râpe [ rap ] n. f.
• XVIe; raspe 1202; du germ. °raspôn, par le lat. raspa « grappe de raisin »
I ♦ Agric. Ce qui reste des grappes une fois qu'on les a pressées, ou que les grains sont tombés ou ont été enlevés. ⇒ 2. rafle.
♢ Ce qui reste d'un épi dont on a enlevé les grains.
II ♦ Cour.
1 ♦ Outil pour user la matière, sorte de grosse lime à larges entailles. ⇒ 1. lime. Râpe à bois. Râpe de sculpteur, de cordonnier, de plombier, de serrurier, de maçon. — Méd. Bruit de râpe, qu'on observe, à l'auscultation, dans certaines maladies de cœur.
2 ♦ (1559) Ustensile de cuisine, plaque hérissée d'aspérités, qui sert à réduire une substance en fins copeaux, en poudre. Râpe à fromage. — Par ext. Râpe à tabac.
⊗ HOM. poss. Rap.
● râpe nom féminin (de râper) Ustensile culinaire en métal perforé, hérissé d'aspérités permettant, par frottement, de réduire menu certaines substances. Dans les distilleries ou les cidreries, tambour armé de dents, tournant à grande vitesse, contre lequel sont appliquées les betteraves ou les pommes. Lime à grosses dents espacées, utilisée pour le façonnage des bois, des métaux tendres, de la pierre. Synonyme de rafle. Familier. En Suisse, personne avare : Quelle râpe ! ● râpe (homonymes) nom féminin (de râper) rap nom masculin ● râpe (synonymes) nom féminin (de râper)
Synonymes :
- rafle
râpe
n. f. (et adj. inv.)
d1./d Lime à grosses aspérités utilisée dans le travail des matières tendres. Râpe à bois.
d2./d Ustensile de cuisine servant à réduire certaines substances en poudre ou en fragments. Râpe à fromage. Syn. (Antilles fr., Haïti) grage.
d3./d (Suisse) Fam. Avare. être une drôle de râpe.
|| adj. inv. Ils sont râpe. Syn. râteau.
⇒RÂPE, subst. fém.
I. A. — Grosse lime d'acier de diverses formes (plates, rondes, droites, courbes, etc.) garnie de fortes aspérités, employée pour user par frottement des matières tendres (bois, pierre, plomb, etc.). Les ouvriers reprirent leur travail, et on entendit de nouveau crisser la râpe sur les pierres (CHARDONNE, Varais, 1929, p. 165):
• Le bon maître huchier, pour finir un dressoir,
Courbé sur l'établi depuis l'aurore ahane,
Maniant tour à tour le rabot, le bédane
Et la râpe grinçante ou le dur polissoir.
HEREDIA, Trophées, 1893, p. 93.
B. — P. anal. Ustensile de ménage hérissé d'aspérités correspondant à de petits trous, à main ou mécanique, avec lequel on réduit par frottement certaines substances en poudre, pulpe ou petits morceaux. Une râpe à fromage, à tabac. Conçoit-on qu'ils allaient se mettre en ménage sans râpe à sucre! (A. DAUDET, Sapho, 1884, p. 49). On obtient la pulpe en désintégrant la betterave avec une râpe à main (Catal. instrum. lab. (Prolabo), 1932, p. 308). Râpe à glace pour diviser finement la glace, en forme de moulin avec manivelle (Catal. instrum. lab. (Prolabo), 1933, p. 70).
P. compar. Quand il se trouve suffisamment arrosé, monsieur donne un premier coup de sonnette (...) ce sera pour toi (...) tu entreras et tu le frotteras avec un linge épais et dur comme une râpe, jusqu'à ce qu'il devienne tout rouge (LABICHE, Moi, 1864, I, 1, p. 5).
♦ P. anal. Surface rugueuse au toucher. Cette râpe, cette brosse aux poils durs vous entrait très proprement dans les pieds (PÉGUY, V.-M., comte Hugo, 1910, p. 685). Il lui caresse le visage, sans savoir, avec ses mains dures pleines de peaux mortes et de crevasses. Sa main fait la râpe sur le poil des joues (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 53).
— [Dans les distilleries et les cidreries] Tambour muni de dents, tournant à grande vitesse contre lequel s'écrasent les betteraves et les pommes qui sont réduites en pulpe. (Dict. XXe s.).
C. — PATHOL. Bruit de râpe. Bruit de souffle rude, grave ou aigu se produisant dans les cavités du cœur et que l'on observe à l'auscultation dans certaines maladies de cet organe (d'apr. GARNIER-DEL. 1972).
II. — AGRIC. Synon. de rafle1; ensemble formé par la rafle et les peaux et pépins du raisin, résidus du pressurage. Les vignerons [du Berry] continuent donc à laisser la râpe pendant la fermentation, ce qui rend détestable un vin qui pourrait être la source de nouvelles richesses et un objet d'activité pour le pays. Grâce à l'âpreté que la râpe lui communique et qui, dit-on, se modifie avec l'âge, ce vin traverse un siècle (BALZAC, Rabouill., 1842, p. 359). Les vins gris (...) sont le produit (...) de vins blancs passés sur la râpe noire, c'est-à-dire sur la partie ligneuse des grappes de raisins noirs (ALI-BAB, Gastr. prat., 1907, p. 129).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694-1740: -a-; dep. 1762: -â-. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1260 « grosse lime d'acier à entailles profondes, servant à user une matière » (Règle du Temple, éd. H. de Curzon, p. 112); 2. 1559 « ustensile de ménage, hérissé d'aspérités, qui sert à réduire une substance en poudre ou en fins copeaux » (AMYOT, Dion, 73 ds LITTRÉ). B. 1. 1374 « marc de raisin » (doc. ap. G. ESPINAS, La Vie urbaine de Douai au moyen âge, t. 4, Paris, 1913, p. 414); 2. 1563 « rafle de raisin » (B. PALISSY, Recepte véritable ds Œuvres compl., éd. A. France, p. 30); 3. 1752 « ce qui reste d'un épi dont on a enlevé les grains » (Trév.). Déverbal de râper; les sens de « rafle de raisin » et de « marc », qui se retrouvent dans d'autres lang. rom. (FEW t. 16, p. 672a), pourraient s'expliquer, d'apr. Wartburg (FEW, loc. cit.), soit par l'aspect irrégulier des rafles de raisin, soit par le fait que les marcs sont le résultat de l'action de racler. Fréq. abs. littér.:31. Bbg. Notes de lexicogr. critique. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1986, t. 24, n ° 1, p. 229. — WARTBURG (W. von). Autour d'un art. du FEW. Mod. Philol. 1940-41, t. 38, pp. 257-260.
râpe [ʀɑp] n. f.
ÉTYM. 1374, raspe; râpe, XVIe; sous la forme lat. raspa, 1202; du germanique raspôn, par le lat. raspa « grappe de raisin ».
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I Agric. Marc de raisin, ce qui reste des grappes une fois qu'on les a pressées. || La râpe sert à faire le râpé. — Ce qui reste d'une grappe de raisin ou de groseilles dont les grains sont tombés ou ont été enlevés. ⇒ Rafle.
0 Grâce à l'âpreté que la râpe lui communique et qui, dit-on, se modifie avec l'âge, ce vin traverse un siècle.
Balzac, la Rabouilleuse, Pl., t. III, p. 937.
♦ (1752). Ce qui reste d'un épi (de blé, etc.) dont on a enlevé les grains. — Rafle servant à user la matière d'un épi de maïs.
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II Cour.
1 Grosse lime plate ou demi-ronde à grosses entailles (→ Rabot, cit. 1). || Râpe à bois. || Râpe de sculpteur, de cordonnier, de plombier, de serrurier, de maçon… — Méd. || Bruit de râpe, qu'on observe, à l'auscultation, dans certaines maladies de cœur, et qui ressemble au frottement d'une lime sur du bois.
➪ tableau Noms d'outils.
2 (1559). Ustensile formé d'une plaque hérissée d'aspérités, qui sert à réduire une substance en poudre grossière, en très petits morceaux. || Râpe à fromage, à muscade. || Râpe à tabac.
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DÉR. 1. Râpé (I.), râper, râpeux, râpure.
HOM. Râpes.
Encyclopédie Universelle. 2012.