quinquet [ kɛ̃kɛ ] n. m.
• 1785; du nom de Quinquet, qui perfectionna la lampe inventée par le physicien Argand
1 ♦ Ancienne lampe à double courant d'air, et à réservoir supérieur. « Allumeurs de quinquets qui voudraient être acteurs » (Musset).
2 ♦ (1803) Fam., vieilli Œil (surtout avec ouvrir, fermer). Allumer, ouvrir ses quinquets : ouvrir les yeux. « Fermez les quinquets, taisez votre bec » (Zola).
● quinquet nom masculin (de A. Quinquet, nom propre) Lampe à double courant d'air, avec réservoir d'huile à un niveau supérieur à celui de la mèche. Populaire. Œil.
⇒QUINQUET, subst. masc.
A. — Lampe à double courant d'air et à réservoir supérieur. Quinquet à huile, à pétrole. L'opéra finit, la toile tombe, les spectateurs s'en vont, le lustre s'élève, on éteint les quinquets. L'odeur de lampe mal éteinte remplit la salle (STENDHAL, Amour, 1822, p. 182). La fenêtre était grande ouverte sur la nuit, et la lumière vacillante du quinquet s'y perdait tout de suite, tombait comme dans un trou (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 136):
• Le soir, principalement, quand son quinquet est allumé et que les bocaux rouges et verts qui embellissent sa devanture allongent au loin, sur le sol, leurs deux clartés de couleur, alors, à travers elles, comme dans des feux du Bengale, s'entrevoit l'ombre du pharmacien accoudé sur son pupitre.
FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 82.
B. — Pop. Œil. Il est petit, il n'a plus un cheveu, et dans sa figure ronde et rose luisent deux quinquets égrillards (MARTIN DU G., Vieille Fr., 1933, p. 1071).
♦ Ouvrir ses quinquets. Regarder, observer attentivement. — Mais je ne les vois pas, dit Lapoulle. Un rire formidable éclata autour de lui. — Oh! le malin, il ne les voit pas!... Ouvre donc tes quinquets, imbécile! (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 241).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1800 « lampe » (BOISTE); d'où 2. 1808 « œil » (HAUTEL). P. abrév. de la loc. lampe à la Quinquet 1789 (Levée des scellés, 3 oct., dans Journ. offic. 23 janv. 1877, p. 493, 1re col. ds LITTRÉ Suppl.), du nom du pharmacien fr. Antoine Quinquet [1745-1803] qui perfectionna la lampe d'Argand. Fréq. abs. littér.:154. Bbg. MIGL. Nome propr. 1968 [1927], p. 83, 84.
quinquet [kɛ̃kɛ] n. m.
ÉTYM. 1785, d'après Nyrop (IV, §515), d'abord lampe à la quinquet; du nom de Quinquet, pharmacien qui fabriqua, en la perfectionnant, une lampe inventée par le physicien Argand.
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1 Ancienne lampe à double courant d'air et à réservoir supérieur. || Quinquet à huile (⇒ Godet; → Lampisterie, cit.), à pétrole (→ Brûler, cit. 38). || Le quinquet de la pharmacie (cit. 1) de M. Homais. || Quinquets employés à l'éclairage des anciens théâtres (→ Frelon, cit. 6; lampiste, cit. 1; portant, cit. 3).
1 Les tables peintes en marbre (…) le quinquet à globe plein d'huile alimentant deux becs, attaché par une chaîne au plafond et enjolivé de cristaux, commencèrent la célébrité du Café de la Guerre.
Balzac, les Paysans, Pl., t. VIII, p. 256.
2 (1808). Fam., vieilli. Œil (surtout avec ouvrir, fermer). || Une jolie paire de quinquets. ☑ Allume, ouvre les quinquets : regarde bien.
2 — Est-ce que vous avez à y foutre le nez ? Fermez les quinquets, taisez votre bec, ou ça tournera mal !
Zola, la Terre, IV, II.
Encyclopédie Universelle. 2012.