racorni, ie [ rakɔrni ] adj.
• 1331 fig.; de racornir
♦ Durci comme de la corne. « Ses larges godillots craquelés et racornis » (Dorgelès). Un vieux bout de viande tout racorni, desséché. — Fig. et plais. « Mes vieilles idées, racornies dans mon cerveau » (Rousseau). Un esprit racorni.
⇒RACORNI, -IE, part. passé et adj.
I. — Part. passé de racornir.
II. — Adjectif
A. — [En parlant d'une chose] Qui est devenu dur comme la corne. Notre dernier rendez-vous fut à l'orient de la ville, dans un lieu hérissé d'arbres, et dont la solitude, ô violon caduc, jouerait sans doute une musique sans pareille sur tes cordes raccornies (TOULET, Comme une fantaisie, 1918, p. 48). D'autres [des soldats] avançaient en boitillant, les pieds gonflés dans les chaussures racornies que nous n'avions pas quittées depuis deux semaines (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 220).
B. — P. ext. Qui s'est desséché tout en ayant durci et diminué de volume. Synon. rabougri, ratatiné. Des femmes (...) vendaient (...) des pains, des fruits racornis, de maigres volailles (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 431).
— Fam. [En parlant d'une pers.] Qui, avec l'âge, s'est desséché physiquement, qui a rapetissé. Synon. fam. ratatiné. Ce flotteur de bois (...) habite maintenant un hameau du côté de Digne. Il est là tout ratatiné, tout racorni comme un vieux cuir par l'eau de la Durance (GIONO, Eau vive, 1943, p. 34).
♦ Empl. subst. Elle le traitait de vieil homme, de raccorni, de mollasson, de bourgeois, accompagnant chacune de ces injures du regard le plus tendre et le plus admiratif (L. DAUDET, Am. songe, 1920, p. 191).
C. — Au fig., fam. Qui est devenu dur et insensible. Synon. endurci. Victorine Chédal, vieille fille effacée et racornie (...) garnit de quelques sourires d'approbation, de quelques onomatopées à peine perceptibles, soupirées aux bouts de phrases toutes faites, les lacunes de la conversation (ARNOUX, Crimes innoc., 1952, p. 201).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1740. Fréq. abs. littér.: 91.
Encyclopédie Universelle. 2012.