provenir [ prɔv(ə)nir ] v. intr. <conjug. : 22>
• 1210; lat. provenire « naître »
1 ♦ (Choses) Venir (de). D'où provient cette lettre, ce colis ? « Une collection de tableaux provenant des monastères abolis ou ruinés » (Gautier). (Rare au p. p.) « On buvait là des vins provenus des meilleurs coteaux du duché de Bourgogne » (Villiers). REM. On dit plutôt provenant de...
2 ♦ (Choses) Avoir son origine dans; tirer son origine de. Personne ne savait d'où provenait leur fortune. Huiles provenant de la distillation des goudrons. ⇒ 1. dériver. L'erreur provient de ce que l'on oublie un paramètre.
♢ (Sentiments, idées) Découler, émaner. « Un cauchemar persistant [...] provient le plus souvent d'idées écartées par l'esprit » (Maurois). « Cela provenait des lois particulières qui régissent l'optique des esprits orientaux » (Gobineau).
● provenir verbe intransitif (latin provenire) En parlant d'un produit, avoir tel lieu pour origine : Vin provenant d'Italie. Tirer son origine de quelqu'un, de quelque chose, l'avoir comme source, en être extrait : L'argent provient de sa mère. Le plastique provient du pétrole. Être la conséquence de quelque chose, en dériver : Le malentendu provient d'un mauvais emploi du mot. ● provenir (difficultés) verbe intransitif (latin provenire) Conjugaison Comme venir. Avec l'auxiliaire être. ● provenir (synonymes) verbe intransitif (latin provenire) En parlant d'un produit, avoir tel lieu pour origine
Synonymes :
- sortir
- venir
Tirer son origine de quelqu'un, de quelque chose, l'avoir comme source...
Synonymes :
- dériver
- résulter
Être la conséquence de quelque chose, en dériver
Synonymes :
- découler
- dépendre
- émaner
- procéder
- remonter à
- tenir à
provenir
v. intr. (Sujet n. de chose.)
d1./d Venir (d'un lieu). Ces oranges proviennent d'Espagne.
d2./d Avoir son origine, sa cause initiale dans. D'où provient son hostilité à ce projet?
⇒PROVENIR, verbe intrans.
[Avec un compl. prép. introd. par de] Venir de, avoir pour origine.
A.— [Le suj. désigne une chose]
1. [concr. ou perceptible par les sens]
a) [Le compl. prép. désigne un lieu] Produit provenant d'un pays, d'une région; lumière, odeur provenant d'un endroit. Des vins provenus des meilleurs coteaux du duché de Bourgogne (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 261). L'abside avec ses anciennes stalles qui proviennent d'une autre abbaye (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 37). Un vague bruit de vaisselle provenant des cuisines (COCTEAU, Enfants, 1929, p. 136).
b) [Le compl. prép. désigne une action, un processus] Synon. résulter. Argent, bien, fonds, recette provenant d'un héritage, d'une succession, d'une vente; gaz, produit provenant d'une combustion, d'une décomposition, d'une distillation, d'une oxydation. Derniers provenus de l'aliénation de l'immeuble (...) personnel (Code civil, 1804, art. 1434, p. 262). Des sables provenant des démolitions de la falaise (BARRÈS, Cahiers, t. 6, 1907, p. 170) :
• 1. ... une collection complète du Mercure de France et autres imprimés provenant du pillage du Consulat par les Boxers en 1900.
CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 317.
c) [Le compl. prép. désigne une pers.] Ses grandes bottes solides (...) semblaient provenir d'un fournisseur de chaussures de cavalerie (CHAMPFL., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 75). Les meubles de cette chambre provenaient de ses parents (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 457). Des lettres anonymes (...) provenaient le plus souvent d'anciens malades que leurs persécutions revenaient travailler à domicile (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 574).
2. [abstr., une manifestation de l'esprit humain]
a) [Le compl. prép. désigne une chose abstr.] Synon. résulter de, être la conséquence de, être issu de. Erreur, difficulté provenant de plusieurs causes. Tu t'es mis à m'expliquer (...) que les mots français qui provenaient d'un verbe latin étaient formés, en général, du supin, et non pas de l'infinitif ou de l'indicatif (DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p. 53). Le dégoût de la rime provient avant toute chose de l'abus qui en a été fait dans un but de pure gymnastique (ARAGON, Crève-cœur, 1941, p. 73).
b) [Le compl. prép. désigne une pers.] Dans ses écrits, il lui est même arrivé [à Marx] d'introduire quantité de vieilleries provenant des utopistes (SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 266). Ces ingérences proviennent le plus souvent (...) d'hommes d'Église outrepassant leur pouvoir légitime (MARITAIN, Primauté spirit., 1927, p. 36).
— [Le compl. prép. désigne un attribut de la pers.] Elle avait un certain charme mondain provenant d'un esprit alerte, gai, aimable et superficiel (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Porte, 1887, p. 1075).
B.— [Le suj. désigne une pers. ou un ensemble de pers.] Rare
1. [Le compl. prép. désigne un lieu] Quelques passants provenant de la rue Montorge (STENDHAL, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 365). Une division provenant d'Alsace, (...) deux divisions venant du camp retranché de Paris (JOFFRE, Mém., t. 1, 1931, p. 313).
2. [Le compl. prép. désigne une union] Vieilli. Synon. être issu de, naître de. Enfants provenus d'un mariage. Recevoir les approches du mâle, nourrir l'enfant qui en est provenu (LACLOS, Éduc. femmes, 1803, p. 430). Cette femme devait être une esclave noire, ou du moins provenir d'un premier croisement de sang arabe et de sang nègre (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Allouma, 1889, p. 1313).
3. [Le compl. prép. désigne un ensemble de pers.] Synon. être issu de. Quelques unités provenant du groupe d'armées du Kronprinz (FOCH, Mém., t. 2, 1929, p. 97) :
• 2. Ces conditions impliquent que le chef de l'État ne provienne pas d'un parti, qu'il soit désigné par le peuple...
DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 240.
Rem. Le part. passé provenu, -ue est vieilli.
REM. Provenant, -ante, adj., vx. [Corresp. à supra A 1 b] Qui provient de. Tous les deniers provenants de la vente des meubles ont été employés à cela. Les sommes provenantes de la vente des différents effets s'élevaient à tant. Les biens provenants de la succession (Ac. 1835, 1878).
Prononc. et Orth. :[], (il) provient []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1210 « arriver, naître » (HERBERT DE DAMMARTIN, Fouque de Candie, éd. O. Schultz-Gora, 131 et note : Lors s'en vait cil qui hardemenz engraigne, Que mauvestiez en son cors ne provaigne); 1284 « tirer son origine, venir de » part. prés., forme verbale, accordé avec le subst. qualifié (doc. Bibl. de Nantes ds GDF. Compl. : Des terres porvenantes de par ma dame Alienor); 1292 id. non accordé (doc. Arch. Sarthe, ibid. : vigne porvenant des biens...); 2e moit. XVe s. provenir de (en parlant d'un revenu) (L. DE LA TREMOÏLLE, Arch. d'un serviteur de Louis XI, p. 67 ds BARTZSCH, p. 108); 1670 part. passé subst. « profit, revenu » (CÉSAR FRANÇ. OUDIN DE PRÉFONTAINE, Assemblée des Filous, p. 147 ds GDF.); 1671 spéc. prouvenu [...] (Jugem. d'Oléron, xliv, Us et coutumes de la mer, p. 121, Rouen, ibid.); 2. 1665 provenir de « procéder, être la conséquence de » (MOLIÈRE, L'Étourdi, II, 5); cf. 1690 (FUR. : Toutes nos infirmitez proviennent du pêché). Empr. au lat. provenire, proprement « venir en avant »; « naître, éclore, croître », fig. « paraître, voir le jour ». Fréq. abs. littér. :873. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 754, b) 992; XXe s. : a) 904, b) 1 140.
provenir [pʀɔvniʀ] v. tr. ind. (construit avec de…) [CONJUG. venir.]
ÉTYM. 1210; lat. provenire « naître, se produire ».
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1 (1690). Choses. Venir de… || Une lettre provenant d'un lycée de Paris. ⇒ Partir (→ Pion, cit. 1). || Caractères provenant de l'atelier d'un fondeur (1. Fondeur, cit. 1). ⇒ Sortir. || Un billet de banque provenant de sa bourse personnelle (→ aussi Papier, cit. 10). — Parfum qui provient d'un bouquet. ⇒ Émaner.
1 L'on a formé au couvent de Santo Domingo une collection de tableaux provenant des monastères abolis ou ruinés (…)
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 182.
♦ Au p. p. (Rare). — REM. On dit plutôt provenant de.
2 (…) on buvait là des vins provenus des meilleurs coteaux du duché de Bourgogne.
Villiers de L'Isle-Adam, Contes cruels, « La reine Ysabeau ».
2 (Choses). Avoir son origine dans…, tirer son origine de… || Propriétés qui proviennent d'une succession (→ Notre, cit. 14). || Personne ne savait d'où provenait leur fortune. ⇒ Remonter; tirer (→ Piraterie, cit. 2). — Le mot provient du grec. ⇒ 1. Dériver. — Hybrides provenant du croisement d'espèces différentes. ⇒ Descendre; issu (→ Infécond, cit. 3). — Huiles provenant de la distillation des goudrons (cit. 4) de houille. ⇒ Résulter. — Au p. p. :
3 L'ampleur de ce vêtement déguisait assez mal une maigreur provenue plutôt de la constitution que d'un régime pythagoricien (…)
Balzac, le Cousin Pons, Pl., t. VI, p. 527.
♦ (1210). Sentiments, idées. Découler, émaner. ⇒ 1. Dériver, procéder, tenir (à). — Cette attitude d'esprit provenait d'une optique (cit. 5) particulière (→ aussi Laideur, cit. 5; missionnaire, cit. 2, Chateaubriand). || L'ennui (cit. 25) qui provient de la fainéantise. ⇒ Naître. || Le succès ne pourra provenir que de vos efforts (⇒ Dépendre).
4 D'où peut donc provenir ce bizarre transport ?
Molière, l'Étourdi, II, 4.
5 (…) un cauchemar persistant, comme le vôtre, provient le plus souvent d'idées écartées par l'esprit parce qu'elles produisent sur lui une impression trop pénible.
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, XII.
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DÉR. Provenance.
Encyclopédie Universelle. 2012.