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reconnu

reconnu, ue [ r(ə)kɔny ] adj.
XVIe; de reconnaître
Admis pour vrai ou pour important. C'est un fait reconnu, indiscuté. Un auteur reconnu. ⊗ CONTR. Discuté, inconnu.

reconnu, ue
adj.
d1./d Qui a été reconnu (V. reconnaître, sens I).
d2./d Dont la valeur n'est pas mise en doute. Un musicien reconnu.

⇒RECONNU, -UE, part. passé et adj.
I. — Part. passé de reconnaître.
II. — Adjectif
A. — 1. [En parlant de qqc.] Admis pour vrai. Synon. avéré, incontesté, indiscuté, notoire, patent; anton. caché, clandestin, douteux, ignoré, inconnu, méconnu, secret. Fait (universellement, unanimement) reconnu; vérité reconnue. Il existe, outre les séries de déterminations involontaires (...), une classe reconnue de phénomènes qu'on pourrait nommer les illusions de la volonté, dans lesquels la liberté s'abandonne et la personne finalement s'aliène (RENOUVIER, Essais crit. gén., 3e essai, 1864, p. XXXI). C'est un fait reconnu que notre esprit se modèle sur celui de nos maîtres, et ce qui se dit au salon se dit également à l'office (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 101).
Il est reconnu que + ind. C'est un fait incontestable que. Qu'il soit donc bien reconnu que ceux qui se refusent à éclairer le peuple sont des gens qui veulent l'exploiter, et qui ont besoin de son aveuglement pour réussir (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 341).
2. [En parlant de qqn] Dont la renommée est établie. Synon. incontesté, célèbre, notoire, public, renommé; anton. ignoré, inconnu, méconnu. Écrivain, artiste, homme politique reconnu. Les chefs reconnus des villages ne sont le plus souvent que des hommes ne jouissant d'aucune considération parmi les indigènes qu'ils sont censés de commander (GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 762). Des concerts dont les programmes ont été étudiés avec soin et sont commentés par des maîtres reconnus de la pédagogie musicale (Enseign. mus., 2, 1950, p. 6).
B. — Déclaré comme fondé, comme légitime; admis par tous. Autorité reconnue. Il ne suffit pas, en effet, pour obtenir gain de cause, de ruiner un principe reconnu, et qui a le mérite incontestable de résumer le système de nos croyances politiques (PROUDHON, Propriété, 1840, p. 128).
C. — Officiellement ou juridiquement établi. Gouvernement, État reconnu; république reconnue; droits reconnus. En France, en Autriche, en Prusse et dans la plupart des États allemands, il y a une certaine liberté des cultes, limitée aux « cultes reconnus ». Ce terme ne se trouve que dans la loi française, mais la chose existe aussi dans les pays germaniques (BLOCK, 1869 ds Doc. hist. contemp., p. 136). Les agriculteurs jeunes ayant une qualification professionnelle reconnue (brevet d'apprentissage agricole) sont aidés pour leur installation à la terre quand cette installation se réalise hors de l'exploitation familiale (BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 370).
DR. Association, fondation reconnue d'utilité publique (par décret du...). V. association A.
D. — [En parlant de qqn ou de qqc.]
1. Reconnu pour + subst. ou inf. Qui a la réputation de, qui passe pour. Synon. réputé. Puis le principe solaire ou l'élément du feu reconnu pour moteur unique (VOLNEY, Ruines, 1791, p. 283). C'était un parti pris, chez elle, de ne regarder jamais les vieillards et tous les êtres reconnus pour dire des choses tristes (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 290).
2. Reconnu comme + subst. La sinuosité, reconnue comme le principe plastique de toute la composition, exécute d'infinies paraphrases usant de toutes les possibilités de dimension, d'extension, de ramassé (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 168).
3. Reconnu + adj. Déclaré tel. Candidat reconnu apte au service militaire, bon pour le service armé; malade reconnu (atteint de telle affection). Un homme [peut être heureux], de trois parties gagnées aux échecs ou aux dominos sur un joueur reconnu fort (KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 194).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1694-1878. Fréq. abs. littér.:4 670. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 7 719, b) 6 096; XXe s.: a) 6 382, b) 6 168.

Encyclopédie Universelle. 2012.