pythie [ piti ] n. f.
• 1546; lat. pythia, gr. puthia, de Puthô « Delphes »
♦ Didact. Prêtresse de l'oracle d'Apollon à Delphes.
♢ Littér. Prophétesse, devineresse. « Elle est princesse, elle est pythie, elle est prêtresse » (Hugo).
● pythie nom féminin (latin pythia, du grec puthia, de Puthô, ancien nom de Delphes) À Delphes, servante d'Apollon qui rendait ses oracles par son intermédiaire. (Juchée sur un trépied, elle était prise d'un vertige [« délire divin »], et les prêtres interprétaient ses paroles, message d'Apollon.)
pythie
n. f.
d2./d Litt. Devineresse.
⇒PYTHIE, subst. fém.
A. — ANTIQ. Prêtresse d'Apollon qui rendait les oracles à Delphes. La Pythie, consultée sur ce qu'Apollon pensait de Socrate, répondit: « Il n'y a aucun homme plus libre, plus juste, plus sensé » (E. SCHURÉ, Les Grands Initiés, 1946, p. 418). Quand Delphes fut au sommet de sa popularité, trois pythies officiaient en même temps. Une fois par an, une pythie, installée sur les marches du temple, faisait ses prophéties pour les masses (Le Grand livre des prédictions, trad. par L. Gagnon, Paris, Balland, 1981, p. 16).
B. — P. ext. Femme qui prédit l'avenir. Synon. devineresse, prophétesse, voyante. Mesmer, selon le Dr Vinchon, fut un des premiers sujets doués que l'histoire contemporaine pourrait ranger dans la lignée des devins et des pythies (AMADOU, Parapsychol., 1954, p. 128). Les yeux noirs, vêtue de blanc, très bon chic-bon genre, la pythie du siècle me reçoit dans son appartement de la banlieue ouest (Madame Figaro, 7 janv. 1984, p. 37, col. 1).
Prononc. et Orth.:[piti]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1546 « prêtresse de l'oracle d'Apollon, à Delphes » (RABELAIS, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, chap. XLV, ligne 62: la divinatrice Pythie). Empr. au lat. Pythia, gr. , de même sens (de anc. nom de Delphes [également ]: Apollon dieu de la divination, de la musique et de la poésie, après avoir tué le serpent Python [] qui y rendait des oracles, s'y installa pour rendre ses propres oracles et y instaura les Jeux Pythiques). Fréq. abs. littér.:37.
pythie [piti] n. f.
ÉTYM. 1546, Rabelais; lat. pythia, grec puthia, proprt « Pythienne », de Puthô, anc. nom de Delphes et de sa région.
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1 Didact. Prêtresse de l'oracle d'Apollon à Delphes. || La pythie rendait ses oracles sur son trépied. ⇒ Prophète (→ Enthousiasme, cit. 1).
1 Jamais un homme ne s'est assis, à Delphes, sur le sacré trépied. Le rôle de Pythie ne convient qu'à une femme. Il n'y a qu'une tête de femme qui puisse s'exalter au point de pressentir sérieusement l'approche d'un dieu, de s'agiter, de s'écheveler, d'écumer, de s'écrier : Je le sens, je sens, le voilà, le dieu, et d'en trouver le vrai discours.
Diderot, Sur les femmes, Pl., p. 980.
2 Littér. Prophétesse, devineresse.
2 Elle est à l'avenir formidable attentive.
Elle est pleine d'un dieu redoutable et muet (…)
(…) Elle est princesse, elle est pythie, elle est prêtresse (…)
Hugo, la Légende des siècles, VI, I, « Cassandre ».
3 Une Pythie, une Sibylle, un Prophète sont des rêveurs aussi, qui rêvent non point pour eux-mêmes, mais pour nous. Ainsi ils ne traduisent pas, mais expriment directement, par la voix, le geste et l'attitude, l'univers indivisible qui retentit dans leur corps (…)
Alain, Propos, 19 avr. 1921, L'oracle.
Encyclopédie Universelle. 2012.