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raffoler

raffoler [ rafɔle ] v. tr. ind. <conjug. : 1>
• 1762 ; « être fou » XIVe; de re- et affoler
♦ RAFFOLER DE... Aimer à la folie, avoir un goût très vif pour (qqn, qqch.). adorer. « Tous ses parents raffolaient d'elle » (Balzac). « Elle raffolait des fêtes foraines » (Céline). J'aime assez, mais je n'en raffole pas.

raffoler verbe transitif indirect (de affoler) Être follement épris de quelqu'un, avoir un goût très vif pour quelque chose.

raffoler
v. tr. indir. Raffoler de: aimer à la folie, avoir une prédilection très marquée pour (qqch, qqn). Il raffole de la peinture haïtienne.

⇒RAFFOLER, verbe trans. indir.
A. — Raffoler de qqn. Aimer follement, se passionner pour quelqu'un. Synon. adorer, être fou de. Raffoler d'un auteur, d'un musicien. Soyez l'homme qu'elle distingue, les femmes raffoleront de vous. Ses rivales, ses amies, ses meilleures amies voudront vous enlever à elle (BALZAC, Goriot, 1835, p. 94). [P. méton. du compl.] [Saint-Loup] avait un souvenir affectueux mais un peu méprisant d'un père qui (...) avait bâillé à Wagner et raffolé d'Offenbach (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 733). V. logeuse ex. de Sartre.
B. — Raffoler de qqc. Avoir un goût très vif pour quelque chose, se passionner pour quelque chose. Synon. adorer, être fou de. Raffoler des bijoux, d'un jeu; raffoler d'un lieu; raffoler de la danse, du théâtre. [Les Grecs] adorent leur théâtre, leurs chanteurs et leurs cantatrices. Ce peuple raffole de musique (ABOUT, Grèce, 1854, p. 422). M. de Clergerie (...) raffolait de la psychiatrie à la mode (BERNANOS, Joie, 1929, p. 570). Stendhal, amateur d'opéra-buffa, devait raffoler des petits romans de Voltaire, merveilles à jamais de promptitude, d'activité et de terrible fantaisie (VALÉRY, Variété II, 1929, p. 79). V. fourniture B 1 c ex. de Colette:
Léon s'était promis (...) de consacrer cette matinée à une occupation dont il raffolait, dont il abusait, à une sorte de vice qu'il avait, et vice est bien le mot, car cela allait jusqu'à la sensation: à tondre la pelouse du jardin.
MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 801.
[L'obj. indir. désigne un mets] Raffoler de crème au chocolat; Louis XIV raffolait des fraises. Une sorte de compote visqueuse, dont elle raffolait, faite de figues imbibées de crème fraîche et de miel (MARTIN DU G., Confid. afric., 1931, p. 1112).
Prononc. et Orth.:[], (il) raffole [-]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1380 raffoler intrans. « être fou, radoter » (JEAN LEFEVRE, trad. La Vieille, éd. H. Cocheris, 3785: ce viellart raffole); b) 1458 raffolé part. passé adj. « affolé, rendu fou » (A. GRÉBAN, Mystère de la Passion, éd. O. Jodogne, 23024: ung povre homme raffollé); 2. 1552 raffoller trans. « rendre amoureux » (RONSARD, Amours IX, 8 ds Œuvres complètes, éd. P. Laumonier, t. 4, p. 13); 1588 raffollé part. passé adj. « follement épris » (OLLENIX DU MONT-SACRÉ, Second l. des bergeries de Julliette, f ° 454 r ° ds GDF. Compl.: raffollé de ses beaux yeux); 1761 raffoler trans. indir. « se passionner follement pour quelqu'un » (J. F. MARMONTEL, Contes moraux, t. 3, p. 149: elle en raffolera); 1762 « se passionner follement pour quelque chose » (Ac.). Dér. de affoler1; préf. r- (re-). Fréq. abs. littér.:160.

raffoler [ʀafɔle] v. tr. ind.
ÉTYM. 1762; XIVe, « être fou, radoter »; XVIe, v. tr., « rendre amoureux »; de re-, et affoler.
Raffoler de… : aimer follement (qqch. ou qqn); avoir un goût très vif pour (qqn, qqch.). Fou (être fou de); adorer, passionner (se). || Il sait plaire aux femmes : elles raffolent toutes de lui. || Vieille femme qui raffole de sucreries (→ Dérober, cit. 31). || Jeu dont raffole un enfant (→ Kaléidoscope, cit. 2). || Raffoler de musique. Éprendre (être épris de). || J'en raffole. || J'aime bien, j'aime assez le jazz, mais je n'en raffole pas.
1 Sachez pourtant que la petite Volanges a déjà fait tourner une tête. Le jeune Danceny en raffole.
Laclos, les Liaisons dangereuses, V.
2 (…) ses moindres souhaits y étaient des lois pour ses sœurs, pour ses frères, pour sa mère, et même pour son père. Tous ses parents raffolaient d'elle.
Balzac, le Bal de Sceaux, Pl., t. I, p. 78.
3 Elle raffolait des fêtes foraines, m'apprit-il (…) Ça tombait bien !
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 429.

Encyclopédie Universelle. 2012.