, qui tourne la tête et regarde en arrière.
♦ N. m. (Vx). Personne qui regarde (cf. La Fontaine, Fables, X, 2). || Les regardants et les regardés. ⇒ Spectateur.
2 Fig. Qui regarde (4.), observe; attentif. (Le plus souvent en tournure négative).
1 (…) le pauvre homme était si peu regardant qu'on pouvait lui faire manger des choux pour des perdrix (…)
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 342.
♦ (1694). Mod. Qui regarde à la dépense, qui est méticuleux en ce qui concerne les dépenses. ⇒ Avare, économe.
2 Même les parents riches, s'ils ne sont pas regardants sur l'argent de poche, passent leur temps à vous faire peur par la façon dont ils parlent de l'avenir.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XIX, p. 15.
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CONTR. (Du sens 2.) Dépensier.
Encyclopédie Universelle. 2012.