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provin

provin [ prɔvɛ̃ ] n. m.
XVIe; provain XIIIe; lat. propago, inis, de propagare « propager »
Agric. Marcotte de vigne. Provin qui prend racine. Il « le promena de provin en provin, de cep en cep, dans ses vignes » (Balzac).

provin nom masculin (latin propago, -inis) Sarment ou cep de vigne couché en terre pour en obtenir une nouvelle souche.

⇒PROVIN, subst. masc.
AGRIC. Sarment de vigne ou rameau d'arbre que l'on couche en terre afin de lui faire prendre racine et que l'on sépare ensuite de la branche mère. Synon. marcotte. Lui seul avait la clef de ce laboratoire, où, dit-on, il consultait des plans sur lesquels ses arbres à fruits étaient désignés et où il chiffrait ses produits à un provin, à une bourrée près (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 74). [Pour obtenir un nouveau cep] on maintient le provin couché sur le sol dans la fosse qui a été creusée à l'aide d'un crochet de provignage (BRUNET, Matér. vitic., 1909, p. 92).
P. méton. Petit fossé dans lequel on couche le cep ou le rameau (d'apr. FÉN. 1970).
P. métaph. Synon. de progéniture. C'eût été le pinacle de sa chance, après avoir épousé un huissier, d'avoir de lui, ou de tout autre reproducteur, une géniture quelconque à lécher, à gaver, à bichonner (...). L'exhibition en espalier de ce provin légitime eût été, à ses propres yeux, le définitif et irréfragable nantissement d'une qualité d'épouse que même l'accoutumance ne parvenait pas à rendre croyable (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 255).
Prononc. et Orth. :[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1225 provain ici au fig. « conséquence » (RECLUS DE MOLLIENS, Miserere, 159, 4 ds T.-L.); 2. ca 1250 « cep de vigne, ou rameau qu'on couche et qu'on fixe en terre pour le multiplier » (Bible, B.N. 899, f° 23b ds GDF.); 3. XIVe s. [date du ms.] « progéniture, descendance nombreuse » (Psautier, Mazarine, 58, f° 98 ds LITTRÉ). Du lat. propaginem, acc. de propago « marcotte, bouture », « rejeton, pousse », « lignée, race ». Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 40.

provin [pʀɔvɛ̃] n. m.
ÉTYM. 1538; fin XIIe, provain, fig. « conséquence (d'un péché) »; du lat. propaginem, accusatif de propago, de propagare « propager ».
1 Vitic. Marcotte de vigne. || Provin qui prend racine.
1 Ne parlez à un grand nombre de bourgeois ni de guérets, ni de baliveaux, ni de provins, ni de regains, si vous voulez être entendu (…)
La Bruyère, les Caractères, VII, 21.
2 Venez voir mon clos ? — Volontiers, dit Gaudissart, ce vin porte singulièrement à la tête. Et l'illustre Gaudissart sortit avec monsieur Margaritis qui le promena de provin en provin, de cep en cep, dans ses vignes.
Balzac, l'Illustre Gaudissart, Pl., t. IV, p. 42.
2 Fig. et littér. (vx). Descendance nombreuse.
3 La tige des Bourbons s'était propagée dans les divers troncs qui, se courbant, prenaient racine et se relevaient provins superbes (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 264.
DÉR. Provigner.

Encyclopédie Universelle. 2012.