propret, ette [ prɔprɛ, ɛt ] adj.
• v. 1500 « vêtu avec soin »; de propre
♦ Bien propre (de ce qui est simple et gentil). « Il y avait des ruelles proprettes, entre de petites maisons » (A. Gide).
● propret, proprette adjectif et nom Qui est propre, avec une nuance de coquetterie. ● propret, proprette (synonymes) adjectif et nom Qui est propre , avec une nuance de coquetterie.
Synonymes :
- coquet
- élégant
- pimpant
- soigné
propret, ette
adj. Fam, souvent iron. Coquet, simple et propre.
⇒PROPRET, -ETTE, adj.
Fam. [Avec parfois une nuance iron.]
A. —1. [En parlant d'une pers.] Dont la mise est soignée, d'une coquetterie discrète. Il était mignon, propret, douillet; on l'a appelé petite fille, on lui a donné des taloches et il a été forcé de jouer aux barres (TAINE, Notes Paris, 1867, p.256). Une vieille dame proprette, en une toilette noire ridiculement démodée (MALÈGUE, Augustin, t.1, 1933, p.90):
• 1. Choeur Des Garçons:
Bien bichonnés et bien rasés,
Bien pommadés et bien frisés,
Pimpants,
Fringants,
Proprets,
Coquets,
Et discrets,
Quand vient minuit, l'heure joyeuse,
L'heure amoureuse,
Nous servons dans les cabinets!
MEILHAC, HALÉVY, Vie paris., 1867, V, 1, p.104.
— Empl. subst., rare. «Ce que je peux me sentir sale!» Sale, c'est le mot. Le mot clef pour une proprette élevée dans le savon et la morale (H. BAZIN, Barbe, 1957, p.42).
2. [En parlant d'une chose, et plus partic. d'un meuble, d'une pièce de linge ou de vaisselle] Qui est bien lavé, bien astiqué, bien entretenu. Son costume propret était rehaussé toujours de fausses manches blanches (LOTI, Rom. enf., 1890, p.102). Je serais arrivé dans la cuisine quand la tasse fin proprette aurait été installée à nouveau sur la planchette de l'évier (GIONO, Baumugnes, 1929, p.96).
♦Écriture proprette. Écriture bien formée et nette. L'impression d'une composition par un écolier à l'écriture proprette (GONCOURT, Journal, 1887, p.664).
3. [En parlant d'un endroit, gén. petit et avenant] Qui est bien tenu, arrangé avec goût et simplicité. Elle a passé la fleur de ses jeunes années Dans des salons proprets, aux couleurs surannées, Et rêve d'épouser un substitut grivois (CROS, Coffret santal, 1873, p.115). Parmi des pelouses, de petites maisons carrées (...) s'alignaient deux à deux. Elles étaient proprettes, peintes de frais (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p.149):
• 2. Moi qui rêvais un petit intérieur bien tenu, clair et propret, je l'ai vu tout de suite [mon mari] encombrer notre appartement de meubles inutiles, passés de mode, perdus de poussière, avec des tapisseries fanées et si anciennes...
A. DAUDET, Femmes d'artistes, 1874, p.100.
B. —Au fig.
1. P. iron. V. propre2 A 4 c et proprement II A 3 a. Qu'est-ce que vous diriez, par exemple, d'un suicide, d'un gentil suicide, bien propret (BERNANOS, Mauv. rêve, 1948, p.894).
2. [Appliqué à un style] Convenable, sans écarts de langage. Il a beau jeter du poivre rouge, c'est comme s'il mettait du clou de girofle. Le tout dans un style propret, désuet et troussé, à la «qu'en dit l'abbé», de Voisenon chez la portière (L. DAUDET, Salons et journaux, 1917, p.191).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Fin XVes.-déb. XVIes. (Farce des deux hommes et de leurs deux femmes, 605 ds Kwartalnik Neofilol., t.1, p.77). Dimin. de propre; suff. -et; cf. aussi 1478 propet «élégant» (JEAN MOLINET, Faictz et dictz, éd. N. Dupire, t.1, p.118) et au XVIes. propelet (v. GDF.). Fréq. abs. littér.:94. Bbg. LALANDE (J.-N.). Ét. lexico-sém. du mot propriété... Grammatica. 1979, n° 7, p.18.
propret, ette [pʀɔpʀɛ, ɛt] adj.
ÉTYM. V. 1500, « vêtu avec soin »; de propre.
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♦ (De ce qui est simple et d'aspect agréable, avenant). Bien propre (I., B.). || Une petite cour proprette (→ Grille, cit. 8); cabaret propret, reluisant (→ Aviser, cit. 5). || Servante proprette. — Iron. || La peinture proprette, le joli, le niais (→ Contestation, cit. 4).
0 Il y avait des ruelles proprettes entre de petites maisons. J'errais sur des mosaïques lavées, et devant les portes peintes, des petites filles assorties essuyaient des taches qu'on ne voyait pas.
Gide, Journal, 23 juil. 1891.
Encyclopédie Universelle. 2012.